* Inde, en bref (1) ... Les Indes avant l'arrivée des européens en 1498

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à 07:00

Jonquière, Québec
Janvier 2017

Ashoka-Pilier-Sarnath
La République indienne a emprunté au chapiteau
qui surmonte le « pilier d'Ashoka » de Sarnath
son emblème national aux lions

 

Comme d'habitude, avant de me rendre dans un pays pour la première fois, j'aime bien m'informer sur l'histoire de ce pays.

Les deux articles qui suivent veulent rendre compte de ce que j'ai découvert lors de mes recherches.

Mes principales sources d'information sont le Lonely Planet, un article de l'Université Laval, les articles sur l'Inde de Wikipedia et du Portail sur l'Inde.

Ma découverte principale :
L'Inde fut sous l'emprise étrangère
durant plus de 1 200 ans ...


Les musulmans, les portugais,
les hollandais, les danois, les français
et, surtout, les anglais,
occupèrent ce territoire.

 

 

Des origines
aux conquêtes musulmanes 

(10 000 av. JC - 711 ap. JC)

 

La civilisation de la vallée de l'Indus
et l'invasion des tribus aryennes
(2 600 av. JC - 321 av. JC)

 

  • 10 000 av. JC - 2 600 av. JC

Nomadisme, culture et élevage

  • 2 600 av. JC - 1 700 av. JC : la civilisation de la vallée du fleuve Indus

Vallée-Indus

 

"La civilisation de l’Indusétablie autour des villes de Harappa et Mohenjo-daro (Pakistan actuel) et Lothai (Inde actuel), se range parmi ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, comme l’une des toutes premières civilisations, celles-ci étant définies par l’apparition de villes, de l’agriculture, de l’écriture, etc. (...) 

Durant 700 ans, la civilisation de l'Indus fut prospère et ses artisans produisirent des biens d'une qualité recherchée par ses voisins. Puis aussi soudainement qu'elle était apparue, elle entra en déclin et disparut (...) En fait, le peuple indusien n'a pas disparu. Au lendemain de l'effondrement de la civilisation de l'Indus, des cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d'une partie de sa population vers l'est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n'est pas un peuple mais une civilisation : ses villes, son système d'écriture, son réseau commercial et – finalement – la culture qui en était son fondement intellectuel (...)

Une des causes de cet effondrement peut avoir été un changement climatique majeur. Au XXVIe siècle av. J.-C., la vallée de l'Indus était verdoyante, sylvestre et grouillante de vie sauvage. Beaucoup plus humide aussi. Les crues étaient un problème récurrent et semblent, à plus d'une occasion, avoir submergé certains sites. Les habitants de l'Indus complétaient certainement leur régime alimentaire en chassant, ce qui semble presque inconcevable aujourd'hui quand on considère l'environnement desséché et dénudé de la zone. Autour de 1800 av. J.-C., le climat s'est modifié, devenant notablement plus frais et plus sec. Mais cela ne suffit pas pour expliquer l'effondrement de la civilisation de l'Indus.  

Le facteur majeur pourrait être la disparition de portions importantes du réseau hydrographique Ghaggar-Hakra, identifié par certaines théories au fleuve Sarasvatî. Une catastrophe tectonique pourrait avoir détourné les eaux de ce système en direction du réseau gangétique (...) 

Une autre cause possible de l'effondrement de cette civilisation peut avoir été l'irruption de peuples guerriers au Nord-Ouest de l'actuelle Inde (tribus aryennes venant d'Afghanistan et d'Asie centrale) et qui auraient provoqué la rupture des relations commerciales avec les autres pays. Or le commerce est l'une des raisons d'être des villes : elles se développent surtout autour des ports ou des nœuds routiers".

  • 1 500 av. JC - 321 av. JC  : l'essor des religions

Rédaction des textes sacrés de l'hindouisme et création du système des castes par les aryens (1 500 - 1 200 av. JC), naissance du bouddhisme et du jainisme (500 av. JC). 

