* Birmanie (Myanmar), en bref ...

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à 07:50

Texte publié en 2006 mis à jour en novembre 2015

Jonquière, Québec

Aung San et sa fille, Aung San Suu Kyi
Deux des principaux combattants
pour l'indépendance et la démocratie en Birmanie
 

 

En 2006, quelques mois avant d'entreprendre mon premier voyage en Asie, j'avais prévu me rendre en Birmanie, alors sous la tutelle de l'armée. Je m'étais donc beaucoup interrogé, comme beaucoup d'autres voyageurs, sur la pertinence ou non de voyager dans ce pays dirigé de main de fer par des dictateurs. J'avais alors écrit deux textes de réflexion sur la Birmanie, le premier sur l'histoire du pays, puis l'autre sur la façon de voyager de façon responsable en Birmanie.

Le texte qui suit est une mise à jour de celui portant sur l'histoire du pays, car de 2006 à 2015, beaucoup d'eau ont coulé sous les ponts. En novembre dernier, les premières élections libres depuis 1990 ont eu lieu avec, de nouveau à la tête de l'opposition, Aung San Suu Kyi  et son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). 

Comme en 1990, le LND a obtenu une majorité écrasante des suffrages, plus de 70%. On espère une suite plus heureuse que celle de 1990.

C'est dans ce nouveau contexte politique que je compte me rendre de nouveau en Birmanie en janvier prochain. Ce sera ma quatrième visite. Et j'ai bien hâte.

Voici donc les principaux moments historiques de ce pays aux multiples minorités et toujours à la recherche de la démocratie.

Les textes qui suivent sont des extraits de trois (3) sources principales d'information :

Burma_en
En jaune, les 7 états ethniques
et les 7 régions administratives birmanes 

 

Jusqu'à la conquête anglaise

 

L'occupation humaine de la région remonte au moins à 11 000 ans : la première preuve de la présence d'Homo Sapiens est la découverte d'outils de pierre dans le centre de la Birmanie.

Les preuves de la domestication des plantes et des animaux au Néolithique et l'utilisation d'outils en pierres polies entre 10 000 et 6 000 av. J.-C. ont été découvertes avec des peintures murales dans des grottes près de la ville de Taunggyi.

Aux alentours de 1500 av. J.-C., les peuples de la région transformèrent le cuivre en bronze, avec la culture du riz et la domestication des volailles et du cochon. Ils furent parmi les premiers peuples du monde à le faire.

L'Âge de fer commença vers 500 av. J.-C. avec l'émergence du travail du fer et l'installation de royaumes dans la partie sud constituant actuellement Mandalay.

Du VIIe au Xe siècle : La région est peuplée de différentes tribus, originaires du Tibet, du Yunnan ou de Thaïlande.

La première civilisation connue est celle des Môns, arrivés dans la région vers le IIIe millénaire av. J.-C. Mélangeant leur culture et celle de l'Inde, ils dominent le sud du pays du VIe jusque vers le milieu du IXe siècle. C'est de cette époque que datent les débuts du bouddhisme en Birmanie.

Les Môns sont refoulés vers le sud par les Pyus, descendus du nord vers le VIIe siècle, qui établissent plusieurs cités-états dans le centre du pays. Durant cette période, la Birmanie est sur la route commerciale entre la Chine et l'Inde.

XIe siècle : Le premier empire unifié est fondé par les Mon. Pagan sera la capitale du royaume de 1044 jusqu’à sa destruction en 1287.

XIIIe siècle : Le royaume Mon tombe aux mains des armées mongoles. Une partie de la Birmanie subit ensuite la domination des Shan, puis à nouveau celle des Mon.

XVIe siècle : Les Birmans dominent le pays. La dernière dynastie birmane est fondée au XVIIIe siècle.

 

Sous la domination britannique
(1824-1920)

 

1824-1826 : Les Britanniques déclenchent la première guerre anglo-birmane et prennent le contrôle du sud du pays.

