* Népal, en bref ...

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à 21:35

Mise à jour en septembre 2017

 

Jonquière, Québec

 

Comme d'habitude, avant de me rendre dans un pays pour la première fois, j'aime bien m'informer sur l'histoire de ce pays.

On connaît surtout le Népal pour sa situation géographique au pied de l'Himalaya et du mont Everest. On en a entendu aussi parler dans les années 70 lorsqu'il fut l'un des hauts lieux de rencontres pour les jeunes hippies occidentaux.

Mais j'ai voulu en savoir davantage.

Je me suis fait une idée plus précise de l'histoire de ce pays grâce surtout à un article de l'Université Laval, puis aux articles sur le Népal de Wikipedia et du Portail sur le Népal.

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" Le Népal est un pays de l'Himalaya, enclavé, bordé au nord par la République populaire de Chine, région autonome du Tibet, au sud, à l'ouest et à l'est par l'Inde (...)

L'Himalaya, littéralement « demeure des neiges », ou chaîne de l'Himalaya, est un ensemble de chaînes de montagnes s'étirant sur plus de 2 400 km de long et large de 250 à 400 km, qui sépare le sous-continent indien du plateau tibétain dans le sud de l'Asie. Il débute à l'ouest au Nanga Parbat au Pakistan et se termine à l'est au Namche Barwa au Tibet. Cet ensemble montagneux, délimité à l'ouest par la vallée du fleuve Indus et à l'est par la vallée du fleuve Brahmapoutre, couvre une aire d'environ 600 000 km2.

L'Himalaya abrite les plus hautes montagnes du monde, soit les 14 sommets qui culminent à plus de 8 000 mètres d'altitude, dont le mont Everest (8 848 mètres), le plus haut de tous. Ces hauts sommets ont donné lieu à de nombreuses expéditions d'alpinistes renommés et ont tous été conquis.

La limite supérieure des forêts se situe à 3 900 m et la limite inférieure des neiges éternelles vers 5 000 m2 ".

Wikipedia

 

map-nepal

Voici ce que l'on peut trouver dans l'article sur le Népal
écrit par Jacques Leclerc (Université Laval)
sur son site portant sur "l'aménagement linguistique dans le monde".

 

" L'actuel Népal n'a que deux cents ans d'existence. Pourtant, la présence humaine dans la vallée de Katmandou est attestée dès le néolithique. De plus, l'histoire de ce pays est deux fois millénaire et a marqué la région himalayenne par le rayonnement de sa culture et de ses arts. Mais l'histoire ancienne du Népal demeure mal connue. 

Jusqu'au XVIIIe siècle, le mot Népal désignait un tout petit territoire au cœur du pays qu’est la vallée de Katmandou et il ne s'appliquait pas au pays d'aujourd'hui ".

 

L'histoire ancienne du Népal 
Origine - 1769 ap. JC

 

  • Les rois Kirat (700 av. JC - 300 ap. JC)

" Le Népal a une histoire qui semble se confondre avec la légende. La région aurait été gouvernée à partir du IIIe siècle avant notre ère par la dynastie des rois Kirat, d'origine sino-tibétaine et venue de l'est. 

C'est sous leur dynastie que le bouddhisme, introduit par le grand empereur indien Ashoka, se développera au Népal ".

  • La dynastie des Licchavi et les Néwars (300 - 1200)

" La dynastie des Licchavi (IVe-VIIIe), d'origine indienne, succéda à la très longue lignée des rois Kirat. L'histoire de l’époque licchavi est parvenue jusqu’à nous grâce à de nombreuses inscriptions sanskrites qui ont été répertoriées et dont la première remonte à 464 et la dernière en 756 de notre ère.

Le bouddhisme déclina au profit de l'hindouisme devenue la religion officielle.

La population autochtone, les Néwars (d'origine sino-tibétaine) adoptèrent le modèle social de l'Inde, c'est-à-dire le système de castes, qui découpait la société en quatre grandes catégories sociales: les brahmanes (prêtres), les kshatrias (guerriers), les vaishyas (agriculteurs, commerçants, artisans, etc.) et les sudras (ouvriers). Une dernière catégorie regroupait les hors-caste ou «intouchables», ceux qui exerçaient les métiers dits «dégradants» (p. ex., chaudronniers, forgerons, tailleurs, balayeurs, etc.). Tous les individus furent catalogués dans l'une des nombreuses ramifications du système et héritèrent de la caste de leurs parents, tout comme de leurs gènes.

