* Inde, en bref (2) ... Des conquêtes européennes à l'Inde moderne
Jonquière, Québec
Janvier 2017
Les conquêtes européennes ...
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Le Portugal et l'État de Goa
(1 498 - 1 961)
Carte de Maximilian Dörrbecker
" La première rencontre portugaise avec l'Inde se déroule le 20 mai 1498 lorsque Vasco de Gama débarque à « Calicut », à présent Kozhikode. Malgré l'objection des marchands arabes déjà présents, De Gama s'assure l'obtention d'une lettre de concession ambiguë de droits commerciaux de la part du Zamorin, souverain local de Calicut, mais doit partir en bateau sans prévenir, après que le Zamorin insiste pour qu'il cède toutes ses marchandises en garantie. Gama conserve ses marchandises, mais quitte le territoire en laissant derrière lui quelques portugais ayant pour ordre d'établir un comptoir commercial.
En 1510, l'amiral portugais Afonso de Albuquerque a vaincu les sultans du Bîjâpur en faveur d'un souverain local, Timayya, à la tête de l'établissement d'une colonie permanente à ce qui sera appelé plus tard 'Vieux-Goa' (Velha Goa). Les provinces du sud, également connues sous le nom « Goa », étaient le quartier général de l'Inde portugaise, et siège du vice-roi qui gouverne les possessions portugaises d'Asie.
Les Portugais acquièrent dès lors de nombreux territoires des Sultans de Gujarat : Daman (prise en 1531, officiellement cédée en 1539) ; Salsette, Bombay, et Baçaim (prises en 1534) ; et Diu (cédée en 1535). Ces possessions deviennent les provinces de l'Inde portugaise, qui étend les limites d'environ 100 km, de la côte de Daman à Chaul, et de 30-50 km à l'intérieur des terres. La province est gouvernée d'une cité-forteresse située à Baçaim (...)
Dés 1860, les possessions Portugaises en Inde subissent la crise du jute et du textile : l'Inde Britannique étend son contrôle exclusif et gagne la bataille. Les territoires Portugais, minuscules, ne peuvent riposter.
À partir de 1870, l'économie des territoires Portugais est contrôlée largement, et dépend de l'Inde Britannique (...)
Après l'indépendance de l'Inde britannique en 1947, le Portugal refuse d'accéder à la demande de ce pays de renoncer au contrôle de ses possessions indiennes ce qui oblige l'Assemblée générale des Nations unies à intervenir en faveur de l'Inde dans les années 1950.
En 1954, une troupe d'indépendantistes indiens, « bands of Indian irregulars », soulèvent les enclaves de Dadra et Nagar Haveli. L'Inde refuse le passage des troupes portugaises à travers son territoire afin de restaurer son pouvoir colonial, et annexe les enclaves en août 1961.
En décembre 1961, l'Inde envahit Goa, Daman et Diu lors de l'opération Vijay.
Le régime de Salazar refuse de reconnaître la souveraineté indienne sur Goa, Daman et Diu, qui ont continué à être représentées à l'Assemblée nationale du Portugal jusqu'en 1974. Suivi peu après par la Révolution des œillets, la même année, le nouveau gouvernement de Lisbonne restaure les relations diplomatiques avec l'Inde, et reconnaît la souveraineté indienne sur l'Inde portugaise.
Cependant, les habitants de ses anciens territoires indiens continuent à avoir le droit à la citoyenneté portugaise, limité en 2006 à ceux nés sous le régime portugais".
La Domination (RAJ)
de la Compagnie britannique
des Indes orientales en Inde (1750 - 1858)
Raj est un mot commun au sanskrit, au hindi et à d'autres langues indiennes et signifiant « royaume », « règne », « domination » ou « gouvernement ».
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" La Compagnie britannique des Indes orientales (1600 - 1875) a été créée le 31 décembre 1600 par une charte royale de la reine Élisabeth Ire d'Angleterre lui conférant pour 20 ans le monopole du commerce dans l'océan Indien.
Première des compagnies européennes fondées au XVIIe siècle pour conquérir « les Indes » et dominer les flux commerciaux avec l'Asie, elle trouve sa place face à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, la célèbre VOC, et prend l'avantage sur la Compagnie française des Indes orientales (1760) qu'elle conduit à la ruine en conquérant toutes ses possessions en Inde, tout en survivant à une grave crise financière. Elle marque profondément la création du futur Empire colonial britannique.