1852-1855 : Seconde guerre anglo-birmane. Toute la Birmanie est annexée.

1886 : La Birmanie devient une province de l’Empire des Indes. Les Anglais divisent le pays en deux : la plaine centrale, d’une part, où vivent les Birmans, et « le fer à cheval » qui l’encercle, d’autre part, où vivent les minorités ethniques – sur lesquelles ils s’appuient pour mieux contrôler l’intérieur du pays, ce qui leur vaudra la fidélité de celles-ci pendant la guerre d’indépendance.

 

La lutte pour l'indépendance
(1920-1962)...


Aung San et U Nu

 

1920 : Les étudiants Birmans commencent leur lutte pour l’indépendance, suivis par les paysans en 1930.

1936 : Deux étudiants sont expulsés de l’université, Aung San et U Nu, qui devaient devenir respectivement le père de l’indépendance et le premier dirigeant du pays indépendant.

1940 : Les deux leaders et les autres chefs nationalistes, les « trente camarades », sont invités au Japon pour une formation militaire. Ils créent l’armée de l’indépendance birmane.

1942 Les japonais occupent la Birmanie avec l’armée de l’indépendance birmane commandée par Aung San, qui devient ministre de la Guerre. Le chef d’état-major se fait appeler Ne Win.

1945 : L’armée birmane se soulève contre les Japonais.

19 juin 1945 : Aung San Suu Kyi, fille d’Aung San, naît à Rangoon.

Juillet 1947 : Malgré sa participation à la signature de l’accord d’Indépendance, Aung San ne pourra assister à la proclamation de l’indépendance de la Birmanie le 4 janvier 1948, car il sera assassiné avec six autres membres de son cabinet.

1948 - 1962 : Naissance de l’Union de la Birmanie, dont U Nu est le Premier ministre jusqu’en 1962. Le pays connaît une relative prospérité : il est le premier exportateur de riz d’Asie du Sud-Est, son système éducatif est réputé.

5 janvier 1948 : Début de la guérilla karen. Les minorités ethniques se sentent flouées par la constitution, qui néglige leur volonté d’indépendance.

1960 : Aung San Suu Kyi quitte la Birmanie avec sa mère, Daw Khin Kyi, nommée ambassadrice à Delhi.

 

Sous la domination des militaires
(1962-1988)

Ne Win et la dictature "socialiste"

 

2 mars 1962 : Ne Win prend le pouvoir par un coup d’État. U Nu et des centaines d’opposants sont arrêtés, des manifestations tournent au bain de sang. La constitution adoptée en 1948 est abolie. Le pays s’engage dans la « voie birmane vers le socialisme ». Les principaux secteurs de l’économie sont étatisés.

20 mars 1964 : Le BSPP (le Parti du programme socialiste birman) devient parti unique.

1964 - 1972 : Aung San Suu Kyi obtient une licence en philosophie, politique et économie au St. Hugh’s College (université d’Oxford) et en 1972, elle occupe un poste de chercheur au ministère des Affaires étrangères du Bhoutan et se marie avec un Anglais, Michael Aris

1974 : Promulgation de la nouvelle constitution, naissance de la République socialiste de l’Union de Birmanie. La moitié du budget de l’État est allouée à l’armée.

1987 : Alors que le pays rejoint la liste des pays les moins avancés, Ne Win, sur le conseil de ses numérologues, remplace du jour au lendemain, et sans compensation, les trois quarts de la monnaie par des billets dont le montant est un multiple de 9, son chiffre porte-bonheur.

Les économies de toute une vie se volatilisent, beaucoup de Birmans sombrent dans la misère.
 

La lutte pour la démocratie
(1988-2015)


Aung San Suu Kyi et le  LND

 

 

  • 1988 - 1990 : Manifestations, renversement du dictateur Ne Win et des élections non respectées

 

Mars 1988 : Aung San Suu Kyi rentre en Birmanie en pour se rendre au chevet de sa mère souffrante à Rangoon. 