Les Néwars constituèrent le premier pôle de l'histoire du Népal. On sait ensuite que des seigneurs thakuri (des Néwars) s'emparèrent successivement du pouvoir.

La fondation de Katmandou à la fin du Xe siècle par le roi Gunakama Deva furent les signes d'une certaine prospérité ".

  • L'âge d'or des Malla (1200 - 1769)

" Au XIIIe siècle, une nouvelle dynastie fut fondée: la dynastie des Malla, qui dura de 1200 à 1769.

Les rois se firent appeler Malla et se dirent les descendants de princes indiens Rajput. Leur richesse économique et artistique suscita la convoitise des royaumes voisins. C'est pourquoi les Kha Malla (qui n’avaient aucun lien de parenté avec la dynastie des Malla), qui étaient des Indiens dont l'empire se trouvait à l'extrémité ouest du Népal, pillèrent la vallée plusieurs fois entre 1287 et 1336.

Ce sont les descendants des Kha qui, plus tard, constitueront la majorité de la population népalaise actuelle. La langue des Kha, d'origine indo-iranienne, est d'ailleurs l'ancêtre du népali moderne et possède son alphabet, le devanagari. L'arrivée massive de brahmanes et de kshatriyas indiens fuyant les invasions musulmanes au Moyen Âge favorisa le métissage entre les nouveaux arrivants et les ethnies de souche indo-européenne et tibéto-birmane, déjà installées au Népal. Afin de se protéger des Kha, le roi Jayastithi Malla installa en 1382 sa capitale à Bhadgaon, qui supplanta ses rivales Katmandou et Patan, restaura l'autorité royale et réorganisa la société néware en 64 castes. La dynastie Malla connut son apogée vers 1450, alors que le royaume s'étendait du Gange à la bordure du Tibet.

À la mort du roi Yaksha Malla en 1482, le Népal fut divisé en trois royaumes: Katmandou, Bhadgaon et Patan. Les souverains qui régnèrent sur ces royaumes furent de grands bâtisseurs dont la culture et les arts rayonnèrent sur toute la région de l'Himalaya.

À la fin du XVe siècle, le bouddhisme, qui était attesté pendant le règne des Malla, disparut pratiquement et fut remplacé par l'hindouisme traditionnel ".

 

La naissance du Népal moderne
(1769  - 1947)

 

  • Les Kha et la fondation du Népal moderne (1769 - 1810)

Prithvinarayanshah
Prithvi Narayan Shah (1742-1774),
le Père fondateur du Népal moderne

 

" Toutefois, devenus trop nombreux dans l'Ouest, les Kha commencèrent à coloniser les royaumes des Malla.  

Ils créèrent une confédération de 24 principautés qu'ils finiront par conquérir en 1768. Ces États étaient tous indépendants et constituaient des royaumes aux nationalités distinctes. À partir de ce moment, les Kha, de culture indo-iranienne, constitueront le second pôle de l’histoire du Népal. Plus précisément, le pays devint une terre de rencontre entre deux mondes: d'une part, des populations d'origine mongoloïde et sino-tibétaine venant du Nord, notamment de l'Asie centrale et du Tibet, d'autre part, des populations de souche indo-iranienne venant de l'Inde. Les deux groupes ont donné à ce pays une diversité culturelle peu commune

Prithvi Narayan Shah (1742-1774), roi de Gurkha, dernier-né de ces 24 petits royaumes, était doté d'une grande ambition. Il employa les trente années de son règne à créer un État capable de résister à la Chine et surtout à l'Inde des Anglais. Il s'empara de Katmandou en 1768, puis de Patan et de Bhadgaon en 1769, les «trois joyaux» si convoités.

L'armée gurkhalie mit fin non seulement à la dynastie régnante des Malla (d'origine sino-tibétaine), mais aussi aux visées britanniques sur la vallée par la défaite infligée aux soldats anglais venus au secours des rois Malla. Prithvi Narayan Shah étendit son royaume vers l'est.

