Kyaiktiyo (2) ... Huit jours chez les Môns et les Karens, en bref !
Region du sud-est de la Birmanie
19 - 26 janvier 2011
Comme l'an dernier, je vous relaterai mon voyage en Birmanie d'abord avec tres peu de photos, car il est pratiquement impossible de telecharger des photos, a moins de trouver un Cafe Internet plus a jour technologiquement.
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Apres les changements de dates de mes billets d'avion pour Kentung, j'ai donc du reamenager mon trajet. J'ai alors decide de commencer mon voyage birman par la visite de la region du sud-est de la Birmanie.
M'etant deja arrete en 2007 a Bago et au Rocher d'Or, cette annee, je me rendrai dans deux villes principalement : Mawlamyine, region occupee par le peuple Môns et situee le long du Golfe du Bengale; puis, Hpa-An, region Karen qui longe la frontiere thailandaise.
19 - 23 janvier 2011
Chez les Môns de Mawlamyine et autour
Un peu d'histoire...
" L'occupation humaine de la Birmanie remonte à 11 000 ans, mais la première civilisation identifiable est celle des Môns. Ceux-ci ont probablement commencé à migrer depuis l'Ouest de la Chine entre 3000 et 1500 avant notre ère. Ils s'installèrent dans le bassin de la Chao Phraya (sud de l'actuelle Thaïlande) aux alentours du VIe siècle de notre ère. Au cours des siècles suivants, ils s'étendirent vers l'ouest, dans le delta de l'Irrawaddy (sud de l'actuel Myanmar) (...)
En 825, les môns s'étaient fermement établis dans le sud et le sud-est de l'actuel Myanmar, où ils avaient fondé les villes de Pégou (aujourd'hui Bago) et Thaton, et dès le milieu du IXe siècle ils dominaient toute la Basse-Birmanie (...)
D'après Georges Cœdès, le pays Môn aurait été le premier de la péninsule indochinoise à être en contact avec la culture indienne. Selon la tradition Bouddhique, c'est dès le IIIe siècle avant l'ère chrétienne, que l'empereur Ashoka aurait eu des contacts avec les Môns, mais les premiers vestiges indiens dans le bassin de l'Irrawaddy ne datent que du Ve siècle.
C'est donc par les Môns que l'influence indienne serait parvenue jusqu'aux Birmans, présent à Pagan au IIe siècle et dont la migration vers le sud et les deltas se poursuivra jusqu'au Xe siècle.(...)
Les Môns refondent un royaume à Pégou (1287-1539), qui, sous le règne de leur roi Dhammazedi (1472-1492), devient un grand centre de commerce et de bouddhisme (...)
La Basse-Birmanie fut conquise par le Royaume-Uni en 1824 au cours de la Première Guerre anglo-birmane. Les môns aidèrent les britanniques, contre une promesse d'autonomie après la défaite de la Birmanie. Des centaines de milliers de môns émigrés au Siam revinrent dans leur patrie quand elle passa sous contrôle britannique. Cependant les promesses de restauration d'un royaume môn ne furent pas honorées (...)
En 1947, les Môns réclamèrent leur auto-détermination par rapport à l'Union socialiste birmane, mais le premier ministre U Nu refusa de leur accorder des droits nationaux séparés. L'armée birmane intervint dans les zones revendiquées par les séparatistes môns, ce qui provoqua une guerre civile. Les séparatistes môns formèrent le Front Populaire Môn, remplacé par le Nouveau Parti de l'État Môn (NMSP) en 1962. À partir de 1949, les collines orientales de l'État (ainsi qu'une partie de la division de Thanintharyi) passèrent sous le contrôle de sa branche militaire, le Front National de Libération Môn (MNLF). Le MNLF combattait le gouvernement, mais aussi les Karens pour le contrôle du commerce frontalier avec la Thaïlande.
En 1974, pour satisfaire partiellement les exigences séparatistes, l'État Môn, théoriquement autonome, fut formé à partir d'éléments de la Région de Tanintharyi et de la Région de Bago. La résistance continua jusqu'en 1995, où un cessez-le-feu fut conclu, et en 1996 fut fondée la Ligue de l'Unité Mône. Les troupes birmanes continuèrent à intervenir au mépris de l'accord.