Mars -  juin 1988 : Des manifestations surviennent, d’abord à Rangoon, puis dans tout le pays. La répression est brutale.

Juillet 1988 : Un congrès extraordinaire du BSPP reconnaît la faillite du pays. Ne Win quitte le pouvoir.

8 août 1988 (8-8-88) : Les manifestations de mécontentement, réclamant l’avènement de la démocratie, voient défiler des millions de personnes dans le pays tout entier. Une fois de plus, elles sont réprimées. Il y aura entre 3 000 et 4 000 morts ce jour-là, et plus de 10 000 sur l’ensemble du mouvement. Des milliers de personnes sont arrêtées.

26 août 1988 : Premier discours public d’Aung San Suu Kyi à la pagode Shwedagon, devant 500 000 personnes. La fille du héros national devient instantanément un leader naturel dans un pays qui connaît la dictature depuis vingt-six ans.

18 septembre 1988 : La junte se maintient au pouvoir en abrogeant la constitution de 1974 et en créant le SLORC (Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre). La Birmanie devient le Myanmar, et Rangoon s’orthographie dorénavant Yangoon. L’opposition démocratique n’a jamais reconnu ces nouvelles appellations.

27 septembre 1988 : Fondation de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD). Aung San Suu Kyi en est élue secrétaire générale.

20 juillet 1989 : Après avoir tenu des dizaines de meetings publics, Aung San Suu Kyi, en vertu de la nouvelle loi martiale, est assignée à résidence pour une durée de trois ans. Elle est accusée de porter atteinte à la sûreté de l’État.

27 mai 1990 : La Ligue nationale pour la démocratie obtient 82 % des sièges aux élections législatives générales organisées par les militaires (les premières depuis 1960). Ceux-ci refusent de transférer le pouvoir, et ne laissent pas siéger l’assemblée nouvellement élue.

  • 1990 - 2006 : Le retour de la junte militaire et assignation à résidence d'Aung San Suu Kyi

 

Décembre 1990 : Suite au blocage de la situation, les forces démocratiques forment un gouvernement en exil, le National Coalition Government Union of Burma (NCGUB).

1991 : Le Parlement européen décerne à Aung San Suu Kyi le prix Sakharov (attribué pour la défense des droits de l’homme) et elle se voit décerner la même année le prix Nobel de la paix.

Juillet 1995 : Aung San Suu Kyi est libérée grâce à la pression internationale : elle déclare à la presse qu’elle continue sa lutte pour la démocratie et qu’elle invite les généraux à entamer le dialogue et elle demande aux investisseurs étrangers d’attendre qu’un système démocratique soit mis en place avant de s’implanter dans le pays.

Septembre 1996 : Les interventions publiques qu’Aung San Suu Kyi tenait devant son domicile les samedi et dimanche après-midi sont interdites pour cause de « trouble de l’ordre public ». Ces dernières attiraient entre huit et dix mille personnes. Des postes de contrôle de l’armée sont placés des deux côtés de l’avenue de l’Université, soit à deux cents mètres du domicile d’Aung San Suu Kyi qui se trouve de facto replacée en résidence surveillée.

Octobre 1996 : L’Union européenne adopte pour la première fois une Position Commune sur la Birmanie, et introduit notamment un embargo sur les armes à destination du régime militaire.

Entre 1996 - 1999, le pouvoir militaire

* lance l’opération « Année du tourisme en Birmanie » (Visit Myanmar Year);

* remplace le Conseil d’État pour la restauration de la loi et de l’ordre (SLORC) par le Conseil d’État pour la paix et le développement (SPDC);

* obtient des cessez-le-feu avec une quinzaine de groupes rebelles (Karen, Mon, Kachin, Shan);

* devient membre de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN);

* procède à l’arrestation de plusieurs dizaines de membres de la NLD, élus en mai 1990.