Elle devient l'entreprise commerciale la plus puissante de son époque et acquiert des fonctions militaires et administratives régaliennes dans l'administration de l'immense territoire indien (...)
Le premier avant-poste anglais en Asie du Sud est établi en 1619 à Surat sur la côte du nord-ouest de l'Inde. Plus tard au cours du même siècle, la Compagnie anglaise des Indes orientales ouvre des comptoirs de commerce permanents à Madras, Bombay et Calcutta, sous la protection des dirigeants indigènes.
Plusieurs dates sont considérées comme le début de cette domination :
- 1757 et la bataille de Plassey, quand le nawab (souverain indien de religion musulmane) du Bengale rend ses possessions à la Compagnie,
- 1765 quand la Compagnie reçoit le diwani, ou le droit de collecter des impôts, au Bengale et au Bihar,
- 1773, quand la Compagnie établit une capitale à Calcutta, nomme son premier Gouverneur général, Warren Hastings et s'implique directement dans le gouvernement de l'Inde (...)
Les Britanniques accroissent ensuite leur influence jusqu'à contrôler, vers 1850, la majeure partie du territoire de l'Inde actuelle, le Pakistan et le Bangladesh. La pénétration britannique, qui commence en 1765 au Bengale, est toutefois lente et progressive. Des États musulmans demeurent en place pendant longtemps
La domination de la Compagnie dure jusqu'en 1858 quand, après la révolte des cipayes de 1857, le Government of India Act de 1858 transfère le gouvernement de l'Inde de la Compagnie à la couronne britannique, inaugurant le Raj britannique ".
La domination (RAJ) britannique (1858 - 1947)
" Le Raj britannique est le régime colonial britannique que connait le sous-continent indien de 1858 à 1947.
Le Raj débute en 1858 par le transfert des possessions de la Compagnie des Indes orientales à la Couronne britannique en la personne de la reine Victoria, proclamée Impératrice des Indes en 1876. Il s'étend principalement sur les territoires qui forment aujourd'hui l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh, ainsi que sur la Birmanie jusqu'en 1937, et regroupe des provinces sous administration directe et des États princiers sous suzeraineté.
Le Raj est dirigé par un vice-roi désigné par le gouvernement britannique (...)
Les Britanniques administrèrent un territoire immense, qui s'étend aujourd'hui du Pakistan jusqu'à la Birmanie en incluant l'Inde et le Bangladesh. Le territoire regroupait des «provinces» sous administration directe et des États princiers sous suzeraineté britannique. Trois «présidences» (anglais: "Presidencies") furent créées: la présidence du Bengale (1773), la présidence de Madras (1864) et la présidence de Bombay (1847). Les villes de Calcutta, Madras et Bombay devinrent des capitales administratives, mais le vice-roi résidait à Calcutta ".
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L'Inde indépendante
(1947 - ) |
La lutte pacifique pour l'indépendance avec Gandhi (1880 - 1947)
" Vers la fin du XIXe siècle, des premières mesures d'autonomie sont prises concernant l'Inde britannique avec la nomination des conseillers indiens auprès du vice-roi britannique et l'établissement des conseils provinciaux comprenant des membres indiens ; les Britanniques élargissent ensuite la participation aux conseils législatifs (...)
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Jeunesse de Gandhi en Inde (1869 - 1888)
Mohandas Karamchand Gandhi est né le 2 octobre 1869 à Porbandar, dans l'actuel État du Gujarat, en Inde. Gandhi est né et a vécu toute sa vie en tant qu'hindou5, mais dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie (...)
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En Angleterre (1888 - 1891)
Sur le conseil d'un vieil ami de la famille, il décide de partir faire des études de droit en Angleterre, une opportunité qui le remplit d'enthousiasme (...) Gandhi entre donc à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 à l'âge de 18 ans pour devenir avocat (...) Gandhi retourne ensuite à Râjkot travailler auprès de son frère, avocat lui aussi. Il y rédige des requêtes et des mémoires en profitant de la clientèle de son frère.