Considéré comme le père fondateur du Népal moderne, il confia à ses successeurs la tâche de poursuivre ses conquêtes afin que soit parachevée son œuvre : la création d'un royaume hindou (de culture indienne). Sous le règne de la dynastie Shah, le roi du Népal se présentait systématiquement comme une réincarnation du dieu Vishnou.

C'est sous son règne que la langue népali, c'est-à-dire la langue des Kha, commença à jouer un rôle important dans l'unification du Népal; elle fut même modernisée et normalisée. La langue néwari fut aussi reconnue comme l'une des langues dominantes du Népal, mais personne ne sut régulariser la situation pour les autres langues. Le roi Prithvi Narayan proclama son pays comme la «vraie terre des hindous» (Asali Hindustan) " .

  • Les Kha et l'Empire britannique indien (1810 - 1841)

" En 1810, les territoires annexés d’ouest en est s’étendaient du Kumaon et du Garhwal (aujourd'hui indiens) au Sikkim. Toutefois, les relations s'envenimèrent avec les voisins, tant chez ceux du Nord que ceux du Sud. Le petit-fils de Prithvi Narayan, lors d’un conflit avec le Tibet, fut repoussé par les forces chinoises qui exigèrent la restitution des territoires conquis sur le Tibet.

En dépit des rapprochements tactiques avec les Britanniques, ceux-ci décidèrent de mettre fin aux avancées expansionnistes des Gurkhas dans le Téraï (sud du Népal). Après deux ans de guerre, le traité de Segauli de 1816 reprit au Népal un tiers des territoires annexés, fixa les frontières actuelles de l’Est et de l’Ouest, et imposa l'installation permanente d'un «résident anglais» à Katmandou.

À partir de 1815, le régime passa sous la tutelle britannique. L'année suivante, un traité avec les Britanniques, présents sur le sous-continent indien, mit fin à l'expansion népalaise et à son rôle d'intermédiaire commercial. Les Britanniques récupèrent le Sikkim et la majeure partie du Teraï (la bande de terre fertile, d'une largeur approximative de 30 km, longeant la frontière indo-népalaise et représentant actuellement 23 % de la superficie du Népal). Progressivement, le Népal se ferma à tous les étrangers. En 1923, la Grande-Bretagne reconnut l’indépendance du Népal, mais continua d'exercer le contrôle des affaires extérieures ".

  • Les Rana (1841 - 1947)

" En 1846, Jang Bahadur Rana, un jeune général de la famille Rana, prit le contrôle du gouvernement népalais à la suite d'un coup d'État sanglant (massacre de Kot). La fonction de «régent», donc celle de premier ministre, devint héréditaire, le roi ne disposant plus que de prérogatives très limitées. En fait, la fonction de «régent» ou de premier ministre se transmit au frère ou au parent le plus âgé et non au fils (jusqu’en 1951). Les Rana établirent solidement leur pouvoir en faisant persécuter ou assassiner leurs ennemis tout en adoptant une attitude de respect et de défiance à l'égard des Britanniques. Les Rana (Rana sasan) imposèrent leurs «premiers ministres héréditaires» au Népal de 1841 jusqu'en 1951.

Bien que, sous l’influence anglaise, furent abolis à la fois l'esclavage et le sacrifice de sati (qui exigeait que les veuves soient brûlées en même temps que leur défunt mari), le pays resta, durant une centaine d'années, livré à l’arbitraire de la famille Rana, une période où la répression et la censure firent la loi. Devant le toute-puissance du pouvoir anglais en Inde, les Rana cherchèrent des accommodements pour sauvegarder l’indépendance du Népal. Par exemple, les Britanniques eurent la permission de recruter des Népalais pour constituer les fameux régiments de Gurkhas, reconnus pour leur bravoure et leurs grandes qualités de combattants.

