* Sri Lanka, en bref ...

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à16:05

Jonquière
Décembre 2017


Ma découverte de cette recherche...
Une image qui explique bien des choses !

 

Le Sri Lanka est un petit pays fort peu connu, même s'il compte huit (8) sites culturels et naturels classés au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO.

Ce pays avait attiré mon attention lorsque j'avais produit un article sur le bouddhisme et son expansion en Asie, et je m'étais bien promis d'y venir un de ces jours. Ce sera en 2018, à l'occasion de mon douzième voyage en Asie.

Et comme c'est la première fois que je me rendrai au Sri Lanka, je ne manquerai pas à la tradition : m'informer sur l'histoire et la situation actuelle de ce nouveau pays et rendre compte de mes découvertes dans un article spécifique.

Pour me faire une idée du Sri Lanka, je me suis inspiré essentiellement des informations du Lonely Planet et de celles de Wikipedia et du Portail du Sri Lanka.

 

" Le Sri Lanka est un État insulaire du sous-continent indien situé au sud-est de l'Inde, peuplé d'environ vingt millions de personnes d'origines, de religions, de langues et de coutumes différentes.

Il est appelé en forme longue République démocratique socialiste du Sri Lanka ou République socialiste démocratique du Sri Lanka.  Il a porté auparavant des noms  différents : les textes grecs de l'Antiquité la nommaient  "Taprobane", les arabes "Serendib", les européens "Ceylan", et en mai 1972, il prit son nom définitif, le Sri Lanka, Sri marquant le respect et se donna un nouveau drapeau.

 

Sri Lanka

 

Il se compose d'un lion d'or, tenant une épée (Kastane) dans sa patte avant droite, devant un fond pourpre à quatre feuilles de pipal dans chaque coin, qui représentent les feuilles de l'arbre sous lequel Gautama Bouddha se plaisait à méditer.

Les bandes verticales verte et orange à la hampe représentent les minorités musulmane et hindouiste (tamoule).

Le motif principal au lion représente la tradition bouddhiste de la majorité de la population.

Le lion passant armé sur fond pourpre était l'emblème des anciens rois de Kandy.

 

Le Sri Lanka possède deux langues officielles reconnues par la Constitution du pays à parts égales, le cingalais et le tamoul. La première est prédominante dans la plus grande partie du pays, car environ 73,8 % de locuteurs sont cingalais, pour environ 26,1 % de tamouls et d'autres langues comme l'anglais avec 0,2 %.

Au niveau de la religion, 70% de la population est bouddhiste,13% hindou, 12% musulmane et 7% chrétienne.

La situation de l'île au milieu de l'océan Indien en a fait un centre de commerce très important au cours de l'Histoire".

 

Des origines à l'arrivée des européens

 

  • De la préhistoire à l'Antiquité

"Les premières traces d'activités humaines au Sri Lanka date d'il y a 125 000 ans, à plus de 500 000 ans. Les premiers habitants connus de l'îles sont les Vedda, une ethnie de près de 2 500 personnes.

Cette île était nommée, dans les textes grecs de l'Antiquité, la Taprobane sur la carte de Ptolémée. Elle joua un rôle important dans les échanges commerciaux maritimes pendant l'Antiquité et elle est citée dans le Périple de la mer Érythrée".

  • L'indianisation de l'île

"Les experts ont du mal à parvenir à un consensus concernant la présence des Tamouls au Sri Lanka. Selon une théorie, il n'y aurait pas eu de présence tamoule organisée au Sri Lanka avant les invasions venues au Xe siècle du sud de l'Inde. Selon une autre, les Tamouls seraient la population indigène de l'île.

Les chroniques des Cinghalais rapportent que ceux-ci, originaires du nord de l'Inde, près du Bengale, peut-être de l'Orissa, arrivèrent dans l'île vers -600.

L'île connut des royaumes unifiés  avec comme capitales 

  • Anuradhapura de 377 av. J.-C. à 1017
  • Polonnaruva de 1056 à 1232
  • Le royaume tamoul de Jaffna de 1215 à 1624
  • Le royaume cinghalais de Kotte de 1412 à 1597
  • Le royaume cinghalais de Kandy de 1469 à 1815

Le bouddhisme s'installa au IIIe siècle av. J.-C., traditionnellement du fait de l'action missionnaire initié par l'empereur indien  Ashoka, qui envoya son fils et sa fille propager les enseignements de Bouddha. C'est le roi d'Anuradhapura qui les accueillit, tissant ainsi peu à peu des liens entre politique et religion".

 

Le Grand Temple de Anuradhapura
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  • L'arrivée des arabes

"Les commerçants arabes, qui maîtrisent les échanges entre la Méditerranée et le monde indien jusqu'à l'arrivée des Portugais, connaissent l'île comme « Serendip » - dérivé depuis le nom sanskrit Sinhala-dweepa - qui est la racine du mot anglais « serendipity », ou en français « sérendipité », signifiant découverte heureuse faite par hasard.

