* Corée, en bref (1) ... La Péninsule coréenne jusqu'à la partition de 1945

Publié par Jacques de Jonquière (Québec) à

La période commence traditionnellement en 57 av. J.-C., lorsque le royaume de Saro (futur Silla), dans le sud-est de la péninsule, obtient une autonomie vis-à-vis de l'empire chinois des Han. Les deux autres, Koguryŏ (au nord et au sud du fleuve Amnok et Paekche au sud-ouest de la péninsule (autour de l'actuelle Séoul) deviennent indépendants de la Chine respectivement en 37 av. J.-C. et 18 av. J.-C. 

De taille réduite, le royaume de Silla  réussit à s'imposer face à ses voisins et à les conquérir les uns après les autres (Gaya, Baekje et Koguryŏ en 668) avant d'expulser les Chinois Tang de la péninsule en 676.

C'est donc dans le dernier tiers du viie siècle que commence la période unifiée Silla.

Après l'unification de la péninsule en 672 par Munmu, le trentième roi de Silla, le royaume de Silla connut un siècle de prospérité, sa civilisation atteignant un haut degré de développement. L'alliance avec la Chine des Tang permit à Silla de prospérer dans la paix.

Après des luttes pour le contrôle des territoires du nord qui durèrent jusqu'en 735, le milieu du viiie siècle fut le commencement d'une période d'instabilité : les aristocrates se déchiraient entre eux, des rébellions éclatèrent, voulant rétablir les anciens royaumes de Baekje et Koguryŏ.

La capitale de Silla, Kumsong (actuelle Gyeongju), devint florissante et compta peut-être jusqu'à 1 million d'habitants.

Jonquière, Québec
Janvier 2015

PRÉSENTATION


2015 sera l'occasion pour la péninsule coréenne de se rappeler les 70 ans de sa partition en deux entités distinctes, la Corée du Nord et la Corée du Sud.

Et c'est en mars 2015 que je visiterai pour la première fois ce coin du monde. 

Je me concentrerai sur la Corée du Sud, car la Corée du Nord est très difficile à visiter. Ce pays communiste exige en effet que l'on se joigne à un groupe et, de plus, limite énormément la visite de ses principaux sites. Surtout, on ne peut entrer en Corée du Nord qu'à partir de Pékin et d'une de ses agences de voyage spécialisées.

Avant d'entreprendre ce voyage en Corée du Sud, j'ai voulu m'informer sur ces deux étranges pays, encore très peu connus.

Je vous livre ici, le résultat de mes recherches dans le Lonely Planet sur la Corée, de même que sur Wikipedia à partir d'extraits tirés du Portail de la Corée,  celui de la Corée du Nord et celui de la Corée du Sud.

 

La Corée est une péninsule et un pays d’Asie de l’Est de 223 348 km2 située entre le Japon, la Chine et la Russie. Elle est surnommée le Pays du Matin calme. La Corée, peuplée de plus de 75 000 000 d’habitants presque exclusivement Coréens, a le coréen comme langue officielle

Le paysage se compose à 70 % de zones montagneuses partiellement couvertes de forêts à l’est et séparées par des vallées profondes et étroites. Dans l’ouest et le sud, on trouve des plaines côtières peuplées et cultivées. La chaîne principale est constituée par les monts T’aebaek, qui occupent le versant oriental de la péninsule. De plus, il existe également une cinquantaine de montagnes dépassant les 2 000 m d’altitude qui sont, pour la plupart situées, dans le Hamgyong au nord, dont le point culminant est le mont Paektu (2 744 m) près de la frontière avec la Chine.

Le Yalou et le Tuman sont les deux fleuves les plus importants (790 km et 520 km respectivement), ils marquent la frontière avec la République populaire de Chine et la Russie

Ses côtes sont très découpées, et on y compte plus de 3 000 îles dont la principale est Jeju-do, située à 85 km au sud de la péninsule.

 

La naissance mythique de la Corée
et la Période du Gojoseon

2333 av. JC - 57 av. JC

 

La préhistoire de la Corée est encore mal connue. Jusqu'à l'établissement de la dynastie Han chinoise, en l'année 206 av. J.-C. il n'y a pas de document attestant de civilisation en Corée. 