La langue anglaise pénétra dans les sphères de l'administration et dans certaines écoles, mais les langues des autochtones continuèrent d'être utilisées par les populations tant sino-tibétaines qu'indiennes. Néanmoins, les Rana encouragèrent la promotion du népali au détriment des autres langues locales, qui finirent par être perçues comme des instruments de subversion. Les Rana favorisèrent la mainmise des Kha et de la caste des Chhrétri sur les autres nationalités; les lois furent basées sur la religion hindouiste, ignorant ainsi le caractère multireligieux, multilingue et multiculturel des populations locales. Durant toutes ces années, il n'existait pas de système d'éducation publique pour les minorités.

Au cours des années 1930, le gouvernement népalais a commencé à adopter le nom de Népal afin de faire du pays un État moderne.  De façon générale, les Britanniques laissèrent les Rana s'occuper des affaires nationales ou intérieures, mais en échange ils dominèrent fortement la politique étrangère du Népal ".

 

Le Népal contemporain
1947 - 2016

 

  • Un régime démocratique (1947 - 1962)

" Après l'indépendance de l'Inde, en 1947, l’autoritarisme des Rana fit l'objet d'une contestation politique et populaire croissante.

Le roi Tribhuvan Bir Bikram, plus favorable que ses ministres à une démocratisation du régime, approuva la création du Parti du Congrès népalais (le Nepali Congress Party) opposé au régime des Rana. 

Mais incapable d'agir, Tribhuvan se réfugia à New Delhi en 1950 et fomenta depuis l’Inde une révolte contre les Rana avec l'appui du premier ministre indien Jawaharlal Nehru. En 1951, les Rana furent évincés. Le roi rentra à Katmandou et tenta de mener une politique démocratique, mais mourut en 1955, l’année même où le Népal adhérait à l'Organisation des Nations unies et commençait à établir des relations diplomatiques avec les autres pays.

Le fils de Tribhuvan, Mahendra Bir Bikram, succéda à son père et instaura une monarchie constitutionnelle en 1959 avec, pour la première fois, l’élection au suffrage universel d’un parlement. Le Parti du Congrès forma le gouvernement. En décembre 1960, inquiet de la personnalité charismatique de son premier ministre (Bishewar Prasad Koirala), et des réformes préconisées, le roi déclara le régime «corrompu et inefficace», dissout le gouvernement et le parlement, puis procéda à l’arrestation des ministres et chefs de parti.

Deux ans plus tard (1962), une nouvelle constitution entrait en vigueur, la parenthèse démocratique étant terminée, tandis que le roi Mahendra détenait tous les pouvoirs et avait restauré la monarchie absolue (...)"

  • Un régime autoritaire (1962 - 1990)

" À partir de 1957, toutes les langues locales furent interdites dans l'enseignement pour laisser la place au népali. Au nom de l'intégration nationale, le processus de népalisation fut étendu à l'ensemble du pays, surtout au début des années soixante. La quasi-totalité des communautés linguistiques conservèrent leur langue locale, mais le népali devint la langue véhiculaire de la plupart des Népalais (...)

En 1971, le nouveau programme d'enseignement a supprimé toutes les langues népalaises, sauf le népali, le néwari, la maithili, l'hindi et l'anglais. Il ne restait plus, avec le népali, que quatre langues autochtones dans les écoles. Mais, à l'exception du népali et de l'anglais, la Commission du service public n'a reconnu dans les faits aucune autre langue. Le gouvernement découragea l'enseignement du néwari, du maithili et de l'hindi, qui devinrent des langues facultatives dans les écoles. Il en fut de même dans les journaux et la radio, où il ne subsista plus que le népali et l'anglais. Cette période fut donc caractérisées par la liquidation des langues des nationalités.

Mais après de violentes émeutes antimonarchistes en 1979, le monarque accepta de soumettre au vote populaire une réforme politique qui introduisait le suffrage universel pour l'élection des conseils locaux (système des Panchayats: avec une démocratie sans partis). Les 112 membres de l’Assemblée législative furent élus au suffrage universel direct et le roi ne désigna plus le premier ministre, puisque celui-ci était automatiquement le chef du parti politique ayant la majorité au Parlement. En 1988, l’agitation sociale reprit et les arrestations succédèrent aux manifestations, alors que la crise avec l’Inde renforçait les revendications ".