C'est de cette implantation et de sa descendance que provient la population musulmane (7 %) du Sri Lanka". 

La conquête européenne du Ceylan

 

Les royaumes du Ceylan en 1520
à l'arrivée des européens

Sri_Lanka-royaumes_

 

  • La conquête de l'île de Ceylan par les Portugais (1505-1658)

"Les navigateurs portugais à la recherche des épices s'emparent en 1505 des régions côtières et introduisent le catholicisme.

 

Sri Lanka Portugais

 

En 1521, les 3 fils du Roi de Kotte s'allient pour tuer leur père. Les portugais se servent du trouble qui s'en est suivi à leur avantage, en prenant entièrement le contrôle du commerce lucratif de la cannelle.

Le dernier roi de Kotte, Dharmapala de Kotte, n'ayant aucun héritier, se décide de léguer le Royaume de Kotte au Roi du Portugal en 1580, après 75 ans de présence sur le territoire.

Dès sa mort en 1597, les portugais prennent donc le contrôle du nord et de l'ouest de l'île, malgré une résistance farouche des locaux, dont surtout dans le royaume tamoul de Jaffna. En 1619, les portugais prennent le contrôle du royaume de Jaffna.

Devant les actions musclées d'évangélisation du nord-ouest de l'île par les catholiques portugais, les bouddhistes se réfugièrent à Kandy, seul Royaume à continuer de résister à l'envahisseur portugais".

  • La conquête de l'île de Ceylan par les Néerlandais avec l'aide du Royaume de Kandy (1640-1796)

"Jusqu'au XVIIe siècle, le Sri Lanka était partiellement dirigé par l'Empire colonial portugais, par le Royaume de Kandy que les portugais n'auront jamais vaincu, et par plusieurs chefferies.

Le Fort de Galle
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Alors que les Pays-Bas, était engagé dans la Guerre de Quatre-Vingts Ans contre les espagnols, le roi de Kandy invita les néerlandais à venir battre les portugais à Ceylan. Les néerlandais ont accepté de déclarer la guerre au Portugal pour faire un front uni contre les ibériens.

En mars 1638, Râjasimha II, le roi de Kandy, a remporté une victoire importante contre les Portugais à la Bataille de Gannoruwa. Cette dernière grande victoire du Royaume de Kandy, a sérieusement affaibli la présence portugaise dans l'île.

En mai de la même année, Râjasimha II a conclu une alliance avec les Hollandais, qui contrôlaient maintenant Batavia. Il s'est emparé de Batticaloa et Trincomalee en 1639 et de Galle en 1640, sans parler d'autres territoires portugais dans l'intérieur de l'île.

En 1640, les hollandais forment un gouvernorat administré par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales sur le territoire de l'actuel Sri Lanka.

Les relations entre les Néerlandais et Kandy avaient été difficiles dès le début et leur alliance s'est dissoute dans les années 1640. Ils ont joint à nouveau leurs forces contre les Portugais, mais cette alliance n'a pas survécu à la fin du siège de Colombo en 1656 et l'expulsion de ceux-ci. 

Râjasimha a demandé que le fort lui soit confié pour être démoli. En novembre, les Néerlandais ont refusé et repoussé les forces du roi. La domination du roi sur son peuple était ténue et des révoltes contre lui en 1664 et 1671 ont donné l'occasion aux Néerlandais de s'emparer d'une grande partie de Sabaragamuwa en 1665, ainsi que de Kalpitiya, Kottiyar,  Batticaloa et Trincomalee.

La prise des ports était un sérieux coup porté au royaume — non seulement les Néerlandais possédaient plus de territoires plus ou moins contigus que les Portugais auparavant, mais tout le commerce extérieur du royaume était maintenant entre leurs mains".

  • La conquête de l'île par les Britanniques (1802-1948)

"Bien que plusieurs marins et prêtres britanniques aient abordé à Ceylan dès les années 1590, l'implantation des Britanniques dans l'île a commencé avec la prise de Trincomali par l'amiral Edward Hughes le 11 janvier 1782, lors de la Guerre d'indépendance américaine.

Le tumulte de la Révolution française s'est étendu aux Pays-Bas en 1795 et la colonie néerlandaise de Ceylan s'est rangée du côté de la République batave au cours du conflit.

Les Britanniques ont rapidement annexé ses possessions, reprenant Trincomali (qui avait été rendue à la VOC en 1784) entre les 28 et le 31 août, Batticaloa le 18 septembre et la totalité de Jaffna le 28. Migastenne Disawa, l'ambassadeur de Kandy, a négocié en février 1796 à Madras un traité garantissant le retour au royaume de la plus grande partie de la côte orientale ; le 15 de ce mois, Colombo est tombé aux mains des Britanniques et la présence néerlandaise dans l'île a pris fin. Mais les lois hollandaises restent le pivot de la jurisprudence. 