Les droits de l'homme dans l'État môn ne se sont pas améliorés depuis. Les organisations internationales ont à plusieurs reprises accusé le gouvernement de violations massives des droits de l'homme, notamment de travail forcé, détentions arbitraires, transferts de populations, vol de terres, viols, etc."
Wikipedia
Mon sejour chez les Môns de Mawlamyine ...
11 heures de train entre Yangon et Mawlamyine
C'est le 19 au matin que je prends le train pour Mawlamyine (Moulmein), un trajet qui devait durer 9 heures mais qui en fait en dura 11. Etant cependant en "Upper Class", ce ne fut pas trop difficile a endurer.
Le trajet nous fait passer par Bago et Kyaiktiyo (le Rocher d'Or). Cette partie du trajet de 6 heures est peut-etre la moins interessante, car le paysage est plutot plat avec des rizieres en fin de saison, donc de couleur plutot brune.
Mais apres Kyaiktiyo, la ca devient vraiment plus interessant : des champs plus verts, des montagnes et leurs stupas dores, des villages.
Et l'arrivee a Mawlamyine me reservait une heureuse surprise : d'un cote le coucher du soleil, de l'autre, le lever de la lune, une grosse boule blanche accompagnant la montagne et ses stupas. Superbe !
La ville de Mawlamyine et la riviere Thanlyn
Comme d'habitude, ma premiere journee a Mawlamyine se passe a me promener lentement dans la ville de 300 000 habitants : le marche, les temples de toutes les confessions religieuse (boudhiste - musulmane - chretienne). La plupart des activites commerciales se trouvent sur une rue parallele au front de riviere, tandis que la riviereThanlwin assure le transport des marchandises d'un villa a l'autre.
A l'est de la ville, se dresse une chaine de montagnes avec une suite de temples permettant d'y admirer les couchers de soleil et une vue magnifique sur la ville, la riviere et sur l'autre versant des montagnes. Je m'y rendrai en moto le lendemain dans le cadre de mon premier tour des temples de la region.
Deux tours dans la region de Mawlamyine...des pagodes bouddhistes et une plage
A Mawlamyine, j'ai demeure au Breeze Rest House. Etant arrive assez tard le premier soir, j'ai du me contenter d'une chambre style "cellule de moine" avec salle bain commune d'une proprete impeccable. Le lendemain on me trouva une chambre un moins etouffante. Et j'y suis demeure tout le temps de mon sejour. Ce qui etait agreable dans ce guesthouse, c'etait le balcon au premier etage faisant face a la riviere et ou l'on nous servait le dejeuner.
L'autre avantage de cette guesthouse, c'est l'information qu'on peut y trouver. Et chaque matin des jeunes viennent nous offrir leurs services pour visiter la region. Apres avoir discute avec quelques-uns, mon choix s'est arrete sur Min Min pour un tour des temples de la region, et le second jour, une balade a la plage de Setse a une cinquantaine de kilometres de Mawlamyine.
Apres 4 jours a Mawlamyine, j'etais pret a partir pour Hpa-An.
24 - 26 janvier 2011
Chez les Karens de Hpa-An et autour
Un peu d'histoire...
" Les Karens sont un groupe ethnique tibéto-birman de 4 à 5 millions de personnes, dont 90 % environ vivent en Birmanie et 10 % en Thaïlande. La junte militaire birmane est en conflit depuis 1948 avec la guérilla karen, qui l’accuse de nettoyage ethnique (...)
Ils constituent, après les Shans, la deuxième des minorités de Birmanie, mais il n’existe aucune statistique précise sur leur importance démographique, tant du fait de la situation politique instable que de l’enjeu que représentent les chiffres. Les Karens ne constituent pas un peuple unifié, mais sont formés de divers sous-groupes aux langues étroitement apparentées (...)
Tout au long de leur histoire, les Karens ont été tributaires de la politique des États dominants qui les ont combattus ou ont cherché à les assimiler. Leurs territoires ont été successivement le théâtre d’affrontements entre Môns et Birmans, Birmans et Thaïs, Birmanie et Empire britannique. Par ailleurs, le Myanmar, où vit l’immense majorité d'entre eux, a, depuis son indépendance, pour préoccupation majeure le maintien de la cohésion interne d’un pays où cohabite avec l’ethnie dominante un tiers de la population composé de multiples peuples non birmanophones, voire non bouddhistes, et cette politique ne fait que renforcer les aspirations nationalistes(...)