Jusqu'à cette date il s'agit d'une période mythique qui commence en 2333 av. J.-C. La légende ancestrale de Dangun débute avec son grand-père Hwanin, dieu du ciel. 

Hwanin avait un fils, Hwanung qui languissait de vivre sur la terre parmi les vallées et les montagnes. Hwanin permis à Hwanung et à 3,000 suiveurs de descendre le Mont Paektu où Hwanung fonda l'état de Shinshi (Cité de Dieu). Avec ses ministres des nuages, de la pluie et du vent, il institua des lois, des codes moraux et apprit aux humains plusieurs arts, la médecine et l'agriculture.

 

Dangun
Légende de la naissance de la Corée

 

Une tigresse et une ourse prièrent à Hwanung pour devenir humains. En entendant leur prières Hwanung, il leur donna 20 gousses d'ail et un bouquet d'armoise en leur ordonnant de ne manger que la nourriture sacrée et de rester hors de la lumière du soleil pendant 100 jours. La tigresse abandonna après une vingtaine de jours et sortit de la cave. Cependant, l'ourse resta et fut transformée en femme. Selon la légende, le tigre et l'ours représentait 2 tribus qui cherchaient la faveur du prince divin.

La femme-ourse fut reconnaissante et fit des offrandes à Hwanung.

Cependant, il lui manquait un mari et elle devint pauvre et se mit à prier sous un bouleau divin pour être bénie avec un fils. Hwanung, ému par ses prières, la prit en tant que femme et elle donna naissance à un fils qu'elle nomma Dangun-Wanggeom. Dangun est considéré comme le « petit-fils du ciel ».

Cet événement mythique, situé en 2333 av. J.-C., est retenu comme date de fondation de la civilisation coréenne (Gojoseon), et fêté chaque année le 3 octobre  en Corée du Sud

Les Trois Royaumes coréens
jusqu'à l'unification

57 av. JC - 818 ap. JC

 

Corée-Vème siècle

 

La période commence traditionnellement en 57 av. J.-C., lorsque le royaume de Saro (futur Silla), dans le sud-est de la péninsule, obtient une autonomie vis-à-vis de l'empire chinois des Han. Les deux autres, Koguryŏ (au nord et au sud du fleuve Amnok et Paekche au sud-ouest de la péninsule (autour de l'actuelle Séoul) deviennent indépendants de la Chine respectivement en 37 av. J.-C. et 18 av. J.-C. 

De taille réduite, le royaume de Silla  réussit à s'imposer face à ses voisins et à les conquérir les uns après les autres (Gaya, Baekje et Koguryŏ en 668) avant d'expulser les Chinois Tang de la péninsule en 676.

C'est donc dans le dernier tiers du viie siècle que commence la période unifiée Silla.

Après l'unification de la péninsule en 672 par Munmu, le trentième roi de Silla, le royaume de Silla connut un siècle de prospérité, sa civilisation atteignant un haut degré de développement. L'alliance avec la Chine des Tang permit à Silla de prospérer dans la paix.

Après des luttes pour le contrôle des territoires du nord qui durèrent jusqu'en 735, le milieu du viiie siècle fut le commencement d'une période d'instabilité : les aristocrates se déchiraient entre eux, des rébellions éclatèrent, voulant rétablir les anciens royaumes de Baekje et Koguryŏ.

La capitale de Silla, Kumsong (actuelle Gyeongju), devint florissante et compta peut-être jusqu'à 1 million d'habitants.

La Période Goryeo
et les invasions mongoles

918 - 1392

 

En 918, Wanggeon ou Wang Kon, fils d'un riche marchand de Songak (actuelle Gaeseong) et ancien dignitaire de Silla, se proclame chef d'un État dit de Goryeo, ce qui marque la fin de l'époque de la Corée unifiée dans le royaume de Silla, et le début d'une période intermédiaire, dite Période des Trois Royaumes postérieurs, qui dura jusqu'en 935.

Malgré l'œuvre administrative accomplie jusqu'en 1000 environ (concours, sinisation, assimilation des élites antérieures), le pouvoir de la dynastie ne peut s'imposer complètement. Les potentats locaux gardent une part de leur autonomie.