Au début, ce territoire ne comprenait pas le Royaume de Kandy. En 1815, les Britanniques obtiennent une victoire sur le dernier roi de Kandy, Sri Vikrama Raasinha, qu'ils déposent en mars par la Convention de Kandy.  Ils créent la colonie royale de Ceylan. À partir de 1817 les possessions britanniques couvrent toute l'île de Ceylan.

Le drapeau de la colonie britannique du Ceylan ceylan_1815_1948

 

Ils établissent une économie basée sur le thé, la tentative d'exploitation du café s'étant révélée infructueuse, et dans une moindre mesure sur le caoutchouc et la noix de coco ; ils favorisent une nouvelle émigration tamoule dans le centre et le sud de l'île pour travailler dans les plantations".

La fin de la colonisation en 1948

 

  • L'indépendance du Ceylan en 1948

"En 1931, les Britanniques accordent une certaine autonomie, puis l'indépendance, le  4 février 1948, dans le cadre du Commonwealth.

 

Le , Ceylan élit Sirimavo Bandaranaike (1916 - 2000) comme premier ministre. C'est la première femme à occuper ce poste dans le monde. Elle sera réélue en 1970 et en 1994.

 

Sirimavo Bandaranaike

1916 - 2000

 

Le , le Ceylan adopte une nouvelle constitution qui change son nom en Sri Lanka, déplace la capitale de Colombo à Kotte, définit un nouveau drapeau et marque une discrimination en faveur de la majorité cinghalaise au détriment de la minorité tamoule".

  • Lutte pour l'indépendance des Tamouls au Sri Lanka (1980 - 2009)

"L'organisation centralisée du Sri Lanka amène les Tamouls à la conviction croissante qu'ils faisaient l'objet de discriminations de la part de la majorité cingalaise. Cela s'est traduit par la demande d'une organisation de type fédéral, grandissant dans les années 1970 jusqu'à la revendication de la création d'un État autonome, l'Eelam Tamoul.

La situation s'est détériorée au point de devenir une véritable guerre civile au début des années 1980.

Les Tigres de libération de l'Îlam tamoul, les LTTE (en anglais : Liberation Tigers of Tamil Eelam), fondés en 1976 et qui sont apparus au cours des années 1990 comme la force principale parmi ces différents groupes, contrôle à ce moment un tiers du Sri Lanka, et s'efforce d'établir son propre gouvernement dans ces zones, appelé gouvernement du Tamil Eelam.

Un cessez-le-feu, effectif depuis 2002, a été rompu en août 2006 sur fond d'explosion de bombes et d'obus provenant des deux camps.

En 2009, cependant, les forces du LTTE ont été acculées par l'armée gouvernementale et perdu toutes les villes qu'elles contrôlaient. Entre 15 000 et 20 000 civils seraient encerclés dans la zone de combat selon les autorités locales, jusqu'à 50 000 selon l'ONU ; après avoir perdu leur accès à la mer le 16 mai (accès vital pour l'approvisionnement), ils annoncent qu'ils cessent le combat et déposent les armes le 17 mai 2009.

Le , Velupillai Prabhakaran, dirigeant historique de l'organisation, est donné comme mort, probablement tué dans une embuscade de l'armée sri-lankaise. Sont également retrouvés les cadavres de plusieurs hauts responsables de la rébellion.

La guerre civile aura provoqué la mort de 60 000 personnes en vingt ans.

En 2009, les Tamouls représentent 18 % de la population du Sri Lanka, soit 3,8 millions de personnes".

  • Le Sri Lanka de 2010 à aujourd'hui

"De 2005 à 2015, Mahinda Rajapakse (1945 - ), chef du parti United People's Freedom Alliance, sera élu président du pays. Depuis sa réélection en 2010, les associations des droits de l'homme dénoncent le glissement vers la dictature en train de s'opérer au Sri Lanka.
 

Mahinda_Rajapaksa Illustration. Illustration.
Mahinda Rajapakse
2005 -  2015
Maithripala Sirisena
2015 - 2019
Gotabaya Rajapaksa
2019 - 

 

Ces associations dénoncent : les lois qui renforcent le pouvoir de l'exécutif au détriment du parlement, l'étatisation de l'économie, les discriminations envers les tamouls, le musèlement des médias, l'emprisonnement et même la torture qui frappent les opposants, les pleins pouvoirs données à l'armée, la corruption, les fraudes électorales, la non-réparation des dommages causés par la guerre contre les indépendantistes tamouls, les Tigres de libération de l'Îlam tamoul (1983-2009) et la guérilla marxiste du Janatha Vimukthi Peramuna (1971 et 1987-1989), ainsi que son refus de l'aide humanitaire envoyée aux camps de réfugiés tamouls.

Certains craignent même le retour à la dictature nationaliste et raciste pro-cinghalaise et anti-tamoule ayant dirigé le pays entre 1960 et 1987". 

 

Publié dans CARNET SRI LANKA, en bref

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