En Thaïlande les successeurs de Rama Ier poursuivent sa politique en incitant les Karens, Pwo principalement, à s'installer le long de la frontière depuis la Province de Tak jusqu'à celle de Petchaburi. Rama IV se proclame "Roi des Karens" ; Rama V (1868-1910) entreprend des tournées dans son pays et visite plusieurs colonies Karens dont les habitants deviennent des citoyens thaïs, payant des impôts, élisant leurs chefs de village et de sous-districts. Ainsi beaucoup s’assimilent, gagnent les villes, sont scolarisés, entrent dans la police et l'armée, adoptent le bouddhisme et leur niveau de vie rejoint celui des Thaïs. Certains s'enrichissent en vendant des produits rares destinés à l’exportation tels que bois précieux (aquilaria), cornes de rhinocéros, défenses d'éléphant .
En Birmanie deux événements marquants ébranlent la vie des Karens : l’arrivée des missionnaires chrétiens et la colonisation. En 1813 un couple de baptistes américains, Adoniram et Ann Judson, s’installent près de Moulmein (Mawlamyine), ouvrant la voie à une période d’évangélisation des minorités chin, kachin et karen.(...)
En avril 1937 l'autonomie de la Birmanie, détachée de l'Empire des Indes, a pour conséquence l'instauration d'un système législatif bicaméral : sur les 132 membres de la chambre basse 12 sont élus par les Karens, mais ces timides tentatives pour intégrer à la Birmanie des peuples qui ne l'ont jamais été - même s'ils en ont subi la suzeraineté - vont être anéanties par l'invasion japonaise et l'accession à l'indépendance de l'Union birmane.
Au contraire des indépendantistes birmans menés par Aung San qui voient à tort dans l'armée nippone une alliée qui les libérera du joug britannique, les Karens prennent massivement parti pour les Anglais et sont victimes des exactions commises en 1942 par Armée nationale birmane qui prête main forte à l'envahisseur, et ce jusqu'à sa dissolution.
Après la guerre, alors que les négociations s'engagent entre Birmans et Anglais, les Karens revendiquent la création d'un État Karen autonome auprès de la Grande-Bretagne, puis des premiers dirigeants du Myanmar, Aung San, puis U Nu(...)
Dans la première partie du XXème siècle, la situation des Karens tend à se détériorer. Les zones frontalières, perdant de leur intérêt stratégique et économique, sont délaissées par les souverains Thaïs, alors que la population augmente. Il en résulte un appauvrissement dans le Nord-Ouest, d'autant qu'à partir du règne de Chulalongkorn-Rama V (1876-1916), le Royaume renforce sa centralisation en plaçant les minorités ethniques sous administration directe. Tous les responsables locaux de niveau supérieur au village sont des fonctionnaires dépendant de Bangkok (...)
Les dirigeants Karen qui n'ont pas obtenu satisfaction par la voie légale vont bientôt, comme d'autres minorités ethniques du Myanmar, passer à la lutte armée pour obtenir leur État qu'ils appellent le Kawthoolei. Les multiples insurrections qui éclatent dans tout le pays favorisent d'abord leur action, mais la prise en mains du pouvoir par les militaires tourne à leur désavantage (...)
Les événements du 8-8-88 entraînent le rapprochement entre combattants ethniques et plusieurs mouvements d'opposition birmans, en particulier d'étudiants et de moines bouddhistes, qui forment en novembre 88 la D.A.B. (Democratic Alliance of Burma), présidé par le général Bo Mya avec pour objectif l'établissement d'un gouvernement démocratique et d'un État authentiquement fédéral, objectifs précisés dans les accords de Manerplaw en juillet 1992 : les États fédéraux composant le Myanmar seraient dotés de pouvoirs administratifs, judiciaires et législatifs ; l'Armée passerait sous l'autorité d'un gouvernement démocratique. Fin 1988, début 1989, le N.D.F., fort de 25.000 hommes contrôle encore une grande partie de la frontière. Mais c'est aussi l'époque où la répression accrue de l'armée provoque un raz-de-marée vers la Thaïlande de réfugiés ethniques et politiques qui n'a pas cessé depuis (...)