1996 - 1997 : Un rapport faisant état de l’usage de la torture et du travail forcé en Birmanie est présenté devant la commission des droits de l’homme des Nations unies et le Conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT) décide de créer une commission d’enquête sur les pratiques de travail forcé en Birmanie.

2000 : Aung San Suu Kyi est de nouveau assignée à résidence, mais suite à une mission de médiation engagée en juillet 2000 par l’envoyé spécial pour la Birmanie du secrétaire général des Nations Unies, le dialogue entre Aung San Suu Kyi et la junte, interrompu depuis 1994, est renoué dans le cadre de discussions préalables à l’instauration d’un dialogue politique.

6 mai 2002 : Aung San Suu Kyi est libérée sans condition.

5 décembre 2002 : Mort de Ne Win.

Avril 2003 : Le pouvoir militaire ne tenant pas ses promesses de dialogue avec l’opposition, Aung San Suu Kyi met en doute la sincérité de la junte. « Ils ne veulent pas le changement, mais le changement est inévitable » déclare-t-elle. Et en mai 2003, le convoi d’Aung San Suu Kyi, alors en tournée politique dans le nord du pays, est violemment attaqué par des forces à la solde du régime de Rangoon. Suite à cette détention, le prix Nobel de la paix est placé en détention dans un lieu tenu secret. Il s’ensuit un ample mouvement international de protestation.

Novembre 2005 : La junte au pouvoir déplace la capitale du pays dans une nouvelle bourgade créée de toutes pièces, Nay Pyi Daw (littéralement Demeure des Rois), à 300 km au nord de Rangoon.

28 février 2006 : Remise du prix Olof Palme 2005 à Aung San Suu KyiPour le compte d'Aung San Suu KyiSein Win, Premier ministre du gouvernement birman en exil et cousin de la dirigeante, s'est vu remettre des mains de Lisbet Palme, veuve de l'ancien Premier ministre suédois Olof Palme, assassiné le 28 février 1986, le Prix Olof Palme.

  • Lisbet Palme : "Aung San Suu Kyi a été récompensée pour son travail remarquable et continu en faveur de l'instauration de la démocratie en Birmanie. Pour tous les peuples du monde, elle est un exemple d'opposition pacifique à l'oppression"
     
  • Sein Win : "Cette récompense dit aux généraux birmans que ce qu'ils lui ont fait est moralement condamnable et injuste (...) cela va beaucoup nous aider dans notre combat. Nous souhaitons un dialogue. Nous souhaitons que l'armée fasse preuve d'ouverture. Nous souhaitons que le pays s'ouvre. L'isolement n'est pas une bonne chose. "

 

Mai 2006 : "En dépit de la pression conjuguée de Washington, des Nations unies et de plusieurs Etats voisins, la junte militaire birmane a encore prolongé l'assignation à résidence d'Aung San Suu Kyi, chef de l'opposition et Prix Nobel de la paix. «C'est pour un an», a précisé un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. Officiellement, cependant, le régime n'a rien annoncé" (Le Figaro, 29 mai 2006)

 

  • 2007 : La "Révolution safran"

 

15 août 2007 : La junte décide sans préavis l’augmentation des prix du carburants, entraînant des hausses de prix de plus de 50% de l’essence, mais cette augmentation du prix des carburants a également des répercussions directes sur le coût des produits de première nécessité. Des manifestations sporadiques éclatent dans plusieurs villes du pays.

5 - 24 septembre 2007 : Plus de 600 moines birmans manifestent publiquement leur désapprobation envers le régime en défilant dans les rues de Pakkoku. Certains bonzes sont maltraités par les forces de sécurité. Les moines lancent alors un ultimatum au pouvoir, demandant des excuses officielles pour les brutalités subies par les moines à Pakkoku. Les manifestations prennent de l’ampleur, les moines défilent dans les rues en chantant des prières, accompagnés de nombreux civils. La "Révolution safran" est née. Les manifestations totalisent plus de 100 000 personnes à Rangoon.