  • Retour turbulent à la démocratie (1990 - 2016)

" En 1990, un large mouvement populaire mit fin au pouvoir absolu du roi. Celui-ci fut contraint de céder aux revendications et autorisa les partis politiques. La nouvelle Constitution de 1990 accorda à toutes les langues parlées comme langue maternelle dans les diverses parties du Népal le statut de «langues nationales népalaises».  Les gouvernements démocratiquement élus essayèrent d'encourager le développement et la promotion des langues à la radio, notamment en néwari, en hindi, en magar et en tamang.

La télévision commença la production de quelques téléfilms en langues diverses locales. En mai 1991, le Parti du Congrès remporta les premières élections multipartites, mais la seconde force politique restait le Parti communiste du Népal-Union marxiste-léniniste (CPN-UML). À partir de 1994 commença une période instable où se succédèrent les démissions des premiers ministres, les dissolutions du Parlement et les élections anticipées.

En juillet 1994, de nouvelles élections eurent lieu en novembre et donnèrent 88 sièges au Parti communiste unifié (PCU) contre 83 au Parti du Congrès. Le premier gouvernement communiste de l’histoire du Népal lança une vaste campagne de développement, accordant d'importantes ressources à chaque communauté villageoise. Mais à partir de 1997 la succession des premiers ministres, avec une épisode maoïste, se poursuivit jusqu'à ce que les élections législatives de mai 1999 confirment la victoire du Parti du Congrès.

Le 1er juin 2001, au cours d’un dîner familial, la quasi-totalité de la famille royale était massacrée au cours d'un carnage, dont le roi Birendra, la reine Aishwarya, et au moins huit autres personnes. Le prince héritier Dipendra avait abattu ses parents et ses proches, avant de retourner l’arme contre lui; il mourut trois jours plus tard, mais fut quand même proclamé roi avant de succomber à ses blessures le 4 juin. Son oncle, le régent Gyanendra, frère de Birendra, devint roi du Népal (...)

Le nouveau roi, très impopulaire, a été accusé d’être opposé au multipartisme accepté par le roi Birendra en 1990, et soupçonné de vouloir rétablir un système de monarchie absolue. C’est dans ce contexte plutôt délicat que s'est installée la guérilla maoïste qui semble être soutenue par de nombreuses nationalités sino-tibétaines (Magar, Tamang, Néwari, etc.) et les castes les plus basses de la société népalaise (...)

Le 1er février 2005, le roi Gyanendra annonçait la dissolution de l'Assemblée nationale pour s'octroyer les pleins pouvoirs, imposait l'état d'urgence et coupait son pays du reste du monde. Toutes les communications furent interrompues, alors que les stations de radios privées en FM ont été contraintes d'annuler leurs programmes d'information. Face à ce coup de force, les partis d'opposition déclenchèrent, le 6 avril 2006, une grève générale destinée à faire plier le souverain et réclamant la convocation d'une assemblée constituante. 

En mai 2006, le Parlement adopta à l’unanimité une proclamation privant le roi Gyanendra de la quasi-totalité de ses pouvoirs. En vertu de cette proclamation, le Parlement devenait l’autorité suprême du pays et tous les pouvoirs exécutifs de l’État étaient assumés par le Conseil des ministres (...)

Dans le cadre d'un accord politique avec les ex-rebelles maoïstes, le gouvernement népalais a accepté d'abolir le régime monarchique, mais cette décision n'entrait en vigueur qu'après les élections prévues en avril 2008. «Le Népal sera une république démocratique fédérale [...] et cette décision sera mise en œuvre après la première réunion de l'Assemblée constituante», avait annoncé un communiqué conjoint des six partis de la coalition gouvernementale et des maoïstes. 

Cette assemblée constituante a été élue le 10 avril 2008, ce qui assurait la victoire relative des maoïstes en remportant plus du tiers des 601 sièges. La séance inaugurale de l'Assemblée constituante du 28 mai 2008 a aboli la monarchie hindouiste et l'a remplacée par une république.

Le 21 juillet suivant, cette assemblée a élu Ram Baran Yadav à la présidence de la République".

