* Corée, en bref (2)... 1945 : deux pays dans une péninsule

Publié par Jacques de Jonquière (Québec) à 12:25

La situation se transforma en guerre ouverte lorsque des forces du Nord envahirent le Sud le 25 juin 1950. En 1950, l'Union soviétique boycottait le Conseil de sécurité des Nations UniesEn l'absence d'un veto de l'Union soviétique, les États-Unis et d'autres pays votèrent une résolution autorisant une intervention militaire en Corée. Les États-Unis fournirent 88 % des 341 000 soldats internationaux qui aidèrent les forces du Sud, complété par l'assistance de vingt autres pays.

 

 

La situation se transforma en guerre ouverte lorsque des forces du Nord envahirent le Sud le 25 juin 1950. En 1950, l'Union soviétique boycottait le Conseil de sécurité des Nations UniesEn l'absence d'un veto de l'Union soviétique, les États-Unis et d'autres pays votèrent une résolution autorisant une intervention militaire en Corée. Les États-Unis fournirent 88 % des 341 000 soldats internationaux qui aidèrent les forces du Sud, complété par l'assistance de vingt autres pays.

Alors qu'elle n'amena pas directement de troupes sur le terrain, l'Union soviétique fournit de l'aide matérielle aux armées chinoise et nord-coréenne.

Le conflit se déroula en quatre phases principales :

Mise à jour en juin 2021
 

Jonquière, Québec
Janvier 2015

Corée

Les deux Corée depuis 1953 avec la Zone démilitarisée (DMZ)

Corée du Nord : environ 24.6 millions d'habitants en 2012

Corée du Sud : environ 48.9 millions d'habitants en 2012 

 

Pour cette partie de l'histoire contemporaine de la Corée, soit la partition de la péninsule en deux pays depuis 1945, j'ai retracé cet excellent documentaire de 55 minutes : La Corée Nord VS Sud.
 

 

La péninsule Coréenne était occupée par l'empire du Japon depuis 1910. Après la reddition du Japon en septembre 1945, les États-Unis et l'Union soviétique se partagèrent l'occupation de la péninsule le long du 38e parallèle, avec au sud des forces américaines d'occupation et au nord des forces soviétiques.

L'échec de tenue d'élections libres dans la péninsule en 1948 aggrava la division entre les deux côtés ; le Nord établit un gouvernement communiste, tandis que le Sud établit un gouvernement pro-américain. Le 38e parallèle devint une frontière politique entre les deux États coréens. Bien que les négociations pour la réunification continuèrent dans les mois précédant la guerre, les tensions s'intensifièrent. Des escarmouches et des raids inter-frontaliers persistèrent.

 

La Guerre de Corée
25 juin 1950 - 27 juillet 1953

 

La situation se transforma en guerre ouverte lorsque des forces du Nord envahirent le Sud le 25 juin 1950. En 1950, l'Union soviétique boycottait le Conseil de sécurité des Nations UniesEn l'absence d'un veto de l'Union soviétique, les États-Unis et d'autres pays votèrent une résolution autorisant une intervention militaire en Corée. Les États-Unis fournirent 88 % des 341 000 soldats internationaux qui aidèrent les forces du Sud, complété par l'assistance de vingt autres pays.

Alors qu'elle n'amena pas directement de troupes sur le terrain, l'Union soviétique fournit de l'aide matérielle aux armées chinoise et nord-coréenne.

Le conflit se déroula en quatre phases principales :

  • Mal préparée, face aux 200 000 soldats nord-coréens bien équipés par les Soviétiques, les forces du sud accusèrent de lourdes pertes durant les deux premiers mois et à mi-septembre 1950, elles se retrouvèrent acculées dans le sud-est de la péninsule, repliées sur le périmètre de Busan.
     
  • Une rapide contre-offensive des forces de l'ONU, dirigées par le général MacArthur, avec un débarquement à Incheon, non loin de Séoul le 15 septembre, repoussa les Nord-Coréens bien au-delà du 38e parallèle, presque jusqu'au fleuve Yalou, à la frontière chinoise en octobre 1950.
     
  • La République populaire de Chine entra en guerre du côté de la Corée du Nord. 1,7 million de « volontaires chinois », commandés par Lin Biao, forcèrent les Sud-Coréens et les troupes de l'ONU à se replier derrière le 38e parallèle à la mi-octobre 1950. En janvier 1951, les Communistes reprirent Séoul, reprise par les Américains en mars 1951.
     