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En Afrique du Sud (1893 - 1915)
Il saute sur l'occasion lorsqu'une société indienne lui propose un contrat d'un an au plus dans la Colonie du Cap en Afrique du Sud. Il voit là l'occasion à la fois de quitter l'Inde, de voyager et d'acquérir de l'expérience, et s'embarque donc pour l'Afrique en avril 1893 (...) À cette période de sa vie, Gandhi est un individu doux, timide et politiquement indifférent (...) L'Afrique du Sud le change de manière spectaculaire, d'une part en lui donnant, par sa réussite professionnelle, l'assurance qui lui manquait jusque-là, d'autre part en éveillant sa conscience politique par les témoignages de discrimination envers les Noirs et les Indiens auxquelles il sera confronté dans ce pays.
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Retour en Inde : la non-coopération (1915 - 1939)
Lors de son retour en Inde, Gandhi découvre qu’il ne connaît pas son propre pays. Il décide alors de le parcourir de long en large, allant de village en village, afin de rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins. En mai 1915, Gandhi fonde un âshram (ermitage) dans la banlieue d'Ahmedabad en Inde et l'appelle Satyagrah Ashram (aussi connu comme l'Ashram de Sabarmati). Là logent 25 hommes et femmes qui font vœux de vérité, de célibat, d'ahimsa, de pauvreté, et de servir le peuple indien.
À partir de 1920, Mohandas K. Gandhi transforme le Parti du Congrès (Indian National Congress) en un mouvement de masse combattant la domination coloniale britannique (...)
La "révolution du sel" de Mahatma Gandhi (1930)
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Retour en Inde : la non-coopération (1939 - 1945)
Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes de l'Indian Army participent à toutes les phases du conflit sous la bannière britannique. Un leader nationaliste, Subhash Chandra Bose, en désaccord avec Gandhi et partisan de la lutte armée contre les britanniques, obtient le soutien de l'Allemagne nazie, puis de l'Empire du Japon. Il fonde à Singapour avec l'aide des Japonais le Gouvernement provisoire de l'Inde libre. Ses troupes, l'Armée nationale indienne, participent en 1944 à l'Opération U-Go, offensive menée en Inde par les Japonais, qui se solde par un échec.
Après la guerre, le mouvement de Gandhi réussit à obtenir l'indépendance en utilisant comme armes la non-violence et les campagnes de désobéissance civile."
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Nehru et Mahatma Gandhi
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La libération et la partition (1945 - 1947)
" Nommé le 24 mars 1947 vice-roi et Gouverneur général des Indes, Lord Mountbatten a la lourde tâche de préparer l'indépendance. Gandhi conseille au Congrès de rejeter les propositions offertes par le British Cabinet Mission en 1946, car il se méfie du regroupement proposé pour les États à majorité musulmane qu'il considère comme un début de partition (...)
Gandhi avec Lord et Lady Mountbatten
Entre 1946 et 1947, plus de 5 000 personnes sont tuées dans des violences inter-communautaires. Des millions de gens sont déplacés de force afin d’homogénéiser l’implantation des populations selon leurs croyances. Gandhi est viscéralement opposé aux plans qui sépareraient l'Inde en deux pays différents (...)
La partition est approuvée par la direction du Congrès comme le seul moyen d'éviter une guerre civile à grande échelle entre musulmans et hindous. Ils savent que Gandhi rejettera catégoriquement cette partition, et il est impossible pour le Congrès d'avancer sans son accord car la popularité de Gandhi dans le parti et dans toute l'Inde est immense. Les collègues les plus proches de Gandhi ont accepté la partition comme meilleure solution et Sardar Patel entreprend de l'en convaincre. C'est un Gandhi dévasté qui donne son accord pour éviter la guerre civile (...)
Carte de l'Université Laval
Le jour de l'indépendance, le 15 août 1947, Gandhi ne participe pas aux festivités avec le reste de l'Inde mais reste seul à Calcutta, portant le deuil de la partition et travaillant à l'arrêt des violences. Après l'indépendance, Gandhi se concentre sur l'unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés, travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l'Inde et le Bengale.
