* Philippines, en bref ...

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à 11:05

Mise à jour en avril 2020

 

Jonquière, Québec
 22 mai 2009

 
Manille 2010 (44)
Dans le Parc José Rizal à Manille ...
Monument dédié à  José Rizal et le drapeau des Philippines 


Au début d'un voyage dans un nouveau pays, il est toujours intéressant d'en savoir un peu plus sur ce pays. Aussi ai-je pensé vous offrir une vue générale des Philippines.

Voici donc quelques données tirées de Wikipedia.
 

 
L'Archipel des Philippines

 

  • Son territoire

Carte des PhilippinesPhilippines 900

  
La République des Philippines est un pays constitué d'un archipel de 7 641 îles dont onze d'entre elles totalisent plus de 90 % des terres et un peu plus de 2 000 seulement sont habitées, alors qu'environ 2 400 îles n'ont même pas reçu de nom.
 
Voici les 10 plus importantes.
 
 
1. Luzon 104 688 km²
2. Mindanao 94 630 km²
3. Samar 13 080 km²
4. Negros 12 705 km²
5. Palawan 11 785 km²
6. Panay 11 515 km²
7. Mindoro 9 735 km²
8. Leyte 7 214 km²
9. Cebu 4 421 km²
10. Bohol 3 864 km²
 
 

On distingue quatre (4) zones géographiques :

  • Au nord, Luzon, l'île la plus vaste et la plus septentrionale, et qui abrite sa capitale, Manille et la plus grande ville du pays, Quezon City.
     
  • Au centre, le groupe dense des Visayas, qui comprend, entre autres, les îles de Negros, Cebu, Bohol, Panay, Masbate, Samar et Leyte.
     
  • À l'ouest des Visayas, s'étend l'archipel de Palawan qui compte à lui seul plus de 1 700 îles.
     
  • Au sud, Mindanao, la deuxième île par sa superficie dont les principales ville sont Davao, Marawi, Zamboanga et Cagayan de Oro. Au sud-ouest de Mindanao se trouvent les îles de Sulu, tels que Basilan, Jolo et Tawi Tawi, proches de Bornéo. Celles-ci sont particulièrement confrontés au groupe islamiste terroriste Abu Sayyaf. On y trouve aussi le mont Apo.le point culminant des Philippines, qui s'élève à 2 954 mètres.

Ces îles se situent à l'ouest de l'océan Pacifique à environ 1 000 kilomètres au sud-est du continent asiatique. C'est l'un des deux seuls pays à dominante catholique en Asie (avec le Timor oriental) et l'un des plus occidentalisés. L'Espagne et les États-Unis, qui ont tous deux colonisé le pays, ont chacun eu une grosse influence sur la culture philippine qui est un mélange unique d'Orient et d'Occident...

La plupart des îles montagneuses sont recouvertes de forêts tropicales et d’origine volcanique comme l’attestent les tremblements de terre fréquents et la vingtaine de volcans en activité comme le Pinatubo.
 
L'archipel est aussi soumis aux typhons du Pacifique de l'ouest à raison d'une quinzaine par an, plus particulièrement entre mai et novembre. En novembre 2013, le Typhon Haiyan est considéré comme le typhon le plus intense de la saison dans cette région du globe et l'un des plus violents jamais enregistrés. 

 Les Philippines connaissent généralement trois saisons : Tág-inít ou Tág-aráw (la saison chaude, ou l'été de mars à mai), Tág-ulán (la saison des pluies de juin à novembre) et Tág-lamíg (la saison froide de décembre à février).

  • Sa Population

En 2014, la population des Philippines est estimée à environ 100 millions d'habitants.

L'espérance de vie totale des Philippines est de 70,8 ans. Pour les hommes, elle est de 67,89 ans et pour les femmes de 73,85 ans. Concernant le taux de natalité, on y retrouve 24,07 naissances par 1 000 habitants et pour le taux de mortalité, 5,32 décès par 1 000 habitants. L'indicateur de fécondité est de 3 enfants par femme.