Wikipedia


Les deux premiers empires unificateurs de l'Inde
(321 av. JC - 510 ap. JC)

 

En bref-India-Maurya et Gupta1

  • L'empire Maurya et l'empereur Ashoka (321 av. JC - 185 av. JC)

En bref-Ashoka
Ashoka


" L'Inde du IVe siècle av. J.-C. était dominée par plusieurs entités politiques (...) qui s'étaient affirmées comme de véritables royaumes de mieux en mieux structurés, à l'aboutissement d'une évolution qui avait été accompagnée par une expansion de l'agriculture, du commerce et de l'urbanisation. 

Parmi ces royaumes, celui de Magadha, situé dans la plaine centrale du Gange, était devenu le plus puissant sans pour autant parvenir à dominer durablement les autres. Depuis 345 av. J.-C., il était dominé par la dynastie des Nanda.

L'autre fait important de l'histoire indienne de la seconde moitié du IVe siècle av. J.-C. fut la conquête des régions du nord-ouest par les troupes d'Alexandre le Grand en 326-325. La mort de celui-ci puis les troubles politiques qui suivent sa mort créent une situation d'instabilité.

C'est dans ce contexte que Chandragupta Maurya pris le pouvoir à Magadha en 321 en renversant la dynastie des Nanda.

Ashoka, le troisième souverain de la Dynastie Maurya, est celui que la postérité a le plus retenu, en tant que figure royale exemplaire de la tradition bouddhiste. 

La tradition bouddhiste a érigé ce souverain en modèle : il aurait réuni dans sa capitale un concile permettant d'aplanir les tensions au sein de la communauté bouddhiste en 250, aurait soutenu l'effort prosélyte des moines bouddhiste en direction des pays étrangers, et érigé des dizaines de milliers de lieux de culte. 

Ashoka  (...) professa une idéologie politique originale fondée sur le rejet de la violence. 

Ashoka est le premier souverain à réaliser l'unité de l'Inde sur un aussi vaste territoire et, consciente de son apport dans l'histoire nationale, la République indienne a emprunté au chapiteau qui surmonte le « pilier d'Ashoka » de Sarnath son emblème national aux lions et la roue du dharma qui figure sur son drapeau ". 

Wikipedia

  • La dynastie des Gupta (319 ap. JC - 510 ap. JC)

" Les Gupta sont une dynastie ayant régné sur le nord de l'Inde de la fin du IIIe siècle aux alentours du milieu du VIe siècle. Leur origine reste mystérieuse et il est probable qu'ils aient tout d'abord été un clan de roitelets à la tête de petits États dans la vallée du Gange et de ses affluents.

Cette dynastie connaît une expansion rapide au IVe siècle, sous l'impulsion des conquérants Chandragupta et Samudragupta, et voit l'apogée de sa prospérité durant la première moitié du Ve siècle, notamment sous le règne de Kumâragupta Ier et de son fils Skandagupta (...)

Considéré comme un Empire en raison de son étendue et de la puissance incontestée qu'exerçaient ses souverains sur le sous-continent indien à leur apogée (400 ap. JC), l'État des Gupta s'avère peu centralisé. Ces rois dominaient plusieurs royaumes voisins qui partageaient une culture similaire, et les pouvoirs locaux disposaient de marges de manœuvre importantes, notamment les monastères.

Du point de vue religieux, cette époque est marquée par la cohabitation de deux grandes religions, le brahmanisme (l'état ancien de ce qu'on désigne aujourd'hui comme l'hindouisme) et le bouddhisme, ce dernier connaissant alors son dernier éclat en Inde, avant de connaître un reflux face au premier.

La période Gupta est souvent assimilée à un « âge classique », ou un « âge d'or » de la culture indienne ancienne, en raison des réalisations remarquables qui sont datées de cette époque en mathématiques et en astronomie (travaux d'Âryabhata, apparition du zéro en tant que nombre), en littérature et théâtre (œuvres de Kâlidâsa) ou encore en sculpture (écoles de Mathura et de Sārnāth, temple de Deogarh) et peinture (à Ajantâ).

S'il est désormais évident que ces accomplissements sont largement tributaires de ceux de la période les précédant, leur importance dans l'histoire de la civilisation indienne et leur rayonnement sur les pays voisins sont indéniables (...)