Gandhi est choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand les dirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l’inaptitude à s'entendre entre eux. Dans une allocution du 12 janvier 1948, il exprime ces motifs de préoccupation et déplore aussi que, depuis l'indépendance, la nouvelle classe politique se montre extrêmement corrompue, au point que la population commence à dire que le gouvernement britannique valait mieux.
Il lance son dernier jeûne à Delhi le 13 janvier 1948 à l'âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cesse définitivement, que le Pakistan et l'Inde garantissent l'égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants de toutes les religions, et que le paiement de 550 millions de roupies soit fait au Pakistan. Gandhi craint que l'instabilité et l'insécurité au Pakistan n’augmente leur colère envers l'Inde, que la violence ne passe la frontière et qu'une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions.
« La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d'être le témoin impuissant de la destruction de l'Inde, de l'hindouisme, du sikhisme et de l'islam. »
Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse de céder, et le gouvernement doit faire volte face et payer la somme au Pakistan. Les dirigeants de chaque communauté, incluant le Rashtriya Swayamsevak Sangh et le Hindu Mahasabha lui assurent qu'ils renonceront à toute violence et demanderont la paix. Gandhi rompt alors son jeûne en buvant un jus d'orange.
Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi pour responsable de la partition de l'Inde et par là de son affaiblissement."
Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha. Godse tenait Gandhi pour responsable de la partition de l'Inde et par là de son affaiblissement.
Jawaharlal Nehru s'adresse en ces termes à la nation à la radio :
« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l'obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l'appelions, le père de la nation, n'est plus. Peut-être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l'avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c'est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »
Selon sa volonté, la plupart de ses cendres furent dispersées dans plusieurs grands fleuves du monde tels que le Nil, la Volga et la Tamise. Deux millions d’Indiens assistèrent à ses funérailles (...)
Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l'Assemblée générale des Nations unies en 2007 (...)
Le mouvement de l'indépendance a également servi de catalyseur important à des mouvements semblables dans d'autres régions du monde, menant à la désintégration et au démantèlement final de l'empire britannique et à son remplacement par le Commonwealth des nations.
La philosophie de Gandhi de résistance non-violente a inspiré le mouvement américain des droit civiques (1955-1968) mené par Martin Luther King, la lutte pour la démocratie au Myanmar menée par Aung San Suu Kyi et celle du Congrès National Africain contre la ségrégation en Afrique du Sud menée par Nelson Mandela, bien que tous ces dirigeants n'adhérassent pas au principe strict de Gandhi de non-violence et de non-résistance aussi appelé mouvement de désobéissance civile."
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1950 ... Une première constitution pour un nouveau pays
" Le 26 novembre 1949, l'Assemblée constituante adopte le projet de Constitution rédigée sous l'égide de B. R. Ambedkar : l'Inde devient alors une république démocratique et fédérale.
La Constitution, composée de 395 articles, entre en vigueur le 26 janvier 1950 et Rajendra Prasad est élu premier Président de l'Inde. Malgré le caractère fédéral du régime, le pouvoir est relativement centralisé : le gouvernement de New Delhi détient tous les pouvoirs en matière de défenses, relations extérieures, communication, monnaie et développement économique et il peut, en cas d’urgence, suspendre le gouvernement d’un État (president’s rule).
Le chef de l'État est le président, élu pour cinq ans par les parlements régionaux et le Parlement central. Il nomme le Premier ministre, qui est le chef de la majorité parlementaire, puis sur son conseil, les autres membres du gouvernement qui exerce le pouvoir exécutif. Le Parlement central est composé de deux chambres : la Chambre du Peuple (Lok Sabha) et la Chambre des États (Rajya Sabha).
La "dynastie" Nehru mène le pays
1947 - 1991 |
Les premières élections de la nouvelle république ont lieu en 1952. Le Congrès national indien, fer de lance du mouvement pour l'indépendance, remporte une large victoire. Le pandit Jawaharlal Nehru est reconduit au poste de Premier ministre de l'Inde. Il est réélu en 1957 et 1962.