Les Philippines ont deux langues officielles : le philippin et l'anglais. Environ 150 langues et dialectes restent usités dans l'ensemble du pays, la plupart appartenant à la famille des langues austronésiennes. Douze (12) langues comptent plus d'un million de locuteurs et représentent à elle seules 94% de la population.

Au niveau de la religion, le pays est à grande majorité catholique. Les Philippins sont très religieux et les services du dimanche et du vendredi sont très suivis.

La Semaine sainte donne lieu à de grandes parades et à de réels crucifiements, pourtant condamnés par l'Église. Certaines personnes se font en effet attacher à des croix lors du vendredi saint afin de commémorer la crucifixion du Christ, et restent ainsi toute la journée. C'est un geste volontaire, exécuté souvent par les mêmes personnes qui y voient une manière de pénitence.

Selon le Pew Research Center, en 2010, 92,6 % des habitants des Philippines sont chrétiens, principalement catholiques (81%) et dans une moindre mesure protestants (10,7%), alors que 5,5% de la population est musulmane, que 1,5% pratique une religion populaire et que 0,4% pratique une autre religion.

Les Philippines sont le pays qui compte le plus de catholiques au monde après le Brésil et le Mexique, et la 6e  nation qui compte le plus de chrétiens au monde.

Les Philippines avant l'indépendance

 

  • Avant l'arrivée des espagnols

Dans la grotte de Callao sur l'île de Luzon, une nouvelle espèce humaine a été trouvée qui seraient les ancêtres des négritos philippins. Les Grottes de Tabon (Palawan), montrent des traces d'installation qui remontent à plus de 30 500 ans. Ces chasseurs-cueilleurs utilisaient des éclats de silex comme outils.

Après la dernière ère glaciaire, le niveau de la mer s'élève d'environ 35 mètres submergeant ainsi l'isthme reliant les Philippines au continent, tout en donnant naissance aux mers peu profondes situées au nord de Bornéo. Les flux de populations ne deviennent possibles que grâce à l'utilisation de pirogues de type prao, construites à partir de troncs d'arbres évidées par des piochons.

Jusque vers l'an 1000 de l’ère chrétienne, les Philippines possédaient une population organisée en tribus dispersées, sédentarisées pour la plupart dans de petits villages isolés ou vivant une existence semi-nomade dans les régions montagneuses de l'intérieur. Ces tribus tiraient leur subsistance de la culture de riz et de la pêche, ou, pour les nomades, de la chasse, de la cueillette et de la culture sur brûlis. Des immigrés malais importèrent le fer et le tissage.

Les contacts de ces peuplades avec le monde extérieur, jusqu'alors très réduits, se multiplièrent à partir de l'an 1000, avec l'arrivée de plus en plus fréquente de marchands chinois, indiens, arabes et indonésiens qui troquaient céramiques, textiles, métaux et certainement toutes sortes de verroteries contre des perles, du corail, de l'or, du riz et du poisson séché.

Les Chinois, qui avaient établi des échanges commerciaux dès le IXe siècle, installèrent des communautés permanentes au XIIe siècle. Les musulmans sont arrivés aux Philippines dans l'archipel Sulu dès le début des années 1300. Tout au long du XIVe siècle, plusieurs vagues d'immigration malaise diffusèrent l'islam plus largement, à partir des îles de Sulu, jusqu'à Mindanao, pour arriver plus au nord, à Luzon et dans les Visayas.

  • L'ère espagnole (1521 - 1898)

Fernand de Magellan, explorateur portugais voyageant pour le compte de l'Espagne, est le premier Européen à arriver aux Philippines, le 16 mars 1521. Il y est tué le 27 avril sur l'Île de Mactan, près de Cebu.