Les dernières décennies du Ve siècle voient manifestement une désagrégation du pouvoir des Gupta et l'apparition de royaumes indépendants aux périphéries de l'ancien empire ou près du centre".

Wikipedia

 

L'Inde et les conquêtes musulmanes 
(711 - 1857)

La naissance de l'Islam en Arabie 

" L'Islam est apparu en Arabie au début du VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Il serait né à La Mecque vers 570 et mort à Médine en 632 (...) 

Pour les musulmans, le Coran regroupe les paroles d'Allah, révélations faites au prophète et messager de l'islam Mahomet  à partir de 610–612 jusqu'à sa mort en 632 par l'archange Gabriel (...)

Selon la tradition musulmane, la révélation aurait commencé dans la grotte de Hira où Mahomet avait pour coutume de se retirer, vraisemblablement dans un but de méditation (...) Il semble qu'au tout début de la révélation, le Coran ait été d'abord mémorisé. La tradition parle même de certains compagnons de Mahomet venant l'interroger sur la manière de réciter tel ou tel chapitre (...) 

Une première compilation du texte coranique aurait été faite moins d'un an après la mort de Mahomet, sous le premier calife (lieutenant) Abû Bakr (632 - 634) (...) 

Selon la tradition musulmane, un compagnon, Hudhayfah ibn Al-Yaman, remarqua, sous le califat de Othmân ibn Affân, troisième calife qui aurait régné entre 644 et 656, que les peuples des régions de Syrie et d'Irak se disputaient sur les différentes prononciations de certains mots du Coran, tandis que les nouveaux musulmans des provinces en dehors d'Arabie ne savaient pas bien prononcer les mots du Coran. Le calife, percevant les risques de division, décida alors d'officialiser un type unique de prononciation de l'arabe du texte coranique et d'établir une classification unique des sourates les unes par rapport aux autres (...)

Les copies du Coran écrites de nos jours suivraient toujours mot pour mot et lettre pour lettre cette prononciation ".

Wikipedia

L'expansion du monde musulman jusqu'aux Indes

Expansion-islamisme

 

" À cette époque l'Arabie est sous l'influence de trois empires, les empires Sassanides (Perse-Iran de 224 à 651), Byzantin (Empire romain d'Orient - Constatinople de 330 à 1475)  et le Royaume d'Aksum (Éthiopie - Ier siècle av. JC - Xe siècle). L'empire byzantin et le royaume d'Aksum sont alliés dans une guerre contre l'empire perse sassanides (Guerre perso-byzantine de 602-628) (...)

Ces guerres de conquête contre les anciens empires sassanides, perse et byzantin répondent à différents objectifs : islamisation sans apport financier ou contribution financière sans conversion, Djihad pour prévenir l'Islam de l'expansion du christianisme, recherche de butins lors de razzias notamment par les nomades intégrés dans les armées musulmanes, contrôle des réseaux commerciaux par l'aristocratie marchande arabe qui est à la tête des armées, etc. (...)

Quant aux conquêtes musulmanes des Indes (Pakistan-Inde-Bangladesh), elles commencent, en 711-712, avec l'invasion du Sind (Indus) par les Arabes, se poursuivent au XIe siècle et au XIIe siècle avec celle des Turcs et des Afghans attirés par les richesses des hindous et s'achève avec l'empire moghol au XVIe siècle.

Ces invasions musulmanes successives sont marquées (...) par des massacres de grande ampleur et la destruction des édifices religieux bouddhistes et hindous ". 

Wikipedia

 

Les premières conquêtes musulmanes en Inde...
(711 - 1 210)

 

" Avançant les actes de piraterie et les mauvais traitements fréquemment infligés aux commerçants et navigateurs arabes, le gouverneur de l'Irak, Al-Hajjaj ben Yusef, envoie en 711 deux mille cavaliers et chameliers à la conquête du Sind (vallée inférieure de l'Indus). Commandés par Muhammad ibn-Qasim, alors adolescent, ils défont l'armée du râja Dahir, forte de 50 000 hommes. Le râja est tué, les soldats décapités et la région livrée au pillage.