1964 - 1984 ... Sous la gouverne de Nehru
- À L'INTÉRIEUR DU PAYS
De nombreuses réformes sont mises en place par Nehru, notamment la création du Code civil hindou, reconnaissant plus de droits aux femmes, la promotion de l'éducation primaire, la création des Instituts indiens de technologie. Nehru est partisan d'une économie socialiste et l'industrialisation est encouragée par des plans quinquennaux. Les industries de l'acier, de l'aviation, des mines, des chantiers navals, de l'électricité sont nationalisés. Un salaire minimum est introduit pour les ouvriers, les paysans sont exonérés d'impôts et une importante réforme agraire est mise en place. De grands travaux sont lancés : barrages, routes, canaux d'irrigation, centrales électriques...
En 1956 est adopté le States Reorganisation Act qui pose les bases de la réorganisation des États indiens en fonction des frontières linguistiques. Le Kerala (malayalam) et l'Andhra Pradesh (telougou) sont détachés de la province de Madras (tamoul). En 1960, le Gujarat et le Maharashtra sont créés à partir de l'ancienne province de Bombay. Les zones hindiphones du Pendjab sont détachés en 1966.
- À L'EXTÉRIEUR DU PAYS
Sur le plan de la politique étrangère, Nehru est à l'origine du mouvement des non-alignés (1955). Il tente de maintenir des relations équilibrés entre l'Union soviétique et les États-Unis et encourage l'implication de la Chine communiste sur la scène internationale.
Il s'oppose à l'intervention de la France, du Royaume-Uni et d'Israël contre l'Égypte de Nasser sur la question du Canal de Suez.
1947-1949 : Première guerre indo-pakistanaise à propos du Cachemire.
1953 : Il visite le Pakistan, mais la question du Cachemire empêche les relations entre les deux pays de se normaliser.
1960 : l'Inde envahit la colonie portugaise de Goa.
1962 : la Chine traverse la frontière indienne dans les territoires de l'Himalaya. La courte guerre sino-indienne est un échec cuisant pour l'armée indienne qui affecte grandement Nehru ".
1964 - 1984 ... Sous la gouverne de Indira Gandhi
- À L'INTÉRIEUR DU PAYS
Fille unique de Jawaharlal Nehru, le premier Premier ministre de l'Inde, Indira Gandhi est la deuxième femme au monde élue démocratiquement à la tête d'un gouvernement. C'est une figure majeure du Congrès et de la politique indienne de la seconde moitié du XXe siècle et ses mandats à la tête de l'Inde sont marqués par une forte centralisation du pouvoir.
Dans la lignée de Nehru, Indira Gandhi entend fonder sa politique sur le socialisme, le non-alignement et la défense d'une démocratie qui est laïque.
Le premier défi auquel est confrontée Indira Gandhi est celui de la famine qui menace l'Inde. Elle rencontre le président Lyndon B. Johnson aux États-Unis afin d'obtenir une aide alimentaire et insiste sur son refus de subir en contrepartie de quelconques pressions américaines sur la ligne politique indienne. Cependant, si elle se montre critique à l'égard de la guerre du Viêt Nam, elle se voit poussée à mettre en œuvre une importante et impopulaire dévaluation de la roupie indienne en juin 1966.
Animée par une ferme volonté de se soustraire à toute dépendance vis-à-vis d'une puissance étrangère et de garantir à son pays l'autosuffisance alimentaire, son gouvernement préside à la "Révolution verte" et à la nationalisation des banques et des principales industries.
Elle développe un programme d'armes nucléaires (18 mai 1974 : essai nucléaire indien au Rajahstan) et accroit l'influence de l'Inde sur l'Asie du Sud.
De 1975 à 1977, Indira Gandhi instaure un controversé état d'urgence qui lui permet de suspendre les libertés publiques.
Défaite en 1977, Indira Gandhi redevient Premier ministre à la suite des élections de 1980.
- À L'EXTÉRIEUR DU PAYS
À son arrivée au pouvoir, Indira Gandhi confirme la déclaration de Tachkent signée par son prédécesseur et s'inscrit dans la politique nehruvienne de non-alignement dont elle devient un des leaders, aux côtés de Gamal Abdel Nasser (Égypte) et Josip Broz Tito (Yougoslavie).
Pragmatique, elle signe néanmoins le 9 août 1971 avec l'URSS un traité d'amitié, de paix et de coopération qui, bien que n'étant pas une alliance militaire, a pour but de contrer le rapprochement de la Chine et du Pakistan avec les États-Unis de Nixon.