Les îles ont été nommées ainsi en l'honneur de l'Infant d'Espagne en 1543, le futur Philippe II d'Espagne, par Ruy López de Villalobos peu après leur découverte. L'archipel est entré dans l'Empire colonial espagnol à partir de 1565 avec la conquête officielle par Miguel López de Legazpi qui fonde Manille en 1571. La conquête est longue, la communauté espagnole reste réduite et réside principalement à Manille. Manille et son port, Cavite, deviennent rapidement un centre d'échanges commerciaux entre l'Asie et l'Amérique espagnole.

Ce territoire sud-asiatique constitue pour les Castillans une tête de pont pour l'évangélisation de la Chine et du Japon. Si l'objectif religieux a échoué à la suite des réactions, négatives pour le moins, des empires chinois et japonais envers la présence chrétienne, l'Église a été rapidement investie aux Philippines, par les monarques espagnols, de pouvoirs étendus (justice, ordre public, collecte des impôts). C'est ce que les historiens philippins évoquent par le vocable de friocracy – le règne des frères (au sens des ordres religieux).

De fait, jusqu'au début du XIXe  siècle, l'autorité officielle dans l'archipel a été exercée depuis le lointain Mexique, où résidait le vice-roi chargé des Philippines. Éloignement de Mexico, éloignement de Madrid : l'influence de l'Église n'en a été que plus forte, avec un certain nombre de conséquences encore visibles aujourd'hui : un chapelet d'édifices religieux uniques en Asie (et dans le monde, si l'on songe à l'architecture typique des églises philippines).

En 1578, l'Espagne lance une expédition contre le sultanat de Sulu (Brunei). Sulu réplique en pillant les villes côtières des Visayas et Luzon, dominées par les Espagnols. Le gouvernement colonial envoie au moins cinq expéditions punitives contre Sulu. En 1638, il occupe la capitale, Jolo, et y laisse une garnison. En 1646, cette garnison est rappelée à Manille et Sulu est abandonnée.

Dans les années 1840, l'intérêt des puissances coloniales pour Sulu s'accroît. Le gouvernement colonial espagnol occupe de nouveau Jolo en 1851.

Le sultanat s'étendait sur l'archipel de Sulu et la côte nord-est de Bornéo (soit l'est de l'actuel Sabah en Malaisie). En 1877, le sultan, qui s'était réfugié sur une autre île, donne ses possessions de Bornéo en bail à la British North Borneo Chartered Company. Après une longue résistance, Sulu accepte de devenir vassal de l'Espagne en 1878. L'Espagne évacue Sulu en 1899.

  • L'ère américaine et la Deuxième Guerre Mondiale (1898 - 1946)

À la fin du XIXe siècle s'est développé un mouvement de libération, dont l'un des personnages clés fut le poète et écrivain José Rizal. Chirurgien ophtalmologue formé en Europe (Espagne, France et Allemagne), il nourrit son projet révolutionnaire d'une conception inspirée par ses lectures de Don Quichotte. Surnommé le Don Quichotte des Philippines, il est exécuté par les autorités espagnoles en 1896. Il devient aussitôt un martyr national, ce qui renforce la résistance au régime colonial.

Les États-Unis encouragent le mouvement d'indépendance et se décident à intervenir militairement aux Philippines (notamment à Xuelta) à l'appel d'Aguinaldo (guerre hispano-américaine). Le 10 décembre 1898, le Traité de Paris met fin au conflit. L'Espagne cependant n'accorde pas l'indépendance aux Philippines mais les vend aux États-Unis pour 20 millions de dollars.

La colonisation dès lors se poursuit sous le joug d'un nouveau maître.

C'est pourquoi, dès le 4 février 1899, une nouvelle guerre oppose les indépendantistes philippins aux États-Unis (guerre américano-philippine). Plus d'un million et demi de Philippins (soit 15% de la population) perdent la vie dans cette guerre où les Américains commettent de nombreux massacres. L'élite hispanisée, dont font partie les leaders indépendantistes, est décimée.

Commence alors une période intensive de déshispanisation au profit d'une anglicisation de la culture.

En 1935, les États-Unis accordent au Commonwealth des Philippines un statut de semi-autonomie destiné à accompagner le pays vers son indépendance. À partir de cette date, un président élu les représente au niveau international. Le premier est Manuel Quezón, qui a donné son nom à l'une des villes de l'agglomération de Manille, actuellement la plus grande ville du pays.

En 1937, sur proposition du National Language Institute, le président Quezon fait du tagalog, le dialecte parlé autour de la capitale et de la rivière Pasig, la langue nationale. Cinquante ans plus tard, la Constitution de 1987 (article XIV, section 6) précise que la langue nationale est le philippin, notion plus large que le tagalog.

L'anglais a néanmoins sa place: for purposes of communication and instruction, the official languages (à distinguer donc du national language) are Filipino and English (article XIV, section 7).

En 1942, lors de la Seconde Guerre Mondiale, le pays passe sous occupation japonaise, les mouvements de résistance sont très actifs et la répression japonaise féroce. Les forces d'occupation commettent de nombreuses atrocités dont la Marche de la mort de Bataan (environ 20 000 morts) et le Massacre de Manille en février 1945, où plus de 100 000 civils trouvent la mort.

Le général Douglas MacArthur, qui ne réussit pas à repousser l'invasion initiale et doit fuir en Australie en abandonnant ses hommes, prend sa revanche en 1944-1945 et libère l'archipel.

Le pays obtient son indépendance le 4 juillet 1946, "comme promis par les États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Une expression bien connue des Philippins décrit ces périodes coloniales ainsi : « 400 ans au couvent, 50 à Hollywood » (Routard).

Les Philippines indépendantes ...
Une démocratie plutôt malmenée !

 

Les élites politiques et économiques sont les mêmes depuis près d'un siècle. Dans les années 2010, 80% des membres du Congrès philippin sont issus de dynasties politiques.

  • 1965 - 1985 :  L'ère des Marcos 

 

En décembre 1965, Ferdinand Marcos (1917 - 1989) fut élu et  devient le dixième président des Philippines. En 1969, il fut le premier président de la République à être réélu, néanmoins sous une grande suspicion de fraudes. Le 23 septembre 1972, il déclara la loi martiale (1972-1981) pour préserver sa mainmise sur le pouvoir : il abrogea alors la constitution de 1935 et établit un régime parlementaire dont les membres étaient validés par le régime.

Marcos s’empara d'entreprises appartenant à des dynasties familiales pour les redistribuer à des personnes en affaires depuis peu de temps. Il a aussi saisi des terres pour les redistribuer à des paysans locaux. On constata cependant que les redistributions profitaient en général aux proches du président Marcos. Tout au long de la période de loi martiale, ces mêmes proches ont aussi bénéficié d’avantages politiques considérables.

Durant cette période, sa femme Imelda Marcos (1929 ...) joua un rôle important au sein du gouvernement. Elle fut ainsi nommée successivement à plusieurs postes importants : gouverneur de Manille, ministre de l'Habitat et ambassadrice plénipotentiaire et extraordinaire.  Le train de vie d'Imelda Marcos était aussi fastueux que celui de son mari. 

En 1977, Marcos fit arrêté son opposant, le sénateur Benigno Aquino. Celui-ci fut condamné à mort en 1977 et exilé aux États-Unis en 1980 pour « raisons médicales ». Le 21 août 1983, alors qu'il avait reçu une promesse de vie sauve de la part du gouvernement philippin, Benigno Aquino, de retour d'exil, était assassiné à sa descente d'avion par un soldat prétendu franc-tireur qui était aussitôt opportunément abattu.

S'ensuivit une période de deux ans et demi durant laquelle l'opposition philippine et un large mouvement populaire firent pression sur sa veuve, Corazon Aquino (1933 - 2009) pour qu'elle prenne la tête, à titre de symbole, de l'opposition au régime du président Marcos.

Elle se présenta à l'élection présidentielle de février 1986 et, dans la fièvre électorale qui s'ensuivit, marquée notamment par l'assassinat de l'ex-gouverneur de la province d'Antique (Philippines) et soutien de Cory Aquino, Evelio Javier, il y eut proclamation simultanée de deux vainqueurs le 25 février 1986, chaque camp se prétendant le vainqueur.