En 1170, les militaires menés par Jeong Jungbu et Li Uibang prennent le pouvoir. Le roi Injong part en exil, et Myeongjong est couronné à sa place. Les fonctionnaires civils sont mis à l'écart, au profit des militaires. Une longue période d'instabilité s'ensuit, entre coups d'États militaires au sommet de l'État et révoltes paysannes à la base.

Dès les débuts de l'expansion mongole, le Goryeo souffre de ses raids (...) Les Mongols envahissent le Goryeo en 1231, et le roi signe sa reddition en 1232 : un général représentant l'empereur mongol s'installe à Gaeseong. Le roi Choi Chungheon fuit sur l'île de Ganghwa la même année, exhortant tout le monde à la résistance armée.

MongolCavalrymen
Cavalerie Mongole

 

En 1254, 200 000 Coréens meurent lors de la quatrième invasion mongole. Le Tripitaka (un très vaste recueil de textes fondateurs sur lesquels s'appuie le courant bouddhiste theravâda) est détruit. Le roi refuse quant à lui de revenir sur le continent tant que les Mongols sont présents, puis cède en 1258 (...) La présence mongole provoque un recul important du bouddhisme, et le confucianisme occupe le terrain libéré. C'est avec le roi Gongmin (régnant de 1351 à 1374) que le début du recul mongol commence.

Sous la dynastie Goryeo, le bouddhisme connaît un apogée : religion d'État, fortement lié au pouvoir, il reçoit de nombreux dons de terres des rois successifs. Son clergé exerce également une grande influence. L'intégralité du canon bouddhique fut gravé sur 80 000 panneaux de bois, destinés à invoquer l'aide du Bouddha pour repousser les Mongols (Tripitaka Koreana) ; ces panneaux sont conservés au temple de Haeinsa.

Dans le domaine des arts, Goryeo excella notamment dans les céramiques. Les Coréens mirent au point le céladon, un vernis bleu-vert avec parfois des incrustations d'émail. Cette céramique s'exportait dans tout l'Orient et constitue la forme d'art typiquement coréenne la plus connue.

Les Coréens inventèrent également les caractères mobiles en 1234, pour un ouvrage sur l'étiquette de la Cour. Un livre de sermons bouddhistes imprimé selon cette méthode en 1377 est conservé à la Bibliothèque nationale de France. C'est le plus vieux livre à caractères imprimés au monde et la Corée en souhaite la restitution par la France.

La Période Josean et l'essor coréen
1392 - 1910

 

La dynastie Joseon fut fondée en 1392 par le général coréen Yi Seonggye, qui renversa le royaume de Goryeo et mit fin du même coup à la période de domination mongole qui durait depuis 1259. Le nom dynastie Yi vient donc du nom de son fondateur, mais l'appellation courante en Corée est période Joseon.

Sejong the Great
Le fondateur de la Dynastie Joseon

 

L'un des faits marquant de la dynastie est la création du hangeul, qui permet de noter les sons de la langue coréenne. Les plus grands esprits du royaume, réunis au sein de l'Académie royale, se penchent sur le problème avec le roi Sejong et élaborent cet alphabet. Quatorze consonnes et dix voyelles se combinent en syllabes. Le premier nom du hangeul est Hunmin chongum : « sons corrects pour l'instruction du peuple ». C'est également le titre du décret royal qui préconise le remplacement des sinogrammes par cet alphabet.

Durant la période Joseon, une administration centralisée est mise en place, le confucianisme revient en force (on parle de néo-confucianisme), et avec lui, un nouveau système de valeurs. La dynastie Joseon a également connu deux grandes périodes de prospérité, pendant lesquelles la culture connut un grand essor. Les Coréens firent de nombreuses découvertes à cette époque, comme le premier cadran solaire oriental, et la première horloge hydraulique. La première presse à imprimer utilisant des caractères en métal fut inventée sous la dynastie Joseon. La dynastie construisit plusieurs forteresses, des ports de commerce et de somptueux palais.

Elle mit en place une réforme agraire, mais fut victime de troubles de successions et de luttes de factions.

Le général Yi Songgye (empereur Taejo) monte sur le trône le 5 août 1392. Il fonde une nouvelle capitale, Hanyang, actuelle Séoul. Contrairement à Wanggeon, il se débarrasse de ses adversaires sans clémence et réorganise le pays en profondeur.