25 septembre 2007 : La junte instaure un couvre-feu à Rangoon.

26 septembre 2007 : Début de la répression du mouvement suscitant de nombreuses condamnations internationales. La Chine et la Russie appellent à la modération alors que l’ASEAN et l’ONU condamnent ouvertement l’usage de la force. Les sanctions économiques reviennent à l’ordre du jour.

  • 2008 - 2010 : Après le cyclone Nargis, la junte semble vouloir s'adoucir

Février 2008 : La junte annonce la tenue d’un référendum populaire pour la ratification de la nouvelle constitution. Cette constitution, élaborée sans aucune contribution de l’opposition politique et des représentants des minorités ethniques, offre à la junte la possibilité de perpétuer son règne militaire en cédant de larges pouvoirs aux généraux, tout en évinçant Aung San Suu Kyi et son parti démocrate de tout rôle politique futur.

3 mai 2008 : Le cyclone Nargis s’abat sur la Birmanie, provoquant un raz-de-marée et d’immenses dégâts. Plus de 140.000 personnes décèdent, au moins 2.5 millions de personnes sont sinistrées. La junte refuse l’entrée de personnel humanitaire international, et multiplie les entraves administratives et logistiques à l’acheminement de l’aide.

10 mai 2008 : Le référendum constitutionnel est maintenu, malgré l’état d’urgence proclamé dans plusieurs régions du pays, et les nombreux morts et sinistrés que le cyclone Nargis a laissé derrière lui. Dans les régions sinistrées, le référendum est reporté de quinze petits jours seulement. La junte annonce triomphalement la ratification du référendum, approuvée selon elle par plus de 92% de la population. Fraudes massives, intimidations et autres irrégularités sont largement dénoncées par l’opposition et les ONG internationales de défense des droits de l’homme.

Novembre 2008 : Les procès de centaines d’opposants arrêtés suite aux manifestations de la Révolution safran ou à l’aide apportée au lendemain du cyclone Nargis, ont lieu dans de sinistres conditions et aboutissent à des condamnations dont certaines excèdent 65 ans d’emprisonnement.

Janvier 2009 : Le sort des Rohingyas, ethnie de confession musulmane oppressée par les autorités birmanes, éclate au grand jour, lorsque la Thaïlande refoule l’arrivée de boat people Rohingyas et renvoie leurs bateaux en pleine mer. Le scandale qu’engendrent ces révélations force la Thaïlande à fournir des explications officielles, et à autoriser l’UNHCR à accéder aux survivants.

13 août 2010 : La junte militaire annonce la tenue d’élection le 7 novembre 2010.  L’USDP, parti créé par le régime, est d’ores et déjà le grand favori de ces élections dont la LND, parti d’Aung San Suu Kyi, est exclue.

7 novembre 2010 : Les élections  se tiennent comme prévu. De nombreuses preuves de fraudes électorales, d’irrégularités, d’absence de contrôle indépendant, ainsi que des cas de menaces et de harcèlement ont été reportées le jour du scrutin et les jours qui l’ont précédé. L’USDP, parti constitué de membres de la junte, remporte près de 80% des sièges du nouveau parlement.

13 novembre 2010 : Aung San Suu Kyi est libérée de son assignation à résidence. Elle aura été privée de liberté pendant plus de 15 des 21 dernières années.

4 février 2011: Le Parlement nomme président l’ancien Premier ministre et général à la retraite Thein Sein.

  • 2011 - 2014 : Le nouveau Président semble vouloir se diriger vers les premières élections libres depuis 1990

2011 - 2013 : Ouverture du nouveau président Thein Sein ... libération de détenus,  permission de manifestations pacifistes, abolition de la censure directe des medias et signature d'une loi sur les investissements étrangers. Il renoue les relations avec les gouvernements étrangers qui assouplisseent ou suspendent leurs sanctions économiques internationales. Le président Obama se rend en Birmanie en novembre 2012. Le président Thein Sein se rend en Europe en février 2013 et aux États-Unis en mai 2013.