Rappelé à Damas sur de fausses accusations, Ibn-Qasim subit la colère du calife Sulayman ben Abd al-Malik et est condamné à mort. Le fils de Dahir en profite pour se révolter et reprendre quelques villes mais il ne réussit pas à chasser les Arabes. Après une période de conversions forcées, les hindous et les bouddhistes se voient accorder le statut de dhimmis (protégés) leur permettant la liberté de culte soumis à la jizya (capitation). En 737 les Arabes fondent une nouvelle capitale à Mansura et au cours du IXe siècle et Xe siècle ils s'affranchissent de l'autorité du califat (...) " 

Wikipedia

" Les Ghaznévides (962-1186), nomades originaires d'Asie centrale, fondent la première dynastie turque iranisée, tirant leur nom de leur capitale, Ghazni, située au sud de Kaboul. Reconnu comme le souverain le plus puissant de la région par le calife de Bagdad, Mahmoud de Ghazni obtient ainsi une légitimité religieuse commode pour la poursuite de ses conquêtes (...)

Entre 1000 et 1026 Mahmoud de Ghazni mène dix-sept raids meurtriers aux Indes, tous victorieux. C'est un brillant militaire qui, avec des forces inférieures en nombre, vient à bout d'armées indiennes plus puissantes mais indisciplinées et peu combatives. Bien que les Ghaznévides dominent la vallée de l'Indus pendant 150 ans et y fondent Lahore en 1022, Mahmoud de Ghazni ne songe nullement à bâtir un royaume aux Indes qu'il considère uniquement comme une zone de pillage ; après chacune de ses expéditions il rentre à Ghazni chargé de ses butins et de nombreux esclaves indiens. Il utilise ses richesses pour embellir sa capitale où il fait construire une immense mosquée, une université et une bibliothèque, et se montre protecteur des arts et des lettres. 

Après la mort de Mahmoud de Ghazni en 1030, les Turcs se divisent et s'affaiblissent, offrant aux Indes un siècle et demi de répit (...) "

Wikipedia

" Muhammad Ghûrî est l'un des acteurs principaux dans la propagation de l'islam dans le Nord de l'Inde. Ambitieux, Muhammad Ghûrî hérite du pouvoir tenu par son frère Ghiyâs ud-Dîn Muhammad et transforme le petit État de Ghor (Ghûr) en un vaste empire. Il absorbe tout d'abord le territoire des Ghaznévides, puis l'étend par la conquête en s'emparant du Nord de l'Inde et du Bengale.

En 1173, Muhammad est nommé gouverneur de Ghaznî, prise par son frère, et continue à razzier à l'est le territoire ghaznévide. Il envahit le Goujerat dans les années 1180, mais il est repoussé par les Solankî qui dirigent la région. En 1186, il s'empare de Lâhore et met fin au règne de la dynastie des Ghaznévides.

Après sa défaite initiale, en 1191, à la première bataille de Tarâin devant Prithivîrâja Châhumâna III, le râja qui règne alors sur les territoires de Delhi et d'Ajmer et le modèle du chevalier rajpoute, il passe une année complète se préparant à la guerre. Il revient en 1192 et l'affrontement, dans la deuxième bataille de Tarâin, de ses 120 000 hommes aux 300 000 indiens de Prithivîrâja tourne au désavantage de ce dernier qui est capturé et exécuté sur le champ de bataille.

Muhammad Ghûrî devient ainsi le premier dirigeant musulman à s'emparer de Delhi et à établir un pouvoir musulman en Inde, sans toutefois s'y installer personnellement.

Ce succès lui ouvre la vallée du Gange et il conquiert Delhi en 1193 d'où il repart pour Ghur, confiant la poursuite de la guerre à l'un de ses généraux, Qutb ud-Din Aibak. Celui-ci se lance avec zèle et efficacité à la conquête de la vallée gangétique, pillant Kanauj et Bénarès où il fait raser les temples et commet d'importants massacres.

Il laisse aussi quelques témoignages architecturaux notables tels que le Qutb Minar (1192 - 1368) ".

