Ciné (8) ... Japon : Départs (Yôjirô Takita)

Publié le par Jacques de Jonquière (Québec) à 12:30

 

Jonquière, Québec


 


J'aime beaucoup le cinéma.

Pour moi, le cinéma est une autre façon de voyager et de découvrir d'autres mondes.

Aussi ai-je introduit au menu de mon blogue, une catégorie-cinéma portant sur l'Asie ou sur le cinéma provenant d'Asie.

Vos commentaires nous offrant vos propres découvertes sur le cinéma "asiatique" sont les bienvenues. Elles alimenteront cette section ASIE CINÉMA.


Voici un site sur le cinéma asiatique : Ciné Asie - La passion du cinéma de l'Orient

 

 

"Chacun de nous accompagnera un proche. Chacun de nous partira"

(tiré de la bande-annonce)

 

"DÉPARTS" ... Un autre superbe film sur la culture japonaise ... une réflexion toute en tendresse sur la mort et sur la vie par l'effet même.

 

 

 

PRÉSENTATION DU FILM

 

Japon 2008. Comédie dramatique de Yôjirô Takita. Avec Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue et Kimiko Yo. Durée : 2h11. (v. o. japonaise s.-t. français)

"Lorsque l'orchestre symphonique dans lequel il jouait est démantelé, le violoncelliste Daigo Kobayashi quitte Tokyo avec sa femme Mika pour retourner vivre dans son village natal du nord-est du Japon, et s’établir dans la maison familiale, inoccupée depuis le décès de sa mère. À la recherche d'un nouvel emploi, Daigo répond à une annonce pour un travail "d'aide aux départs", imaginant avoir affaire à une agence de voyages. L'ancien violoncelliste s'aperçoit qu'il s'agit en réalité d'une entreprise de pompes funèbres, mais accepte l'emploi par nécessité financière. Sous l'égide du maître des lieux, qui prend à ses yeux valeur de figure paternelle, Daigo assimile rapidement le rite funéraire, avec ses gestes précis et son caractère solennel. Lorsque Mika apprend le métier qu'il pratique, elle réagit très mal et le quitte. Mais un événement lui fait revoir sa position.

Et puis voici la mort. C'est une nuit qui tombe, et qui revêt le cher disparu. Des étrangers en gants blancs viennent, s’occupent du corps, le préparant pour l'au-delà. Dans DÉPARTS, magnifique film d'un réalisateur japonais peu connu, Yojiro Takita, cette cérémonie funéraire est douce et aussi légère qu'une pluie de pétales. Le trépas devient une invitation gracieuse, intimement liée à la vie, et rien n'est plus éloigné de notre conception occidentale de la mort : il n'y pas trace de cette violence, de cette absurde brutalité qui s'abat chez nous. Difficile à croire : DÉPARTS est, par moments, un film drôle. Une ironie sucrée-salée imprègne ces belles images du beau et grand Japon, des envols des oies sauvages, des montagnes enneigées et surtout de cette constante recherche de ritualité. L'étonnement du personnage principal, sorte de naïf perdu au pays des cimetières, se mue en émotion délicate à travers une histoire pudique et fine, évitant toute lourdeur dans son illustration classique et humble à la fois.

Immense succès au Japon et honoré des plus prestigieuses récompenses nippones, DÉPARTS avait reçu le grand prix des Amériques au Festival des films du monde de Montréal, en 2008, avant de se mériter l’Oscar du meilleur film étranger."

Programmation du Cinéma Cartier, Québec

 

 

La bande-annonce

 

 

 

LE RÉALISATEUR : YÔJIRÔ TAKITA  

 

Pour un interview de Yojiro Takita, voir ICI sur AlloCiné (en français) et ICI sur Youtube (en anglais)

 

 

Né à Takaoka le 04 décembre 1955.

 

Révélé en 2009 avec 'Departures', oscar du Meilleur film étranger, Yôjirô Takita est un réalisateur montant du grand écran japonais.

 

S'il débute sa carrière de réalisateur par une série de films érotiques dans les années 1970-80, Yôjirô Takita remporte un large succès avec son premier long métrage de cinéma 'No More Comics Magazines', en 1986.

 

Successivement inspiré par la comédie avec 'The Yen Family' (1988) et 'We Are Not Alone' (1993), le thriller, avec 'Nemuranai machi - Shinjuku same' (1993), le drame fantastique, avec 'The Yin Yang Master' et enfin la fresque historique avec 'When the Last Sword is Drawn', Yôjirô Takita se forge progressivement une place de choix dans le cinéma japonais. Réalisateur éclectique, il choisit d'adapter en 2005 la pièce 'Blood Gets In Your Eyes' à travers 'Ashura', combat effréné entre démons et samouraïs dans le Japon du XIXe siècle.

 

En 2009, il s'illustre dans un nouveau registre, le portrait social. Avec 'Departures', histoire d'un violoniste employé dans une société de pompes funèbres, le cinéaste acquiert la reconnaissance internationale.

Evene

 

NAISSANCE D'UN FILM...

 

Il y a 10 ans...

Il y a 10 ans, durant un voyage en Inde, le comédien Masahiro Motoki avait été fortement marqué par une cérémonie de passage dans l'au-delà. Au point que par la suite, il n'a cessé de s'intéresser au rituel de mise en bière et aux personnes spécialisées dans ce domaine. Masahiro Motoki qui avait déjà collaboré avec le producteur pour Gemini où il tenait le rôle principal, a fait part au producteur de son envie de faire un film sur l'univers des pompes funèbres. Les deux hommes ont alors chargé un scénariste de télévision connu, Kenji Koyama, d'écrire le script. Ce dernier n'avait encore jamais écrit pour le cinéma. C'est ainsi qu'est né Departures.