  • Au printemps 1951, ce sont les troupes onusiennes qui gagnèrent peu à peu du terrain au nord, et le front s'établit de nouveau aux alentours du 38e parallèle, revenant peu ou prou aux positions d'avant le début du conflit.

Les négociations reprirent alors et la guerre s'acheva le 27 juillet 1953, lorsqu'un armistice fut signé. L'accord restaurait la frontière entre les deux Corée près du 38e parallèle et créait la zone coréenne démilitarisée (DMZ), une zone tampon fortifiée entre les deux nations coréennes.

On estime que le conflit a fait plus de 800 000 tués parmi les militaires coréens, nordistes et sudistes, probablement autant parmi les militaires chinois et 57 000 parmi les militaires des forces de l'ONU.

Le nombre de victimes civiles est estimé à 2 millions et 3 millions de réfugiés. La péninsule a été dévastée par les combats et les bombardements, Séoul est ainsi détruite à plus de 70 %.

 

Mémorial ''La Statue des Frères'' (Séoul)
Mémorial ''La Statue des deux Frères'' à Séoul

 

Les deux pays étant encore officiellement en guerre, des incidents mineurs continuent de se produire encore aujourd'hui.

 
La Corée du Nord
République Populaire Démocratique de Corée

 

La Corée du Nord est un État à parti unique avec un « Front uni » mené par le Parti du travail de Corée (KWP). Le gouvernement du pays suit l'idéologie officielle d'autonomie du Juche développée par le président Kim Il-sung. Après sa mort en 1994, Kim Jong-Il, son fils, lui a succédé à la tête de l’État mais non en tant que Président de la République, cette fonction étant restée« éternellement » rattachée à la personne de Kim Il-sung.

Après la dislocation de l'URSS et une série de catastrophes naturelles, la Corée du Nord a subi une famine faisant de 900 000 à deux millions de morts. Kim Jong-Il adopte alors la politique du Songun ou « l'armée d'abord » afin de renforcer le pays et le gouvernement.

Ce régime communiste, de type stalinien, fonctionne selon une logique totalitaire; il mobilise un culte de la personnalité autour de Kim Il Sung et ses descendants, et a l'un des plus bas niveau des droits de l'homme au monde. Le régime est également dynastique : après la mort de Kim Jong-il en 2011, son fils cadet Kim Jong-un lui succède.
 

Kim_Il_Sung_Portrait-2 Kim_Jong-il Kim_Jong-un
Kim Il Sung
1948-1994
Kim Jong-il
1994-2011  

 Kim Jong-un
2012...


La Corée du Nord est le pays le plus militarisé au monde en ce qui concerne la proportion de la population engagée dans les forces armées avec un total de 9 495 000 hommes d'active, de réserve et paramilitaires. Le pays développe un programme nucléaire, ainsi qu'un programme spatial.

Une commission d'enquête de l'ONU en 2014 estime que des centaines de milliers d'opposants politiques ont péri dans des camps pendant ces 50 dernières années ce qu'elle qualifie de crime contre l'humanité et que de 80 000 à 120 000 prisonniers politiques sont détenus dans les camps à cette date.

La Corée du Sud
République de Corée
 

Après la guerre, la République de Corée, régime autoritaire sous le gouvernement autocratique de Syngman Rhee puis sous la dictature de Park Chung-hee, a connu une croissance économique rapide faisant d'un pays du tiers-monde un des Quatre dragons asiatiques.

Aussitôt ré-élu, Park Chung-hee proclame à nouveau l'état d'urgence, suspend la Constitution et dissout en octobre 1972 la Constitution. En décembre 1972, il fait adopter par référendum la Constitution Yusin dans un contexte de censure et de fraudes importantes: c'est la Quatrième République de Corée du Sud qui commence, dictature qui ne terminera qu'avec la mort de Chung-hee (1979). Il s'était inspiré pour ce faire sur l'exemple de Ferdinand Marcos, aux Philippines.
 

rhee Park Chung Hee
Syngman Rhee
1948 - 1960  
Park Chung-hee
 
1962 - 1979 

 

Cette dictature s'est illustrée par des atteintes aux droits de l'homme.

En août 1973, le KCIA (Korean Central Intelligence Agency, liée de près à la CIAenlève l'opposant Kim Dae-jung. L'ordre d'exécution est annulé au dernier moment, alors qu'il était enchaîné avec des blocs de béton sur un bateau en haute mer, grâce à la décision de l'ambassadeur américain, Philip Habib, qui fit tout pour le sauver en exerçant des pressions sur tous les responsables coréens. Dae-jung avait déjà été la cible d'un attentat, en mai 1971, qui avait été maquillé en accident de la route.