Le confucianisme est érigé en modèle de pensée principal, ce qui permet de revivifier la vie intellectuelle. Parallèlement, le bouddhisme est marginalisé, ce qui permet à ses successeurs d'enrichir la Couronne en s'emparant des monastères délaissés, et des richesses accumulées pendant la période Goryeo.

Son fils Taejong lui succède, après avoir assassiné trois de ses frères. Il promulgue quelques réformes qui consolident la dynastie.

La Corée est divisée en huit provinces en 1413, améliorant ainsi l’administration. Ces huit provinces forment un cadre dans tous les domaines, y compris culturel, jusqu’à nos jours.

Les tribus de nomades Mandchous s'unissent sous la direction de Nurhaci à la fin du xvie siècle. Profitant de l'invasion japonaise, il attaque la Mandchourie chinoise, puis se proclame khan en 1616. En réaction, les Chinois et les Coréens attaquent ensemble le royaume jurchen en 1619, mais sont repoussés. La Chine continue néanmoins son effort, la Corée étant en proie à des luttes de factions tentant de s'emparer du pouvoir. Cela permet aux Jurchens d'affermir en 1625 la conquête de la Mandchourie, et d'envahir la Corée dès 1627. L'armée coréenne est écrasée.

En 1637, une grande révolte soulève la péninsule contre l'occupant, qui est chassé dans un premier temps, mais qui reconquiert tout aussi vite le terrain perdu. La dynastie Joseon est dès lors discréditée, tout comme l'administration confucéenne et l'armée. 

Après cette guerre, la Corée devient isolationniste, les rois successifs empêchant tout contact avec les pays étrangers, autre que la Chine mandchoue à laquelle ils versent tribut. C'est de cette période que vient le surnom de « royaume ermite » pour désigner la Corée ; cet isolement, empêchant le progrès technique et toute réforme des institutions, entraîne un long déclin, et fait de la Corée la proie des puissances étrangères.

La Corée et la colonisation japonaise
57 av. JC - 818 ap. JC

 

Au début de l'année 1894, une révolte paysanne finit par éclater dans le sud-est de la péninsule. Le 4 juin, le roi Kojong demande l'aide de son suzerain chinois. Mais la rivalité de ce pays avec le Japon sur la péninsule entraîne la guerre sino-japonaise et la victoire de ces derniers.

Le conflit se termine par le traité de Shimonoseki signé le 17 avril 1895, confirmant la perte par les Chinois de leur suzeraineté sur la Corée et la mainmise japonaise sur le pays (Japon et Corée étant déjà liés depuis un an par un traité d'alliance militaire).

Le gouvernement du roi Kojong mis en place en 1896 met fin à la société confucéenne coréenne traditionnelle par le biais d'importantes réformes politiques et sociales.

Colonisation japonaise
L'armée japonaise en Corée

 

La colonisation de la Corée par le Japon commence en 1905 par l'établissement d'un protectoratLe protectorat n'est absolument pas accepté par la population, et un mouvement de résistance se développe. 

Assez rapidement, un sentiment fortement hostile au colonisateur se développe. Des soulèvements populaires ont lieu. À la seconde conférence de La Haye, en 1907, les officiels du régime protestent officiellement contre le protectorat japonais.

Le 26 octobre 1909, le représentant du Japon en Corée, Hirobumi Itō, est assassiné par An Jung-geun à Harbin en Mandchourie.

En réaction à cet acte, le Japon annexe la Corée le 29 août 1910, et dépose l'empereur Sunjong / Yunghui pour mettre en place un gouvernement militaire. La Corée devient alors une nouvelle province japonaise : la province de Chosun.

L'Empire japonais prit durement en main la péninsule et exerça une domination souvent qualifiée d'impitoyable, nettement freinée par la résistance des Coréens. 

Un gouvernement coréen en exil est formé le 19 mars 1919 sous la direction de Syngman Rhee, dans la concession française de Shanghai. En 1932, il plaide la cause de son pays devant la Société des Nations. Le 9 décembre 1941, il déclare la guerre à l'Allemagne et au Japon et crée l'Armée pour la restauration de l'indépendance. Enfin, en 1943, il participe à la Conférence du Caire, qui prévoit l'indépendance de la Corée.

