Luzon - Manille (2) ... À Manille, on ne peut oublier Jose Rizal !
Mise à jour en mai 2021
Manille, Philippines du nord
22 - 26 mai 2009
4 juin 2009
03 -06 juillet 2009
23 - 25 mai 2010
Environ 11 millions d'habitants
Au Parc Rizal, monument dédié à Jose Rizal,
accusé de trahison et fusillé à Manille le 30 décembre 1896
L'an dernier, j'avais passé une dizaine de jours à Manille et ce, en trois étapes.
Cinq jours d'abord, le temps de me promener un peu dans la ville, tout en planifiant ma visite de cette partie du monde et en faisant les démarches nécessaires pour la réaliser.
Car les Philippines, c'est grand, c'est plus de 7100 iles. Et l'île de Luzon sur laquelle se trouve Manille est la plus vaste. Alors par où commencer ?
Je me suis d'abord rendu aux bureaux de l'immigration pour extensionner mon visa de 21 jours à 59 jours. C'est donc aux Philippines que je terminerai ce troisième séjour de six mois en Asie du sud-est.
Puis, par Internet, j'ai réservé une place sur le ferry pour l'île de Palawan, le cinq (5) juin prochain.
J'ai donc une semaine pour visiter le nord de l'île de Luzon, ses montagnes et ses rizières en terrasses, les plus vieilles connues jusqu'à présent, plus de 2000 ans. Je suis donc allé réserver mon billet de bus pour Baguio la porte d'entrée de la région montagneuse du nord. Départ : 27 mai à 8h00 pour un trajet de 6 à 7 heures.
Et je devrai être de retour à Manille au plus tard le 4 juin prochain.
À Manille, jusqu'à présent, je suis toujours demeuré dans le quartier de Malate, sur le "Khao San Road" manillien, avec ses restos et bars.
Mais ce qui différencie entre autres Malate du Khao San Road de Bangkok, c'est la présence des philippinos pauvres et très jeunes qui fréquentent le quartier en quête de quelques sous pour manger. De plus, on ne trouve pas les nombreux stands de nourriture qui caractérisent KSR. La présence des gardes de sécurité à toutes les entrées d'édifices publics et la présence des deux moyens de transport typiques des Philippines ( "jeepneys' et "tricycles" à moteur et à jambes) sont deux autres grosses différences entre les deux quartiers.
J'avais pris alors beaucoup de photos, que j'ai malheureusement perdues. J'espérais me reprendre à la fin du voyage, mais un autre problème m'y a empêché : je m'étais fait voler ma caméra.
J'y suis revenu cette année pour un autre 3 jours, le temps de faire extensionner mon visa de 21 a 59 jours et de reprendre quelques photos de Manille.
En voici le résultat.
LE PARC RIZAL
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Cette année, par contre, je m'y suis rendu en après-midi. Il y avait très peu de gens qui y circulaient à la différence de l'an dernier, car c'était en fin de semaine et en fin d'après-midi.
En voici tout de même quelques images...l'agitation humaine en moins.
Le lieu où Jose Rizal a été exécuté pour trahison
L'étang du Parc Rizal
Diverses sculptures agrémentent 89 la promenade dans le parc
tout en nous racontant l'histoire des Philippines
LE BORD DE MER
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Manille est une ville portuaire. Son bord de mer est donc très important et on y a aménagé une vaste et longue promenade, fréquentée surtout en fin de journée, bordée par un immense boulevard, avec des restos qui le sillonnent.
L'an dernier, je suis donc allé me promener de ce côté, le bord de mer n'étant pas très éloigné du quartier de Malate. Cette année, j'y suis allé durant la soirée.
Le long de la Baie de Manille, on peut se promener,
y manger, mais aussi s'y reposer.
LE QUARTIER MAKATI
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Le quartier des affaires de Manille se trouve dans le secteur de Makati. En plus des banques, on peut y trouver deux grands centres commerciaux assez agréables à fréquenter, le Glorietta et le Greenbelt, plus cossu. C'est dans ce quartier qu'on trouve de nombreux édifices en hauteur, avec une architecture assez intéressante.
dans l'un des parcs du centre commercial Glorietta
En marchant sur l'Avenue Makati
LE SECTEUR INTRAMUROS
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L'autre secteur de la ville qu'il ne faut pas manquer, c'est la vielle ville de Manille construite à l'intérieur de murailles pour, à l'époque, protéger ses habitants. On y retrouve plusieurs édifices de la période tu coloniale espagnole et le fort qui protégeait l'entrée de la rivière au temps des espagnols, le fort Santiago.
Il faut savoir que les Philippines ont été sous l'emprise de plusieurs pays avant de devenir un pays indépendant :
* 1521 - 1898 : les espagnols durantr4 siècles (Indépendance des Philippines, le 12 juin 1898)
* 1898 - 1941 : les Américains prennent la relève
* 1941 - 1945 : les japonais durant la deuxième guerre mondiale et seront défaits par les forces alliées.
Et ici aussi, au Fort Santiago, on nous rappelle les actes de bravoure de Jose Rizal pour la libération des Philippines de la tutelle des espagnols. Jose Rizal, médecin. écrivain, poète, peintre et sculpteur, fut à l'origine de la rébellion des Philippinos contre les espagnols dans les années 1890. Il fut arrêté et accusé de sédition et fut tué en 1896 dans ce qui est maintenant le Fort de Santiago.
Une des portes de la Vieille ville
tués par les japonais à la fin de la seconde guerre mondiale
Beaux édifices coloniaux de la Vieille Ville
Et pour conclure...