2012 : La Ligue nationale pour la démocratie (LND) se fait ré-enregistrer comme parti politique en novembre 2011 et Suu Kyi se lance dans la campagne des législatives partielles, réunissant des foules nombreuses lors de ses déplacements dans le pays. Aung San Suu Kyi est élue députée dans la circonscription de Kawhmu, au sud de Rangoon. Elle entreprend une tournée de plusieurs pays et reçoit son prix Nobel à Oslo, 21 ans après qu’il lui avait été attribué.

2012 - 2014 : des élections sur fond de conflits ethniques

En octobre 2012, les violences contre les Rohingyas se multiplient. Elles donnent lieu à d’innombrables morts, à la destruction de biens, à des déplacements internes de population à grande échelle et à une politique de ségrégation dans l’État d’Arakan. 

* En mars 2013, des affrontements entre communautés bouddhiste et musulmane dans la ville de Meiktila dans le centre de la Birmanie font une quarantaine de morts.

* En janvier 2014, des manifestations sont organisées par les extrémistes bouddhistes dans l’État d’Arakan. Ils demandent le départ des organisations humanitaires qui sont accusées d’aider  « en priorité les musulmans ».

* En mars 2014, des manifestants bouddhistes attaquent les locaux de plusieurs organisations humanitaires. Une douzaine de bureaux d’ONG et de l’ONU sont détruits et plus de 300 travailleurs humanitaires sont forcés de fuir la région.

* En avril 2014, Intensification du conflit Kachin. Les troupes de l’armée birmane attaquent le village de  Win Gyi, dans le sud de l’État Kachin. 3000 déplacés internes doivent fuir les camps situés à proximité des violences. C’est la troisième fois qu’ils sont forcés de fuir depuis la reprise des combats.

  • Les élections générales de novembre 2015

« Nous avons décidé de prendre part aux élections », a déclaré le 11 juillet, l’opposante birmane Aung San Suu Kyi, « nous allons participer pour continuer à mettre en œuvre la transition démocratique qui doit être opérée ». Cette annonce, met fin au doute que son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), laissait planer quant à son possible boycott du scrutin. La LND a annoncé qu’elle présenterait des candidats dans 1158 circonscriptions sur les 1,171 mises en jeu à travers le pays.

Les élections législatives de novembre 2015 seront les premières élections générales organisées depuis la sortie de la dictature et les premières élections libres depuis des décennies. Seul 75% des sièges du Parlement seront pourvus au suffrage universel direct car la Constitution attribue obligatoirement 25% des sièges aux militaires. Le président sera élu par le Parlement, quelques semaines plus tard.

Le gouvernement birman s’est engagé à organiser des élections justes et équitables et à en respecter l’issue. « Quel que soit le gagnant, je respecterai le résultat, s’ils l’emportent de façon honnête » , a déclaré le général Min Aung Hlaing, chef de l’armée birmane.

Malgré ces déclarations, le Parlement birman a rejeté, la réforme de la Constitution qui aurait réduit le poids de l’armée en son sein et qui aurait permis à Aung San Suu Kyi de briguer le poste de Présidente. 

  • Novembre 2015 : Des résultats au-delà des attentes

Alors que 99 des sièges ont été attribués ce lundi 16 novembre, le « raz-de-marée » électoral de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) se confirme. Pour bénéficier d’une majorité au Parlement, le parti d’Aung San Suu Kyi devait obtenir au moins 67% de l’ensemble des sièges en jeu, il en a remporté 76%.

En 2016, la LND pourra ainsi contrôler les deux chambres du Parlement, élire un de ses membres au poste de Président et former le prochain gouvernement.

Mais la LND, et le peuple birman qui attend le changement, devront faire face à de nombreux obstacles et défis dans cette phase de transition démocratique.

C'est donc à suivre...

 

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