Des activistes se réfugient en Mandchourie et forment des commandos qui lancent des raids en Corée ou harcèlent les colons japonais du Mandchoukouo. Parmi eux, se trouve Kim Il Sung, qui intègre le parti communiste coréen fondé en 1925. Il crée l'Union pour abattre l'impérialisme en 1926, puis le 25 avril 1932, l'armée de guérilla populaire anti-japonaise, qui devient ensuite l'Armée révolutionnaire populaire de Corée. Le 5 mai 1936, il crée l'Association pour la restauration de la patrie en Mandchourie. Ces groupes sont cependant plus utilisés par le Parti communiste chinois pour lutter en Chine contre les Japonais. Certains activistes rejoignent les troupes du Kuomintang.

Avec la Seconde Guerre mondiale, l'enseignement du coréen, qui avait été auparavant obligatoire, est arrêté le 31 mars 1941. La Corée sert de réservoir aux Japonais, qui y puisent matières premières, denrées agricoles, et, durant la Seconde Guerre mondiale, de la main-d'œuvre à coût inférieur pour leurs usines. Beaucoup de femmes servirent de prostituées (femmes de réconfort) aux soldats japonais durant la Seconde Guerre mondiale. La situation se maintint jusqu'à la reddition du Japon le 15 août 1945.

La partition de la Corée :
la Russie au nord et les USA au sud

1945 - 1950

 

Après la Seconde Guerre mondiale, suivant la décision prise par les alliés à la conférence du Caire, le Japon doit abandonner la Corée qu'il avait annexée en 1910.

À la Conférence de Yalta (du 4 au 11 février 1945), Staline avait promis à Roosevelt que l’URSS entrerait en guerre contre le Japon trois mois après la capitulation de l'Allemagne. Lors de la Conférence de Potsdam, en juillet-août 1945, les Alliés avaient convenu qu’en Corée les forces japonaises stationnées au nord du 38e parallèle se rendraient aux Soviétiques, et celles qui occupaient le Sud aux Américains.

 

Reddition japonaise-sept. 45
Cérémonie de reddition des forces japonaises
à Keijo (Corée) le 9 septembre 1945

 

  • La Russie et la Corée du Nord (1945 - 1950)

 

Au lendemain de la capitulation du Japon le 15 août 1945Kim Il-sung, qui avait dirigé l'Armée révolutionnaire populaire coréenne (ARPC) dans la résistance communiste coréenne à l'occupation japonaise, s'impose comme le principal dirigeant du pays en tant que secrétaire général du Parti du travail de Corée, issu de la fusion du Parti communiste et du Parti néo-démocratique de Corée.

 

Kim_Il_Sung_Portrait-2

Kim II-sung,
premier dirigeant de la Corée du Nord

 

Le comité populaire provisoire de Corée du Nord exerce les fonctions de gouvernement provisoire. La loi sur la réforme agraire du 5 mars 1946 abolit la propriété foncière féodale. La loi du 10 août 1946 nationalise les grandes industries, les banques, les transports et les télécommunications. Le premier code du travail est établi par la loi du 24 juin 1946 et la loi du 30 juillet 1946 proclame l'égalité des sexes. Une campagne d'alphabétisation est conduite dès fin 1945, près du quart de la population nord-coréenne étant alors illettrée.

Après la tenue à Pyongyang d'une conférence réunissant des organisations du Nord et du Sud en avril 1948, des élections législatives (organisées clandestinement au Sud) sont tenues le 25 août 1948. Le 9 septembre 1948, l'Assemblée populaire suprême proclame la République populaire démocratique de Corée à Pyongyang.

 

  • Les USA et la Corée du Sud (1945 - 1950)

 

Au mois d'août, l'URSS attaque le Japon en Mandchourie comme promis à la conférence de Yalta et pénètre dans le nord de la Corée. Pour s'assurer que les communistes ne poursuivent pas leur avance, le général Mac Arthur désigne le lieutenant-général John R. Hodge comme administrateur militaire des affaires coréennes le 7 septembre.