La manifestation non-violente de plus d'un million de personnes dans l'avenue principale de Manille, le refus de l'armée dirigée par le général Fidel Ramos de prendre position et les manœuvres diplomatiques internationales contraignirent toutefois le président Marcos à prendre à son tour le chemin de l'exil en catastrophe sous la pression populaire. Le palais de Malacañang fut envahi par la foule en liesse. 

Le 25 février 1986, Ferdinand Marcos et sa famille s'envolent pour Hawaï via l'île de Guam. Ferdinand Marcos mourut en exil le 28 septembre 1989.

  • 1986 - 1992 :  un retour à la démocratie avec Corazon Aquino

Illustration.

Corazon Aquino, la onzième et la première femme présidente  des Philippines créa alors une commission présidentielle pour enquêter sur les richesses mal acquises du couple Marcos.

Elle abolit le parlement créé par son prédécesseur ainsi que le ministère de l'Habitat (établis par l'ancien président Ferdinand Marcos) et dote le pays d'une nouvelle constitution, écrite à partir de celle édictée en 1935 et abrogée en 1972, est adoptée : le président, élu au suffrage populaire pour un mandat de six ans, cumule les charges de chef de l’État, chef du gouvernement, et commandant en chef des forces armées. Il nomme et peut démettre les ministres. Il ne peut pas se représenter pour un nouveau mandat, sauf dans le cadre d’une succession constitutionnelle et s’il est en poste depuis moins de quatre ans. Le vice-président est également élu au suffrage universel.

Durant son mandat, sept tentatives de coup d'État militaires eurent lieu, qui échouèrent toutefois face à la vigilance du général Ramos, resté très proche du nouveau pouvoir. 

En 1989, à la mort de Ferdinant Marcos, la présidente refusa, pour des raisons de sécurité nationale, de laisser rapatrier ses cendres.

Imelda Marcos déclara : "Il restera le meilleur président que nous ayons jamais eu". En 1991, elle fut autorisée à revenir aux Philippines. Elle fut la première Première dame étrangère à passer devant une cour de justice américaine pour racket et fraudes. Elle fut néanmoins acquittée. 

Cory Aquino, qui n’avait pas brigué un nouveau mandat à l'élection présidentielle de 1992, voit Fidel Ramos lui succéder. Il s’agit d’une « alternance » pacifique, une situation jusqu’alors assez inhabituelle aux Philippines. Elle reçoit le prix Ramon Magsaysay 1998 pour son action en faveur de la démocratie.

Le 1er août 2009, sa famille annonce son décès des suites d'un arrêt cardiaque, alors qu’elle était atteinte d'un cancer du côlon.

  • 1992 - 1998 :  Fidel Ramos

Illustration.

Fidel Ramos (1928 ...) succède à Corazon Aquino comme président des Philippines du 30 mai 1992 au 30 mai 1998 . Il est le seul président philippin à ce jour à ne pas être de religion catholique romaine.

À cette élection, Imelda Marcos fut candidate à l'élection présidentielle et se classa cinquième en nombre de voix, obtenant 2 338 294 suffrages. Elle se présenta en mai 2010 aux élections législatives philippines et fut élue députée. Elle décide de se représenter en 2013.

Bien qu'il fût cousin et ministre de la Défense du dictateur Ferdinand Marcos, il fut une des figures les plus importantes des manifestations qui poussèrent Marcos hors du pouvoir. Durant la présidence de Corazon Aquino, du 25 février 1986 au 30 juin 1992, il aida à déjouer sept tentatives de coup d’État militaire.

  • 1998 - 2001 :  Joseph Estrada

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En octobre 2000, il est impliqué dans une affaire de corruption qui provoque un scandale. Sous la pression il est contraint de quitter le pouvoir le 20 janvier 2001. La Cour suprême des Philippines déclare le poste de président vacant et Gloria Macapagal-Arroyo ( est nommée présidente. 