Mon ultime adieu
Adieu, Patrie adorée, terre du soleil chérie, Sur les champs de bataille, en leur fougueux délire, Je vais mourir à l’heure où le ciel se colore, Mes rêves d’enfant, alors, à peine adolescent, Rêve de ma vie, mon désir vif et brûlant, Si sur ma tombe, un jour, tu vois pousser Laisse la lune me couvrir d’une lueur calme et douce, Laisse le soleil brûlant évaporer la pluie Prie pour tous ceux qui mourront dans le malheur, Et quand la nuit obscure couvre le cimetière, Et quand, un jour, ma tombe de tous abandonnée, Mais qu’importe l’oubli dont je n’ai nulle crainte. Patrie idolâtrée, douleur de mes douleurs, Adieu, parents, frères, parts de mon âme ! Jose Rizal |
DÉCLARATION DE M. DE LORIMIER.
Prison de Montréal, 13 février, 1839, 11 heures du soir. "Le public, et mes amis en particulier, attendent peut-être une déclaration sincère de mes sentiments. À l’heure fatale qui doit nous séparer de la terre, les opinions sont toujours regardées et reçues avec plus d’impartialité – l’homme chrétien se dépouille en ce moment du voile qui a obscurci beaucoup de ses actions pour se laisser voir au plein jour. L’intérêt et les passions expirent avec son âme.
Pour ma part, à la veille de rendre mon esprit à mon créateur, je ne désire que faire connaître ce que je ressens et ce que je pense. Je ne prendrais pas ce parti, si je ne craignais qu’on représentât mes sentiments sous un faux jour. On sait que le mort ne parle plus, et la même raison d’état qui me fait expirer sur l’échafaud pour ma conduite politique, pourrait bien forger des contes à mon sujet. J’ai le temps et le désir de prévenir de telles fabrications, et je le fais d’une manière solennelle à mon heure dernière, non pas sur l’échafaud, environnée d’une foule insatiable de sang et stupide, mais dans le silence et les réflexions du cachot.
Je meurs sans remords. Je ne désirais que le bien de mon pays dans l’insurrection, et son indépendance ; mes vues et mes actions étaient sincères, n’ont été entachées d’aucuns crimes qui déshonorent l’humanité et qui ne sont que trop communs dans l’effervescence des passions déchaînées. Depuis dix-sept à dix-huit ans, j’ai pris une part active dans presque toutes les mesures populaires, et toujours avec conviction et sincérité. Mes efforts ont été pour l’indépendance de mes compatriotes.
Nous avons été malheureux jusqu’à ce jour. La mort a déjà décimé plusieurs de mes 18 collaborateurs. Beaucoup sont dans les fers, un plus grand nombre sur la terre de l’exil, avec leurs propriétés détruites et leurs familles abandonnées – sans ressources – à la rigueur des froids d’un hiver canadien. Malgré tant d’infortunes, mon cœur entretient son courage et des espérances pour l’avenir. Mes amis et mes enfants verront de meilleurs jours ; ils seront libres, un pressentiment certain, ma conscience tranquille me l’assurent. Voilà ce qui me remplit de joie, lorsque tout n’est que désolation et douleur autour de moi. Les plaies de mon pays se cicatriseront ; après les malheurs de l’anarchie et d’une révolution sanglante, le paisible Canadien verra renaître le bonheur et la liberté sur le St. Laurent. Tout concourt à ce but, les exécutions même. Le sang et les larmes versées sur l’autel de la patrie arrosent aujourd’hui les racines de l’arbre qui fera flotter le drapeau marqué des deux étoiles des Canadas.
Je laisse des enfants qui n’ont pour héritage que le souvenir de mes malheurs. Pauvres orphelins, c’est vous que je plains, c’est vous que la main sanglante et arbitraire de la loi martiale 19 frappe par ma mort. Vous n’aurez pas connu les douceurs et les avantages d’embrasser votre père aux jours d’allégresse, aux jours de fêtes. Quand votre raison vous permettra de réfléchir, vous verrez votre père qui a expiré sur le gibet pour des actions qui ont immortalisé celles d’autres hommes plus heureux. Le crime de votre père est dans l’irréussite : si le succès eût accompagné ses tentatives, on aurait honoré ses actions d’une mention respectable. Le crime fait la honte et non l’échafaud. Des hommes d’un mérite supérieur m’ont déjà battu la triste carrière qui me reste à parcourir – de la prison obscure au gibet. Pauvres enfants, vous n’aurez plus qu’une mère désolée, tendre et affectionnée pour appui, et si ma mort et mes sacrifices vous réduisent à l’indigence, demandez quelquefois en mon nom le pain de la vie. Je ne fus pas insensible aux malheurs de l’infortune.
Quant à vous, mes compatriotes, puisse mon exécution et celle de mes compagnons d’infortune vous être utile. Je n’ai plus que quelques heures à vivre, mais j’ai voulu partager mon temps entre mes devoirs religieux et mes 20 devoirs envers mes compatriotes. Pour eux je meurs sur le gibet, de la mort infâme du meurtrier ; pour eux je me sépare de mes jeunes enfants, de mon épouse chérie, sans autre appui que mon industrie ; et pour eux je meurs en m’écriant :
VIVE LA LIBERTÉ ! VIVE L’INDÉPENDANCE !"
Chevalier de Lorimier.
Il sera pendu avec quatre de ses compagnons
à Montréal le 15 février 1839 |