Celui-ci débarque avec ses troupes le 8 septembre à Incheon et en application de l'ordre général n° 1 concernant la reddition du Japon, il prend le contrôle de la péninsule au sud du 38parallèle. Quatre jours avant son arrivée en Corée, Hodge déclare à ses officiers que « la Corée est un ennemi des Etats-Unis ».

Hodge et son corps d'armée sont choisis du fait de leur proximité géographique car ils étaient stationnés auparavant à Okinawa. Cependant, ils n'étaient pas préparés, n'avaient aucune expérience de l'administration civile, pas d'interprètes, peu de consignes et un grand manque de personnel qualifié pour cette tâche.

Le 27 décembre 1945 à la conférence des ministres des affaires étrangères de Moscou, les États-Unis et l'URSS s'accordent pour une tutelle à long terme, la Corée devant être administrée par une commission mixte américano-soviétique. Au bout de quatre ans, la Corée doit devenir indépendante.

Cependant, les deux superpuissances installent des gouvernements différents dans leurs zones respectives, selon leurs idéologies politiques. Cet accord est un choc supplémentaire pour les Coréens qui voient se profiler une scission du pays et s'envoler l'espoir d'une indépendance rapide. De plus, cette mise sous tutelle leur rappelle la mise en place du protectorat par les Japonais au début du siècle.

La politique américaine en Corée change après le séjour de Syngman Rhee aux États-Unis et la visite de Hodge à Washington en février 1947. Celui-ci propose d'arrêter de faire des efforts pour collaborer avec l'Union soviétique et de plutôt créer un gouvernement séparé dans le sud.

Une première étape dans le passage du pouvoir est réalisée 17 mai 1947 avec la création d'un gouvernement intérimaire sud-coréen formé par les membres coréens du gouvernement militaire. 

La méfiance allant en augmentant entre les États-Unis et l'URSS, aucun accord ne pouvait être conclu pour procéder à une réunification. Les États-Unis portent la discussion à l'ONU à l'automne 1947, nonobstant l'opposition de l'URSS. L'ONU, à l'époque dominée par les États-Unis et ses alliés, adopte une résolution le 14 novembre 1947 qui demande la tenue d'élections libres, le retrait des troupes étrangères et la création d'une commission temporaire des Nations-Unies sur la Corée. Le nord boycottant ces élections législatives supervisées par l'ONU, celles-ci ne sont organisées que dans le sud, le 10 mai 1948. 

Syngman Rhee, favorable depuis longtemps à des élections limitées à la zone sud, est élu chef de l'assemblée tandis que les partis de gauche les boycottent car ils considèrent qu'elles scellent la division du pays. La passation du pouvoir a lieu le 15 aout 1948, trois ans après la capitulation du Japon : la République de Corée est créée et Syngman Rhee en devient son premier président.

rhee
Syngman Rhee,
premier président de la Corée du Sud


Syngman Rhee et Kim Il-sung désiraient tous deux réunifier la péninsule, mais chacun selon sa propre idéologie politique. 
 
Roosevelt considérait la Corée du Sud comme un bastion servant à endiguer la progression communiste en Asie, plus particulièrement après la victoire des communistes chinois en 1949
 
D'après des documents d'archives soviétiques, Kim Il-sung décida d'envahir la Corée du Sud au plus tard début septembre 1949, alors qu'« il n'y a pas eu d'incidents sérieux au 38e parallèle depuis le 15 août. »
 
Staline considérait toutefois que pour le moment une telle initiative n’était opportune ni militairement, ni politiquement, ni économiquement. Il s'inquiéta notamment de l'impréparation de l’armée nord-coréenne ainsi que d'une possible intervention américaine et interdit en conséquence une entreprise dont le plein succès n’était pas assuré.
 
La République populaire de Chine était d'abord réticente, car une guerre en Corée déstabiliserait toute la région. Mao Zedong estimait par ailleurs qu'un tel conflit encouragerait les Américains à intervenir en Extrême-Orient et interférerait avec la conquête prévue de Taïwan, où s’étaient retranchées les forces du Kuomintang de Tchang Kaï-chek. Néanmoins, la Chine n'accepterait pas la présence de troupes ennemies à ses frontières, ce qui laissait présager une intervention chinoise au cas où elle estimait que son territoire était menacé.
 

À suivre... Corée 1945 : deux pays dans une péninsule

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :