Bago ... Des Temples, des pagodes et des monastères
Article mis à jour à Jonquière en novembre 2011
Bago, Birmanie
14-15 février 2007
Environ 48 000 habitants
Le nouveau Bouddha géant Shwethalyaung
Après avoir visité un nombre incalculable de pagodes, de temples et de monastères bouddhistes, j'ai senti le besoin de profiter de ma visite à Bago pour ramasser ce que j'ai compris de ce trait fondamental du peuple birman, sa dévotion envers Bouddha.
Surtout que j'y ai rencontré un moine-ermite bouddhiste et français. Il était venu une première fois au Myanmar avec son voilier, en tant que touriste. La méditation, cet aspect essentiel du bouddhisme, l'a tellement frappé et intéressé que deux ans plus tard, il vendait son voilier et revenait en Birmanie pour y suivre les enseignements du bouddhisme en devenant ermite. Quand il m'a rencontré (car c'est lui qui m'a relancé à l'hôtel, ayant appris que j'étais québécois) cela faisait sept ans déjà qu'il vivait la vie d'ermite, c'est-à-dire en vivant davantage dans les villages et dans la forêt que dans les monastères.
Le bouddhisme
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Il faut savoir que les birmans sont bouddhistes à 85 %.
À leur bouddhisme se mêlent quelques croyances relevant plus de la superstition comme l'importance accordée au jour de la naissance de quelqu'un. Ainsi la vie de chacun est prédestinée selon la journée où il est né. Chaque jour comporte un chiffre chanceux, un astre et un animal représentatif et les "lecteurs d'avenir" se basent beaucoup sur ces aspects pour vous orienter dans l'avenir. De plus, la semaine comptrend 8 jous (mercredi matin et mercredi après-midi) et dans chaque pagode, il y a un lieu ou chacun peut aller faire ses dévotions devant l'oratoire de son jour de naissance...pour y attirer la chance,
Ça vous intéresse de savoir ? Alors voici pour chacun des jours le chiffre, l'astre et l'animal qui y sont rattachés :
Dimanche : 1, Soleil et garuda (animal mythique qui ressemble à un coq !)
Lundi : 2, Lune et tigre
Mardi : 3, Mars et lion
Mercredi am : 4, Mercure et éléphant avec défense
Mercredi pm : 8, Raha (planète imaginaire) et éléphant sans défense
Jeudi : 5, Jupiter et souris
Vendredi : 6, Venus et cochon-d'inde
Samedi : 7, Saturne et dragon
Moi, c'est vendredi : un moine à la pagode de Yangon l'a retracé dans son petit livre qui contient toutes ces informations date de naissance/jour de la semaine.
Mais le bouddhisme c'est beaucoup plus que cela. Ce que j'en ai compris, en gros (le moine-ermite français m'a donné quelques références), c'est que le bouddhisme enseigne que la vie est souffrance, qu'elle est souffrance parce que trop centrée sur les désirs, et qu'on peut s'en défaire par une technique de méditation et d'action dans cette vie, et dans un autre si nécessaire. De plus, cette philosophie de vie semble être plutôt individuelle et respectueuse des autres approches religieuses. On ne sent pas ches les bouddhistes ce désir de convertir l'autre, comme cela est présent dans le christianisme et l'islamisme, par exemple.
Pour manifester au Bouddha leur dévotion, les birmans se sont donnés diverses institutions, et continuent à les développer grâce aux donations qu'ils font dans de boîtes vitrées disponibles partout sur le site, lors de leur visite dans les pagodes.
De plus, dans plusieurs villes, il y a des représentations du Bouddha dans diverses positions, dont celle couchée. Ici a Bago, on vient d'en ériger une immense sur le bord d'un petit lac artificiel, la plus grosse du Myanmar. On y retrouve aussi d'une facon évidente l'empreinte du pied de Bouddha avec ses 108 caratères, l'un des traits caractéristiques de cette représentation de Bouddha.
Sous-bois à l'extérieur de la Pagode
Le nouveau Bouddha géant à l'extérieur de la Pagode (70 mètres)
Le Bouddha géant à l'intérieur de la Pagode
Parmi les institutions majeures de la vie bouddhiste, on retrouve les pagodes, les temples et les monastères.
La Pagode (paya) et le temple (patho)
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La pagode est le lieu des dévotions et des offrandes au Bouddha, le Temple est le lieu de méditation. Dans chacune des pagodes, il y a des temples, mais il y a des temples indépendants des pagodes. De toutes les pagodes existant au Myanmar, quatre se détachent du lot.