Après six ans de procès, Joseph Estrada est condamné à la prison à vie le 12 septembre 2007. Joseph Estrada décide de faire appel de ce jugement. Il est finalement acquitté le  26 octobre 2007  bénéficiant d'une mesure de grâce de la présidente Gloria Arroyo  en raison de son âge et après avoir renoncé à solliciter tout nouveau mandat électif.

  • 2001 - 2010 :  Gloria Macapagal-Arroyo

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En mai 2004, aux élections présidentielles, elle est opposée à quatre autres candidats dont l'acteur Fernando Poe Jr qui bénéficie du soutien de proches de l'ex-dictateur Ferdinand Marcos et de l'ex-président Joseph Estrada. Après plusieurs semaines de contestation des résultats du scrutin par celui qui est surnommé le « John Wayne des Philippines », dans tout le pays, elle est finalement déclarée vainqueure, avec plus d'un million de voix d'avance.

En juillet 2005, une crise éclate à la suite de la diffusion d'enregistrements de ses conversations téléphoniques avec un haut responsable de la commission électorale qui tendent à prouver l'existence de fraude électorale lors des élections de 2004. Dix de ses ministres démissionnent, et l'ancienne présidente, Corazon Aquino demande son départ. Mais elle reste en poste.

  • 2010 - 2016 :  Benigno Aquino III

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Fils de l'ex-présidente Corazon Aquino (1933-2009) et de l'ancien sénateur Benigno Aquino, Jr. (1932-1983), qui avait entre-temps, développé une farouche opposition à Ferdinand Marcos et ce, dès le début de la présidence de ce dernier. Après la proclamation de l'état de siège, le 21 septembre 1972, le sénateur est l'une des premières personnes arrêtées.

Benigno Aquino III (1960) est membre du Parti libéral. Après avoir obtenu un bachelor of arts en 1981, il part pour les États-Unis où la famille s'était réfugiée depuis mai 1980.

En 1983, peu de temps après l'assassinat de son père, il retourne aux Philippines et y joue un rôle actif dans l'Association pour le progrès social, un organisme sans but lucratif pour la lutte contre la pauvreté.

En 1987, durant la présidence du pays par sa mère, il a été blessé lors d'une tentative de coup d’État menée par Gregorio Honasan. Trois de ses gardes du corps ont été tués dans l'incident, et un quatrième a été blessé.

En 1998, il est élu à la Chambre des représentants. En 2007, il a été élu au Sénat. Quelques mois avant la mort de sa mère Corazon Aquino en août 2009, sa candidature à la présidence est suggérée et fait l'objet d'une pétition. Begnino Aquino est initialement réticent mais, le 1er septembre, le chef du Parti libéral Mar Roxas annonce dans une conférence de presse renoncer à ses propres ambitions présidentielles en faveur de Begnino Aquino.

Aquino se présente alors candidat du Parti libéral sous le slogan " Sans corruption, moins de pauvreté". Il est élu 15e  président des Philippines le 10 mai 2010 avec 42,08 % des voix, devançant l'ancien président Joseph Estrada, ayant obtenu 26,25 % des suffrages.

Il devient Président de la République des Philippines du 30 juin 2010 au 30 juin 2016 où il est remplacé par Rodrigo Duterte (1945).

  • 2016 - 2022 :  Rodrigo Duterte

Rodrigo Duterte (1945 ...) est diplômé en science politique du Lyceum de l'université des Philippines à Manille en 1968. Reçu à l'examen d'avocat en 1972, il travaille par la suite au bureau du procureur de la ville de Davao, dans le Sud des Philippines, entre 1977 et 1986. Il est aussi spécialiste de l'histoire du droit des Philippines au temps de la colonisation espagnole du pays, avant 1898, et lui-même parle espagnol.

Après la révolution de février 1986, qui chasse le dictateur Ferdinand Marcos du pouvoir, il est nommé vice-maire de Davao, avant d'être élu maire en 1988 et de le demeurer pendant dix ans. 