 

Dr._Ram_Baran_Yadav

Bidhya_reuters_380

Ram Baran Yadav
2008 - 2015
Parti du Congrès

Bidhya Devi Bhandari
2015 - ...
Parti Communiste

 

  • La situation économique du pays

"L'économie du Népal est l'une des plus pauvres du monde. Cependant, le taux de la population vivant sous le seuil de la pauvreté a diminué de moitié en passant de 50% en 2004 à 25% en 2011.

Cependant, Duncan Campbell de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), souligne que si la pauvreté diminue, elle diminue au regard des standards népalais et non des standards internationaux. Il considère que ce qui est vu comme une diminution de la pauvreté par les autorités népalaises est en réalité une diminution de l’extrême pauvreté se traduisant par une augmentation de la précarité de l’emploi.

Près de 70% des ménages népalais sont dans une situation de vulnérabilité où ils risquent de sombrer dans la pauvreté en vivant avec moins de 2,24€ par jour.

Les experts internationaux classent ce pays parmi les dix plus pauvres du monde. Actuellement, il survit grâce à l'aide internationale et aux organisations mondiales. Aujourd'hui, l'espérance de vie pour les népalais est de 68 ans en moyenne (UNICEF 2012).

L'agriculture est le secteur principal de l'économie du Népal, fournissant un emploi à plus de 80 % de la population et comptant pour 40 % du PNB. L'activité industrielle consiste principalement dans le traitement des produits agricoles comme le jute, la canne à sucre, le tabac et les céréales.

Il y a un peu plus d'un demi siècle seulement, le Népal était encore un royaume fermé aux étrangers. Ce n'est qu'en 1951, lorsqu'il décida de s'ouvrir au monde extérieur, qu'il reçut ses premiers visiteurs."

Wikipedia

 

  • 25 avril et 12 mai 2015 ... Deux séismes meurtriers 

" Le 25 avril 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,8 faisait près de 8 900 morts au Nepal. Quatre millions de personnes vivent toujours dans des abris provisoires, selon la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Alors que de nombreux Népalais se sont réunis sur la place du Darbâr à Katmandou afin de prier pour les victimes, les indemnisations peinent à arriver pour ceux qui ont tout perdu. La communauté internationale s’est pourtant mobilisée pour financer la reconstruction. Un an après le séisme, le pays a ainsi déjà reçu 1,1 milliard de dollars de dons de la communauté internationale, sur les 4,1 milliards promis. Mais les dissensions entre partis au pouvoir sur le contrôle de cette manne en ont paralysé la distribution.

La plupart des victimes n’ont rien reçu d’autre qu’un modeste premier versement. Le gouvernement avait ainsi promis 2 000 dollars par logement détruit, mais moins de 700 familles ont reçu le premier versement de 500 dollars.

Se souvenir des morts, aider les survivants

L’incapacité des dirigeants à reconstruire le pays a permis à un tout jeune parti de monter en puissance : Bibeksheel Nepali – « Le Népalais pragmatique » – séduit en effet par son fonctionnement participatif, transparent et démocratique.

D’autant que le séisme a fait vaciller une situation économique déjà fragile qui s’est encore aggravée avec le blocus pendant plusieurs mois du principal point de transit frontalier avec l’Inde. Les Madeshis, des habitants des plaines du sud du pays, réclamaient en effet une meilleure représentation dans la nouvelle Constitution votée à l’automne 2015. Ignorés par l’Assemblée constituante, ils ont organisé un blocus à la frontière, avec le soutien tacite de New Delhi, asphyxiant l’économie népalaise, créant des pénuries d’essence et de biens de première nécessité et ralentissant les efforts de reconstruction.

L’Autorité nationale de reconstruction (NRA), qui supervise la distribution des fonds, a fini par voir le jour en décembre. Le gouvernement a imposé à la population de respecter des normes antisismiques pour toucher les fonds de reconstruction mais il a mis des mois avant de rendre publiques ces instructions.

Les ONG qui avaient commencé à reconstruire écoles et centres de santé ont quant à elles été priées de suspendre leurs activités jusqu’à ce que la NRA vienne évaluer leur travail, un processus qui a pris des mois ".

Le Monde (25 avril 2016)

Publié dans CARNET NÉPAL, en bref

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