Les Karens connaissent aujourd'hui des conditions de vie très différentes selon leurs lieux de résidence : zones occupées par l'armée birmane, camps de réfugiés, autres régions (...)
La majorité des Karens vit au sein de la société birmane, dans le delta de l'Irrawaddy et les grandes villes, Yangon, Mandalay, Pa-An, Moulmein. Beaucoup sont apolitiques ou rejettent les méthodes et objectifs de la K.N.U. La plupart n'ont pas connu la violence et l'insécurité, certains se sont élevés dans l'échelle sociale, mais nombre d'entre eux, paysans, pêcheurs, petits commerçants partagent le sort des Birmans défavorisés, avec lesquels ils peuvent entretenir des relations amicales. Néanmoins ils continuent d'éprouver un fort sentiment d'identité et d'appartenance à une minorité nationale. Il est difficile de savoir s'ils sont victimes de discrimination. Il semble qu'ils puissent accéder, exception faite de la carrière militaire, à des niveaux élevés dans bien des domaines, à condition de ne pas exprimer une opposition politique, mais la situation des Birmans n'est guère différente.
Mon sejour chez les Karens de Hpa-An ...
Un trajet de bateau de Mawlamyine a Hpa-An a un cout derisoire : 2 000 Kyats
Ce trajet de 5 heures n'a lieu que deux fois par semaine, le vendredi et le lundi. Et le depart est assez tard : 12h30. C'est donc dire que les touristes de Mawlamyine s'y retrouvent tous et comme il y a peu de guesthouses a Hpa -An, il est preferable de reserver une chambre, et les responsables du Breeze GH peuvent le faire pour nous.
Quant au trajet lui-meme, c'est tout simplement un trajet fabuleux, tout aussi interessant que celui que j'ai fait l'an dernier entre Sittwe et Mrauk U. Et la finale est a couper le souffle avec un coucher de soleil sur des montagnes a la Ninh Binh vietnamienne ou a la Phang Nga thailandaise.
Malheureusement, etant parti une heure plus tard que prevu, nous n'avons pas tout vu, la nuit ayant enveloppe tout ce bel univers.
A l'arrivee, certains qui n'avaient pas fait de reservation, etaient plutot inquiets. Mais en debarquant, les trucks du Soe Brothers Guesthouse nous attendaient et l'on nous transporten a l'hotel. Je m'installe dans ma chambre avec AC et Fan et salle bain privee. Ici pas de dejeuner, mais du cafe a volonte qu'on sirote sur le balcon tout en regardant vivre les birmans.
Hpa-an et autour
Ma premiere journee, je la passe a sillonner les divers quartiers de la ville en prenant un lot de photos. Et je profite de cette journee pour organiser un tour de la region en moto que le Guesthouse. Je specifie mes attentes et le lendemain matin, je pars avec Nay Min pour un tour de 5 heures.
Le premier jour, la plupart des gens arrives en meme temps que moi s'organisent pour visiter la region en groupe de quatre en tuk-tuk, ce qui leur permettait de partager les frais. C'est sur que c'est moins cher qu'y aller avec une moto individuelle. Mais
Ce tour de la region en moto m'a permis de jouir tant que je voulais de ces montagnes aux formes diverses avec a leur pied de rizieres en croissance et d'autres au debut du travail sur le sol avec tracteur thailandais ou buffles birmans. Aussi un autre de ces temples bouddhistes perchesur un piton rocheux.
27 janvier 2011
Retour a Yangon par bus de jour
Et le 27, je revenais a Yangon par bus de jour. Beaucoup moins confortable que le train, meme si c'etait le meilleur bus du moins ce que disaient les gens du Soe Brothers GH.
Le trajet lui-meme en bus de Hpa-An a Yangon est plutot monotone.
Je passe deux nuits a Yangon, et samedi, le 29 janvier, je m'envole vers Kengtung une autre des regions Karens.
A SUIVRE ... DES ARTICLES PLUS DETAILLES ET PLUS DE PHOTOS