Elle mène en 1971 une guerre victorieuse contre le Pakistan aux côtés des indépendantistes du Bengale oriental, groupés autour de la ligue Awami de Sheikh Mujibur Rahman, et qui aboutit à l'indépendance du Bangladesh.
Octobre 1975 : Incidents frontaliers avec la Chine.
Elle est assassinée en 1984 par ses gardes du corps sikhs après avoir ordonné l'attaque du Temple d'Or contre les séparatistes du Pendjab.
1984 - 1991 ... Sous la gouverne de Rajiv Gandhi
- À L'INTÉRIEUR DU PAYS
Élu député en 1981 dans la circonscription auparavant détenue par son frère, Rajiv Gandhi est choisi par son parti comme Premier ministre quelques heures après l'assassinat de sa mère, tuée par deux de ses gardes du corps sikhs. Deux mois plus tard, il remporte les élections législatives, profitant d'une vague de sympathie populaire à la suite de la mort d'Indira Gandhi.
Durant son mandat de Premier ministre, il apporte un certain dynamisme à une fonction qui n'avait été occupée, avant lui, que par des personnes d'un certain âge. Il rompt avec la politique socialiste pro-soviétique menée par sa mère. Il initie la libéralisation de l'économie indienne par la suppression de la licence administrative pour les entreprises, encourage l'essor des télécommunications.
Son gouvernement promulgue en 1985 une loi antiterroriste afin de faire face aux troubles indépendantistes qui secouent le Pendjab. À la suite de nombreuses critiques venant des militants des droits de l'homme, cette loi est abrogée en 1995, les juridictions d'exception mises en place étant toutefois maintenues pour juger les affaires en cours.
Son gouvernement est entaché par l'affaire Bofors, nommée d'après la société suédoise du même nom. Ce scandale porte sur une quarantaine de millions de dollars, versés en échange de contrats à des politiciens indiens par l'intermédiaire de l'homme d'affaires italien Ottavio Quattrocchi, un proche de la famille Gandhi. Cette affaire contribue à l'échec du Parti du Congrès aux élections de novembre 1989.
- À L'EXTÉRIEUR DU PAYS
Il renforce les liens de l'Inde avec les États-Unis.
1987-1990 : Intervention de l'armée indienne contre les séparatistes tamouls au Sri Lanka, qui se solde par un échec et un retrait en 1990. Cette intervention conduit à son assassinat le 21 mai 1991.
1988 : Intervention armée de l'Inde aux Iles Maldives pour empêcher un coup d'État
Alors qu'il fait campagne pour sa réélection dans l'état du Tamil Nadu, il est victime d'un attentat suicide perpétré par une militante tamoule. Comme pour l'assassinat de sa mère en 1984, cet attentat suscite un mouvement de sympathie et entraîne la victoire du Parti du Congrès aux élections législatives de 1991."
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La montée du nationalisme hindou
1991 - 2016 |
Manmohan Singh |
Narendra Modi |
1991 - 2004 ... Une période troublée à l'intérieur
1994 : Une résolution des deux chambres du parlement indien refuse de l'autonomie de l'État du Jammu-et-Cachemire.
1997 : Affrontements entre troupes indiennes et pakistanaises, en août, à la frontière du Jammu-et-Cachemire dans la région de Kargil.
Mai 1998 : L'Inde et le Pakistan se dotent successivement de l'arme nucléaire à la suite d'essais nucléaires souterrains.
" Les élections législatives de février et mars 1998, marquées par de nombreuses violences, confirmèrent la montée des nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party (BJP, ou Parti du peuple indien) qui, avec l’appui de leurs alliés du Tamil Nadu, disposaient de la majorité absolue au Parlement.
En mai 1998 et avril 1999, l’Inde procéda à des essais nucléaires, ce qui entraîna la réprobation internationale des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, des sanctions économiques de la part des États-Unis et du Japon, une dégradation des relations avec la Chine, une aggravation de la situation au Cachemire et la réplique du Pakistan qui effectuait à son tour des essais nucléaires et des tirs de missiles. En mai 1999, de nouveaux accrochages eurent lieu au Cachemire entre Indiens et Pakistanais.