Wikipedia

 

Qminar
Le Qutb Minar, le minaret indien le plus haut et le troisième mondial 

 

Le sultanat de Delhi (1 206 - 1 526)


" Le sultanat de Delhi est le royaume musulman qui s'étend sur le nord de l'Inde de 1210 à 1526 à partir de sa capitale, Delhi. (...)  Les cinq dynasties qui s'y succèdent voient l'importance de leur territoire varier considérablement en fonction de la capacité du sultan à contenir les rébellions de ses vassaux et les attaques des Mongols (...)

 Oybeck, un des généraux de  Muhammad Ghûrî, vendu comme esclave durant son enfance, se proclame sultan de Delhi en 1206 et établit la première dynastie du sultanat de Delhi, la dynastie des esclaves (...)

Le territoire sous le contrôle des musulmans de Delhi s'agrandit rapidement et vers le milieu du siècle, les musulmans ont mis la main sur le Bengale et une grande partie de l'Inde centrale. 

Les sultans de Delhi entretiennent des relations cordiales, bien que superficielles, avec les dirigeants musulmans du Proche-Orient mais ne leur concèdent aucune allégeance. Ils basent leur législation sur le Coran et la charia et permettent à leurs sujets non-musulmans de pratiquer leur religion à condition de payer la jizya (genre d'impôt).
La plus grande contribution du sultanat de Delhi est peut-être d'avoir protégé au moins provisoirement le sous-continent indien des dévastations de l'envahisseur mongol au cours du XIIIe siècle (...)

Alors que jusque là, le sanskrit était la langue du savoir ainsi que la langue littéraire, le sultanat de Delhi, puis l'empire moghol feront du persan leur langue de culture.

Les raids dévastateurs de Tamerlan en 1398 et 1399 sèment le chaos dans le sultanat de Delhi et précipitent son déclin."

Wikipedia

 

L'empire Moghol (1 526 - 1 857)

" Le sultanat de Delhi s'étant progressivement affaibli, au début du XVIe siècle les Indes sont divisées en de multiples États, musulmans — les plus nombreux — et hindous. 

C'est dans ce contexte d'une Inde éclatée que Zahir ud-din Muhammad, surnommé Babur  (1483-1530) signifiant "tigre", s'empare du sultanat de Delhi en 1526 et fonde l'Empire moghol (de l'arabo-persan mughal, signifiant mongol).

L'empire moghol marque l'apogée de l'expansion musulmane en Inde.

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Babur, à partir de 1519, part à son tour à la conquête du Nord des Indes et met fin à la confusion qui y règne.

Commence alors dans le Nord de l'Inde, en même temps que des destructions de centres culturels hindous, un renouveau de l'art et de l'artisanat, largement inspiré de la civilisation persane, source des cultures de l'Asie centrale musulmane. La culture moghole introduit aux Indes toute une série de techniques et d'arts, telles que ceux de la miniature, des tapis, d'une architecture dont le Taj Mahal — considéré comme une des merveilles du monde moderne — est l'exemple le plus connu. Grâce à l'unification de tout le nord du sous continent indien, à la construction de routes, et à la mise en place d'une monnaie unique, l'économie indienne connaît des périodes de prospérité. L'industrie navale se développe, ainsi que celle des textiles et de l'acier.

L'empire moghol marque l'apogée de l'expansion musulmane en Inde.

Le Dravida, l'extrême sud de l'Inde, reste longtemps libre de toute domination musulmane alors que le reste de la péninsule voit l'effondrement d'un bouddhisme qui ne cherche pas à se défendre. Cette époque marque aussi l'apparition de l'enfermement des femmes rajputes dans les zénanas pour les mettre à l'abri des convoitises des musulmans, ainsi que celle de la pratique du jauhar, suicide traditionnel de masse en cas de défaite.
Cependant, quand, au XVIIe siècle, Aurangzeb (1658 - 1707) se fait couronner empereur et se proclame « conquérant du monde », s'amorce le déclin de la culture islamique aux Indes.

Si l'islamisation, comme domination politique d'un territoire par des musulmans, est un succès aux Indes où les Empires musulmans se maintiennent pendant près de six siècles, l'islamisation comme conversion des populations, au contraire, est un échec relatif : elle touche une grande masse d'individus mais reste globalement très minoritaire, avec au demeurant une répartition très variable selon les zones géographiques ".
 

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