Candidat à l'élection présidentielle de 2016 pour le parti PDP-Laban (centre gauche à gauche), il est élu le 9 mai et entre en fonction le 30 juin 2016. En quelques mois, sa popularité s'envole pour recueillir 76 % d'opinion favorable. Une popularité qui s'explique, entre autres, par son franc-parler.

 

"Guerre" contre le trafic de drogues

Après son entrée en fonction, Duterte a tenu une conférence de presse à Tondo , où il a exhorté les citoyens philippins à assassiner à la fois les trafiquants de drogue et les toxicomanes. Duterte a justifié sa croisade contre la drogue en affirmant que les Philippines étaient en train de devenir un « narco-État ».

Le Philippine Daily Inquirer publie une « Kill List », régulièrement mise à jour jusqu'au 14 février 2017,  autrement dit une liste des noms des personnes victimes d’exécutions extra-judiciaires depuis la prise de fonction de Duterte

Dans le même temps, le député d'Ifugao, Teddy Baguilat, a exhorté la Chambre des représentants à enquêter sur " toute une série d’exécutions extrajudiciaires et/ou sommaires de présumés contrevenants aux lois sur les drogues illicites et d’autres criminels présumés".

De son côté, la sénatrice  Leila de Lima, qui a dirigé la Commission des droits de l'Homme et fut ministre de la Justice sous le gouvernement de Benigno Aquino III (2010 - 2015), a exhorté l'administration Duterte à mettre fin aux exécutions extrajudiciaires et a annoncé qu'elle déposerait une résolution demandant au Sénat philippin de mener une enquête à ce sujet.

Le 24 février, elle est arrêtée sous l'accusation d'entretenir des liens avec des narcotrafiquants. Avant de lancer une campagne visant à la salir, Duterte aurait déclaré qu'il « la détruirait publiquement ».

Elle reçoit  le soutien d' Amnesty International  qui considère que cette arrestation est un moyen de faire taire les critiques contre la politique du président et déclare qu'il faut considérer Leila de Lima comme une prisonnière d'opinion,  de  l'Union interparlementaire  qui   considère comme dénuée de fondement l'inculpation de Mme de Lima en raison de son implication antérieure contre le trafic de drogue au sein du système pénitentiaire national et  du Parlement européen qui appelle à sa libération.

Le 15 mai 2017, la Commission de justice du Congrès rejette la plainte déposée par le député d’opposition Gary Alejano mettant à cause sa politique d'exécution des narcotrafiquants. Les motivations du rejet sont que la plainte «  manquait de substance  » et était fondée sur des « ouï-dire ». Mais les membres de la Commission de justice du Congrès sont majoritairement des membres de partis favorables à Duterte.

Une autre plainte a été déposée en avril 2017 par l'avocat Jude Sabio auprès de la Cour pénale internationale de La Haye pour crime contre l'humanité.

Autres politiques sociales du Président Duterte

Rodrigo Duterte s'engage en faveur de la transparence des pouvoirs publics aux Philippines en signant un décret permettant à chaque citoyen d’accéder aux archives gouvernementales. Sa décision est saluée par les acteurs de l’information.

En janvier 2017, sa proposition de rendre gratuitement accessible la pilule contraceptive aux femmes économiquement démunies est saluée par les associations de défense des droits des femmes.

Les universités publiques sont rendues gratuitement accessibles et un système de couverture maladie est bâti afin de permettre aux plus pauvres de bénéficier des soins élémentaires et d'obtenir gratuitement certains médicaments. Les contrats de travail de courte durée sont limités afin de réduire la précarité des travailleurs concernés et les retraites sont augmentées.

Quant à la résolution des conflits armés aux Philippines, Rodrigo Duterte défend une approche pacifique qui se traduit rapidement par une proposition de négociations de paix faite à la guérilla communiste de la Nouvelle armée du peuple, qui y répond favorablement, et aux séparatistes musulmans du Front moro islamique de libération.

 

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