Préparations à la mise en bière

Lors des repérages, l'acteur principal, le réalisateur et l'équipe technique ont assisté ensemble à une cérémonie de mise en bière, de manière à s'imprégner de l'atmosphère et de pouvoir ensuite la retranscrire de la meilleure manière qu'il soit dans le film.

Des repérages minutieux

Pour les décors extérieurs, l'équipe a recherché des lieux et endroits en voie de disparition, oubliés du temps, à la fois mélancoliques et chaleureux, comme les bains publics. Pour se faire ils ont choisi la ville de Sakata, dans le département de Yamagata. La maison de la famille de Daigo et le bâtiment de l'Agence NK, ont été ainsi repérés puis rénovés pour le film. Tous les décors extérieurs ont été pris dans cette région et cela sur une période de quatre saisons. En ce qui concerne les décors intérieurs, ceux-ci ont été construits en studios à Tokyo.

Des défunts difficiles !

Une des plus grande difficulté rencontrée durant le tournage, a été la mise place des séquences avec les défunts. Joués par de véritables acteurs, même en s'efforçant de rester immobiles, ils sont trahis par des mouvements de cils ou de corps. Par conséquent, de faux cadavres ont été fabriqués et pour les plans où les corps sont manipulés, la décision fut prise de recourir aux images de synthèse. Avant de procéder de cette manière, la première mise en bière du film, a été tournée avec une véritable actrice (Daigo glisse ses mains sous le vêtement de la défunte et est surpris par ce qu'il y trouve). L'actrice sélectionnée pour le rôle avait du mal à supporter les chatouillements et ne pouvait s'empêcher de bouger. Sayuri Shirai a été choisie, après une nouvelle audition parmi 200 candidates.

Un long entraînement

Masahiro Motoki qui interpréte Daigo, a été dans l'obligation de suivre des cours intensifs de violoncelle et de mise en bière. Pendant le tournage, il a continué de prendre deux heures de cours de violoncelle chaque soir dans une chambre d'hôtel. Pour la mise en bière, il s'entrainait sur son agent et des membres de l'équipe en suivant les indications d'un professionnel.

La musique

C'est au compositeur Joe Hisaishi, auteur de toutes les musiques des longs métrages de Hayao Miyazaki, qu'a été délivré la tache de composer la musique de Departures. Le compositeur avait déjà auparavant travaillé avec le réalisateur sur un de ses films. Par coïncidence, il venait de commencer la préparation d'une tournée centrée autour du violoncelle. A la lecture du scénario il vit là un signe du destin et accepta tout de suite.

Durée ?

L'équipe a commencé à tourner les plans de paysages enneigés au début de l'année 2007, mais le tournage à commencé officiellement en printemps. Un tournage qui a duré 40 jours entre Tokyo et la région de Yamagata.

Changement d'âge !

Le réalisateur et le producteurs ont rencontré de grosses difficultés pour trouver l'actrice qui interprèterait le rôle de la femme de Daigo, Mika. En effet, dans le scénario le personnage a entre 35 et 40 ans et aucune actrice dans cette tranche d'âge, ne semblait satisfaisante. Le réalisateur, Yojiro Takita a suggéré aux producteurs, l'actrice Ryoko Hirosue qui interprètait déjà une épouse de l'un des personnages principaux dans Himitsu réalisé par lui précédemment. Subsiste néanmoins un problème, c'est que l'actrice à 28 ans et du coup bien plus jeune que le personnage tel décrit dans le script. Il a fallu donc le revoir et le transformer ainsi que le scénario pour l'adapter à une femme trentenaire.

 

AlloCiné

 

 

DES CRITIQUES...


"Certes, la tradition est japonaise mais il est aisé de comprendre pourquoi Departures a tant voyagé : le rituel, presque désuet, rappelle au bon souvenir de toute société ses moeurs d’antan, quand la mort et les morts étaient laissés aux soins de la famille, des proches.

Yojiro Takita évite toutefois la lourdeur comme les clichés et désamorce le dégoût du spectateur en mettant joyeusement en scène celui de Daigo. Les situations prêtent à sourire plus qu’à rire et préparent le spectateur à aimer, partager et surtout respecter cette vocation nouvelle et inhabituelle. Pudique et classique, Departures est un film qui séduit surtout par son humilité et sa justesse." (Anabelle Nicoud, dans Moncinéma.cyberpresse.ca)

 

"Si je devais décrire le film en un mot ce serait surement douceur qui me viendrais le premier. Tout n'est que douceur que ce soit dans les mouvements, dans le rythme, dans les pensées, dans la musique etc. En parlant de musique la composition du grand Joe Hisaishi est vraiment sublime en particulier les derniers morceaux. Le film évite totalement le pathos ce qui est en soit un grand motif de satisfaction sur ce genre de film. L'émotion est pure, brute. Les acteurs tiennent tous bien leur rôle, chaque personnage à sa part d'attention (...) Au final Departures est une belle réussite, un film unique en son genre qui traite un sujet original et profond." (Dodeo dans AlloCine)

 

"Un beau film sur la vie et la mort et l'importance de pouvoir dire adieu à ceux qui nous quittent. (...)  Le réalisateur nous invite à la confrontation des proches avec leur défunt. On y voit l'importance de prendre le temps de se séparer de ceux qui partent pour le voyage final. On assiste surtout à la cérémonie de préparation au voyage ou on purifie le corps du défunt. Il s'agit d'un rite plein de respect et d'amour fait par l'officiant. Il faut voir tous ses gestes respectueux fait devant la famille. On y sent que ce rituel adoucit la peine causée par cette ultime séparation. En fait, on comprend que nous devrions vivre ces instants au lieu de les fuir et de se hâter de passer à autre chose. Un film enrichissant." (Normand Paquette dans Voir)


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