Hsipaw (1) ... Deux jours chez les Shan
Article mis à jour à Jonquière en novembre 2011
Hsipaw, Birmanie
1 - 2 février 2007
Environ 10 000 habitants
Dans une gare entre Mandalay et Hsipaw
Avec ces décalages et tout ce que j'ai à vous raconter, je ne sais vraiment pas trop par quel bout commencer.
Alors allons-y avec la plus récente partie de mon voyage, mes trois jours au pays des Shans, une des neuf ethnies qui forment l’Union du Myanmar. Elle forme environ 11% de la population et est de descendance thaie. C’est une des ethnies qui a eu de nombreux conflits avec les autorités, car une partie de la population revendique plus d’indépendance.
Leur territoire se trouve à l’est du Myanmar et deux routes principales peuvent nous mener dans ce coin du pays. L’une, plus au sud et non loin du lac Inle, mène à Taunggyi, la capitale de l’état avec ses 200 000 habitants, l’autre, au nord, mène à Lashio, en passant par Maymio et Hsipaw (ou Thipaw). C’est cette seconde route que j’ai empruntée, sans aller jusqu'à Lashio toutefois.
À Mandalay, je m’étais rendu au kiosque touristique de la gare centrale pour y prendre quelques informations. Le jeune préposé, après avoir écouté mes attentes, m’a suggéré de m’y rendre par train, puis de revenir par bus, ce qui aurait l’avantage de me faire découvrir deux routes différentes. Idée achetée aussitôt. J’achète mon billet pour Thipaw en pemière classe et côté fenêtre pour tout voir.
J'en suis encore en début de voyage, et ça paraît ! Je ne suis pas encore habitué à prévoir. Le jeune préposé m’avait dit : le train n’a pas l’air climatisé … je me me suis vu tout de suite suant sous le soleil ; il n’y a pas de wagon-restaurant … je me vois tout de suite ne pas manger de la journée à moins d'emporter quelques victuailles.
Avec cela en tête, je décide de n’apporter que mon sac de jour et de laisser mon sac à dos à l’hôtel où j’ai réservé une chambre pour le retour. Dans mon sac, j’y mets ce qu’il faut pour la toilette, une paire de short et de pantalon long, deux chemises à manches courtes, des sous-vêtements, le strict nécessaire quoi !
En train vers Hsipaw |
Je pars donc vers 6 heures de l’hôtel avec le taxi que j’avais réservé la veille. Arrivée à la gare, je trouve sans peine la plateforme où le train nous attend. En première classe, les bancs sont avec des dossiers en bois mais avec un coussin de deux pouces d’épaisseur pour aider le fessier à supporter les dix heures de voyage prévues. Toutes les fenêtres du wagon sont ouvertes : fermées, elles sont faites de métal avec des ouvertures pour l’aération, on y voit alors très peu vers l’extérieur. Déjà, le wagon est presque complet, la plupart étant des birmans…je ne repère qu’un seul autre couple d’étrangers.
En entrant dans le wagon, je suis aussitôt assailli par un doute…tous les passagers ont des gilets ou des polars, des tuques, certains des gants de laine, certains dormant bien recouverts de couvertures de laine…et moi avec mes shorts et ma chemise courte sur le dos !!!
Gros doute !!!
Et à 6h45, le train se met en marche après avoir fait entendre son long cri plaintif. En route pour Thipaw : arrivée prévue pour 17h00.
Tout va bien jusqu’à la traversée des zones montagneuses, surtout que le ciel s’est couvert et qu’une pluie continue s’est mise à se répandre dans la nature. Avec le vent qui s’engouffre par les fenêtres, voilà un cocktail des plus frisquets : ça prend donc très peu de temps pour que j’aille aux toilettes remplacer mes shorts par mes pantalons longs. C’est le mieux que je peux faire. Je tenterai de préserver ma chaleur en me croisant les bras !
On se réchauffe comme on peut...ici, un moine
Les arrêts du train dans chacun des villages sont les bienvenus. Ça donne un répit aux attaques du vent, mais surtout c’est l’occasion, pour les gens du village de nous accueillir en nous offrant de quoi manger : des fruits, des légumes, des fritures salées, d’autres sucrées, du riz, des brochettes de viande, etc. …vraiment pas besoin de wagon-restaurant !
Mais mon problème de froid n’est pas réglé pour autant. Aussi lorsque je me rends compte que certains ont abaissé leur fenêtres, je n’hésite pas à en faire autant, les réouvrant à l’approche d’un village. Pour les paysages, je me contente de regarder par les fenêtres ouvertes de l’autre côté de l’allée centrale.
Mais je commence à m’interroger sur mon arrivée à Thipaw. Ça ne m’intéresse vraiment pas de geler pendant deux jours. J’envisage alors la possibilité de repartir dès le lendemain par bus et de rentrer à Mandalay. Et je me dis que je m’y reprendrai, car j’ai de plus en plus l’impression que je visiterai à nouveau ce pays, comme l’ont fait d’ailleurs plusieurs touristes que j’ai rencontrés jusqu'à présent.
Dans la ville de Hsipaw
|
Mais, revenons à notre histoire !
- une salle de billard remplie de jeunes et où d'autres jouent de la guitare en attendant leur tour (ils accepteront même de me chanter une chanson traditionnelle Shan).
- Dans un autre petit resto, de la musique attire mon attention au point que je demande au propriétaire ce qui se passe : il m’amène alors dans une autre salle où je découvre des jeunes s’exercant au karaoké
- Et ma tentative non réussie (un premier échec !) de photographier une jeune adolescente toute timide, derrière une montagne de livres dans une petite librairie, et ce, sous le regard amusé de sa mère, je suppose...voilà un bien beau commencement de visite.
Le lendemain, déjeuner (jus-toasts-oeufs-café-the-fruits) puis le jeune préposé de l’hôtel, Cristo, s’offre pour me faire découvrir sa région en allant nous promener dans les quelques villages Shan tout près de la ville. Comme je lui indique que je crains le froid, il m’offre un jacket…et voilà…tout est de nouveau réglé !
On part donc visiter la ville et les villages Shan tout autour.