Siem Reap (3) ... Après Angkor Wat, des temples bouddhistes
Siem Reap, Cambodge
18-21 mars 2007
Environ 139 458 habitants (2020)
Porte sud de la Ville Royale d'Angkor Thom
Voici enfin le troisième article sur Angkor, tel que promis.
Après avoir pris connaissance du principal Temple d'Angkor, Angkor Wat, et donné un aperçu des origines de ce magnifique temple, voici maintenant une série de temples construits après Angkor Wat, soit du XII-XIIIe siècle par le roi Jayavarma VII (1181-1215), un roi bouddhiste à la différence des autres rois qui l'ont précédé.

À l'influence hindouiste s'ajoutera donc peu à peu l'influence bouddhiste. C'est pourquoi nous y retrouverons certains des personnages et symboles typiques des temples bouddhistes. Certains des temples furent agrandis ou terminés par ses successeurs.
Voici donc quatre des Temples de cette période qui m'ont particulièrement plu.
BANTEAY SAMRE
Construit par Suryavarman II vers 1150
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Le Banteay Samrè (la citadelle des Samrès) est un temple hindouiste dédié à Viṣṇu, et fut construit au milieu du XIIe siècle, probablement un peu après Angkor Vat, par Sūryavarman II. Les Samrès peuplaient la région entre le Tonlé Sap et le Phnom Kulēn. (Wikipedia)
BANTEAY KDEI
Construit par Jayavarman VII vers 1185
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Le Banteay Kdei (littéralement « la citadelle des cellules monastiques ») est un temple d'inspiration bouddhique édifié par Jayavarman VII vers 1185.
Ce monument a eu une histoire mouvementée, son édification a certainement utilisé des éléments antérieurs, puis il fut victime de nombreuses retouches et destructions dues à la réaction shivaïte après la mort de Jayavarman VII.
Envahi par la végétation, le temple, malgré les travaux de dégagement, est encore occupé par de gigantesques fromagers dont les racines minent l'édifice à plusieurs endroits.
Le Sras Srang à côté du temple
TA PROHM
Construit par Jayavarma VII vers 1186
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"Le Ta Phrom a été construit sous le règne de Jayavarman VII comme monastère et université bouddhique Mahāyāna sous le nom Rājavihara (le monastère du roi).
Jayavarman VII est le seul roi khmer à avoir édifié deux grands temples.
Le premier des deux, Ta Prohm fut consacré en 1186 et dédié à la famille du roi : l'idole principale (Prajnāpāramitā, la personnification de la sagesse) a pris modèle sur sa mère, tandis que les deux temples satellites de la troisième enceinte étaient consacrés l'un à son guru (nord) et l'autre à son frère aîné (sud).
Il édifiera ensuite le Preah Khan en l'honneur de son père, identifié à Lokeśvara. Grand bâtisseur, il dote également Angkor de nombreux édifices de moindre taille dont le Banteay Kdei et construit dans tout l'empire khmer de l'époque." (Wikipedia)
Le Temple de Ta Phrom quant à lui, se caractérise par la décision qu'on a prise de laisser en l'état le temple tel qu'on l'a trouvé au début du XXe siècle, envahi par les racines géantes des fromagers.
Vraiment impressionnant.
Ce temple fut l'un des plus gigantesques d'Angkor : ce "monastère du roi" abritait 260 divinités, servies par plus de 12500 personnes habitant cette ville dans la ville.
Pendant que papa et maman travaillent...
PREAH KHAN
Construit par Jayavarma VII vers 1191
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Le Preah Khan (épée sacrée) était un complexe monastique bouddhiste nommée Jayaçri (victoire glorieuse) en l'honneur de la victoire sur les Chams de Jayavarman VII qui l'érigea en 1191.
Le site a servi de ville provisoire pendant la construction d'Ankgor Thom et le monastère fut terminé après que Jayavarman VII se soit installé dans son nouveau palais (1190).
Le Temple fait un peu penser au temple de Ta Phrom avec ses racines géantes qui en envahissent certaines parties.
Mais ce qui en fait surtout la beauté, ce sont ses murs avec des sculptures superbement conservées et la présence manifeste des signes bouddhistes : gardiens géants du temple et statue du bouddha entre autres.
Entrée du Temple de Preah Khan
Gardiens géants à l'entrée du Temple
Statue du Bouddha à l'intérieur du Temple
Apsaras sur un des murs :
êtres célestes, à l'origine divinités des eaux, devenus aériens
NEAK PEAN
Construit par Jayavarma VII vers 1191
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Autre temple assez spécial construit par le même Jayavarma VII : "un grand bassin entouré d'escaliers. Au centre, une toute petile île où se dresse un sanctuaire. Autour, quatre bassins plus petits, également carrés" (Le Routard).
Bassin central et l'île-sanctuaire
Une des portes permettant aux eaux
de se déverser dans les bassins plus petits
Sculpture devant le sanctuaire
représentant une Divinité déguisée en cheval
et traînant des hommes par sa queue
TA SOM
Construit par Jayavarma VII vers 1191
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Le Ta Som (l'ancêtre Som) est un temple bouddhiste construit dans le style du Bayon.
LA VILLE ROYALE D'ANGKOR THOM
ET LE TEMPLE DU BAYON
Construits par Jayavarma VII et Indravarman II
de 1200 à 1243
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L'arrivée sur le trône du roi Jayavarma VII mettra fin à l'occupation du Cambodge par les Chams et le roi voulut alors protéger son royaume des possibles occupants étrangers. Fervent croyant bouddhiste, il invoquera alors les dieux pour assurer la protection du pays et de sa capitale, Angkor.
Et, en plus des nombreux temples qu'il fera construire, il fondera la ville Royale d'Angkor Thom bien protégée par une muraille de 8 mètres de haut et longue de 12 kilomètres et par des douves larges de 100 mètres.
Malheureusement il ne reste que très peu de vestiges de la ville. Mais la porte sud de la ville et la présence, à l'intérieur de ses murs, de temples fort bien conservés donnent une bonne idée de l'importance qu'avait cette ville royale.
L'entrée de la ville est assez spectaculaire avec sa porte en arche au sommet de laquelle on peut voir un personnage aux 4 visages et qui est précédée d'une chaussée bordée de 54 statues de géants soutenant le naga sacré (serpent sacré aux multiples têtes et représentant les dieux).
Porte sud de la Ville Royale d'Angkor Thom
Après avoir traversé la porte, on atteint le temple du Bayon ("La Montagne magique") qui marque le passage de l'influence hindouiste à celle du bouddhisme.
C'est un Temple très différent des autres. Comme le dit Le Routard, Le Bayon est "une massive montagne sculptée de 200 visages aux yeux inquiétants et au sourire énigmatique. Ces êtres d'un autre monde vous observent du haut de leur sérénité totale".
Vue d'ensemble du Temple Le Bayon
Une sculpture murale marquant l'infLuence hindouiste
En conclusion...
Il y aurait eu beaucoup d'autres choses à dire et à montrer sur Angkor, mais il me fallait faire des choix : d'abord choisir les sites que je visiterais, puis choisir ceux dont je parlerais dans mon blogue.
Les trois textes que vous venez de lire ne sont donc qu'une vue partielle et partiale de ce qu'est Angkor...chacun des visiteurs y trouvant bien ce qu'il veut.
Aussi plusieurs autres points de vue peuvent être présentés...une simple recherche sur Internet vous en convaincra.
Et en guise d'hors-d'oeuvre...
Angkor, cite Khmere de Claude Jacques et Michael Freeman
et Le Guide du Routard