L'Inde atteignit officiellement un milliard d'habitants en 2000. L'année suivante, trois nouveaux États firent créés: l'Uttarakhand (hindi), le Chhattisgarh (chhatisgarhi et hindi) et le Jharkhand (hindi et santali) (voir la carte). Jusqu'à maintenant, le conflit indo-pakistanais à propos du Cachemire continue de pourrir les relations entre les deux pays.
2004 - 2014 ... Sous la gouverne
de Manmohan Singh
Aux élections législatives de mai 2004, le Parti du Congrès, avec à sa tête la veuve de Rajiv Gandhi, Sonia Gandhi, remporta une victoire importante qui marquait le retour au pouvoir du Parti du Congrès. Toutefois, après quelques jours, vivement critiquée par les nationalistes du Bharatiya Janata Party qui lui reprochait son origine italienne, Sonia Gandhi céda le poste de premier ministre à Manmohan Singh, un économiste d'origine sikhe.
Par Manmohan Singh, le Parti du Congrès put continuer d'exercer son hégémonie sur la politique indienne. Mettant en pratique sa longue expérience politique, Manmohan Singh a voulu s'abstenir de mettre tous ses œufs dans le même panier afin de privilégier une «une diplomatie tous azimuts avec un maximum de partenaires», selon les mots du politicologue Jean-Luc Racine (directeur de recherche au Centre d'études de l'Inde à Paris).
Singh est salué comme l'«architecte de la modernisation de l’Inde». On parle aujourd'hui d'une une «perestroïka à l’indienne».
C'est lui qui fit adopter en 2005 la Loi sur le droit à l'information, permettant à toute personne qui désire obtenir des informations de le faire une demande par écrit ou par voie électronique en anglais ou en hindi ou dans la langue officielle de la région.
2014 - ... Sous la gouverne
de Narendra Modi
En mai 2014, Narendra Modi lui succéda comme premier ministre.
La même année, le 2 juin, après des débats houleux au Parlement indien, un nouvel État télougouphone fut créé à partir de la partie ouest de l'Andhra Pradesh, le Télangana, avec comme capitale Hyderabad, une capitale commune aux États jusqu'en 2024."
Université Laval, Bref aperçu historique
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EN DERNIÈRE HEURE ...
DEPUIS LE 8 NOVEMBRE 2016,
LE GOUVERNEMENT PROCÈDE À UNE DÉMONÉTISATION
DES BILLETS DE 500 ET DE 1000 ROUPIES
" Une vaste campagne de démonétisation, annoncée par le premier ministre indien, Narendra Modi, le 8 novembre, avait pris de court de nombreux Indiens. Au nom de la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, cette opération consiste à retirer de la circulation les billets de 500 et 1 000 roupies (6,5 et 13 euros), soit 86 % des liquidités du pays. Les Indiens sont appelés à échanger leurs billets contre de nouvelles coupures (500 et 2 000 roupies) ou à les déposer sur un compte en banque jusqu’au 30 décembre, à condition d’attester de la provenance des grosses sommes." (Le Monde) " Imaginez que, du jour au lendemain, l’État déclare que vos billets de 10 € et 20 € n’ont plus de valeur, et que vous avez deux mois pour les échanger à la banque. Imaginez maintenant que vous n’utilisez habituellement votre carte bleue que pour retirer des espèces, avec lesquelles vous faites toutes vos transactions. Imaginez enfin cela à l’échelle d’un milliard de personnes, et vous comprendrez la panique qui sévit en Inde depuis trois semaines." (Numérama) D'après ce que j'ai lu dans les forums de voyageurs, les principales conséquences pour nous voyageurs sont les suivantes :
Il faudra donc avant mon départ penser à une stratégie différente de celle de mes voyages précédents. Je me doterai donc de plus de dollars américains que prévu, un peu comme on était obligé de le faire au Myanmar de 2007 à 2012 et j'utiliserai le plus que je peux mes cartes de crédit lorsque ce sera possible. Et si ça devient trop astreignant de courir d'une journée à l'autre pour obtenir des roupies, j'envisage même de repenser mon itinéraire...me rendre plus tôt que prévu au Népal, quitte à revenir plus tard en Inde, en espérant que la situation se normalise peu à peu avec le temps. En tout cas, ce sera un premier contact avec l'Inde très spécial. On s'en reparlera sûrement. |