En 1980, Kim Dae-jung est condamné à mort pour sédition et conspiration à la suite d'un autre coup d'État de Chun Doo-hwan et du soulèvement populaire à Gwangju (18 mai 1980), un soulèvement fortement réprimé par les aurorités. Grâce à l'intervention du gouvernement des États-Unis, la sentence est commuée en 20 ans de prison, puis, plus tard, à l'exil pour les États-Unis.

Dans les années 1980, des manifestations ont mis fin à la dictature pour installer un pouvoir démocratique. 

En 1987, on décide que le chef d'État de la République de Corée sera un président, qui est élu par scrutin direct pour une période de 5 ans. Après deux tentatives de se faire élire en 1987 et en 1992, Kim Dae-jung est élu président lors de l'élection de 1997.  Il est le premier président bénéficiant d'une véritable légitimité démocratique.

 

Kim Dae-jung
Kim Dae-jung
1998 - 2003 

 

Sa politique d'engagement avec la Corée du Nord est appelée la « Politique du rayon de Soleil  » (Sunshine Policy), inspirée de l'Ostpolitik de Willy Brandt. Dans ce cadre, Kim Dae-jung est le premier chef d'État sud-coréen à se rendre à Pyongyang, où il signe la déclaration conjointe du 15 juin 2000 avec son homologue nord-coréen Kim Jong-il. La déclaration du 15 juin 2000 constitue la pierre angulaire des relations intercoréennes, en vue de la réunification de la péninsule.

La « sunshine policy » de Kim Dae-jung lui vaut d'obtenir le Prix Nobel de la paix. Cette attribution est cependant controversée : la Corée du Nord a contesté que cette récompense soit décernée au seul président sud-coréen, tandis que les adversaires politiques de Kim Dae-jung ont contesté l'instauration d'un dialogue ne comportant pas, selon eux, de contreparties suffisantes de Pyongyang.

La Corée du Sud a connu une phase spectaculaire de croissance et d’intégration dans l’économie mondiale moderne. Dans les années 1960, le PIB par habitant était comparable à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie. En 2008, la Corée du Sud est devenue la 13e puissance économique mondiale. Ayant fait le choix d’un modèle d’économie tournée vers les exportations, la Corée du Sud, qui s'est longtemps concentrée sur le marché nord-américain, a récemment diversifié ses partenariats commerciaux : Chine, Union Européenne, Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), entre autres. 

En 2012, une femme devient présidente de la République, Park Geun-hye, la fille de l'ancien dictateur militaire Park Chung-hee, qui dirigea la Corée du Sud entre 1961 et 1979.

Park Geun-hye
Park Geun-hye
2013 - 2018
 
Elle doit faire face, au début de son mandat, à l'escalade militaire provoquée par le dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Sa première visite aux États-Unis, le 5 mai 2013, pour rencontrer son homologue américain Barack Obama, est largement dominée par cette question. Elle rencontre également lors de ce voyage le secrétaire-général de l'ONU et compatriote Ban Ki-moon
 
Alors que le pays enregistre une bonne croissance de 3,3 % fin 2013, malgré un recul de 0,9 % des exportations, Park Geun-hye lance un plan d'« économie créative », associant étroitement industrie et culture. Le gouvernement prévoit également de porter de 70 à 100 % les crédits accordés aux entreprises qui exportent et à développer les créations d'emplois par un plan de relance misant sur l'innovation
 
 
En conclusion de cette présentation

 

Maintenant que je connais mieux l'histoire de ces deux pays frères, j'ai bien hâte d'en découvrir la vie quotidienne. Ce sera en mars prochain.
 
Malheureusement, je devrai me contenter de visiter la Corée du Sud, mais j'espère bien que, dans un avenir pas trop lointain, les dirigeants de ces deux pays pourront procéder à la réconciliation souhaitée par de très nombreux coréens.
 
L'année 2015  sera l'occasion pour les deux pays de se rappeler les 70 ans de la partition de la péninsule coréenne en deux entités distinctes.
 
Il y a deux semaines, "le ministre de l'Unification Ryoo Kihl-jae déclarait que la Corée du Sud voulait des discussions pour parler de programmes d'échange, de projets conjoints et de lois nécessaires pour unifier la Corée, dont la question douloureuse de la réunion des familles séparées par la guerre".
 
Et à la veille du Nouvel-An, Kim Jong-un manifestait à son tour son désir de procéder à des rencontres au sommet avec la Corée du Sud...
 
On verra bien.
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