J'en ai visité trois :
- Shwedagon (Yangon), sans aucun doute la plus importante et la plus belle
- Shwezigon (Bagan)
- Shwemawdaw (Bago)
- Shwesandaw (Prome)...je la verrai dans un autre voyage
Pour me démêler un peu, j'ai essayé d'identifier les quelques traits communs à la plupart des pagodes.
D'abord le teritoire de la pagode forme un carré ou un rectangle avec quatre entrées, une à chaque point cardinal, l'entrée principale étant garde la majeure partie du temps par deux lions, de dimensions différentes selon l'importance de la pagode il me semble. Bien souvent la pagode a été érigée au sommet d'une colline, et on y accède par un escalier recouvert jalonné de divers étals de vendeurs alliant des objets religieux jusqu'aux boissons rafraîchissantes.
À chacune des entrées de la Pagode on retrouve une salle de prière avec un ou plusieurs bouddhas dans des positions différentes. Surmontant ces quatre salles de prières, il y a le stupa central, souvent en or, avec à sa pointe une ombrelle sertie de pierres précieuses et de petites clochettes dont le teintement se fait entendre lorsqu'il y a un peu de vent.
Autour de ce point central de la pagode, sont érigés divers temples, ou salles de recueillement et de méditation ou simplement de relaxation. Puis de petits oratoires représentant les 8 jours de la semaine bouddhiste avec un petit bouddha et la représentation de l'animal du jour.
Et souvent aussi, on peut retrouver de plus petites pagodes à l'intérieur de la grande.
entouré de stupas plus petits
et un morceau de l'ancien stupa
tombé lors d'un tremblement de terre en 1917
Deux des quatre Bouddhas dos à dos de la pagode
Restauration d'un des quatre Bouddhas de la Pagode
Les monastères
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L'autre institution centrale de la vie birmane, ce sont les monastères.
Il faut savoir que tous les garcons entre 7 et 12 ans doivent passer au moins une semaine dans un monastère, comme novice, et doivent y retrourner autour de 20 ans pour un temps minimum plus long. Certains y passeront leur vie, d'autres sortiron après le temps-limite. Mais on peut toujours y revenir et demeurer moine le temps qu'on veut.
C'est pour eux l'occasion de recevoir une éducation religieuse puis une éducation scolaire plus traditionnelle. D'ailleurs c'est une façon pour les familles plus pauvres d'assurer à leurs enfants une éducation de base.
Au monastère, la vie est frugale : les moines ne possèdent que leur habillement, une ceinture de cuir, un bol à aumônes, une aiguille à coudre, un rasoir, une ombrelle et un éventail. De plus, chaque matin, ils doivent se lever tôt et partir demander l'aumône au gens du dehors, en biens, nourriture ou en argent. C'est ce qui leur permettra de se nourrir.
Quant aux filles, elles peuvent elles aussi devenir moines mais elles ont des règles différentes, et sont moins bien vues que les moines-hommes. D'ailleurs on en voit très peu : elles sont 25 000 pour 300 000 moines. Et elles sont habillées différemment, dans des tons de rose.
Les monastères furent érigés la plupart du temps par les rois : ils accompagnèrent donc de très près l'histoire du peuple birman. La plupart sont construits en bois de teck noir avec une base architecturale semblable : une grande salle de prières, un temple, un ou des réfectoires avec ses cuisines, des salles de cours ou les moines récitent en chantant les prières et se balancent d'avant en arrière un peu comme on voit les juifs récitant leurs prières, les chambres à coucher et des lieux pour l'hygiène corporelle.
À Bago, on retrouve le plus grand monastère du Myanmar avec ses 1200 moines : le monastère est en lui-même un petit village. On peut assez facilement entrer dans l'intimité des moines, à la différence de nos monastères catholiques où tout semble être sous le secret. De plus les moines souvent vont s'adresser à nous et nous interroger sur notre pays. Et pour les plus jeunes moines, ce sont des enfants et ils le demeurent : des gamins qui se coltaillent, qui nous sourient durant leurs prières, etc.
En voici quelques images.
À l'heure des prières récitées en "chantant"
C'est l'heure de l'hygiène corporelle...
Pendant ce temps, on s'affaire aux cuisines...
On attend en silence le son de la cloche
annonçant l'entrée au réfectoire...
Je termine ce petit voyage à Bago avec quelques images d'un coucher de soleil...