Québec-Été 2020 (4) ... Ville de Saguenay : Jonquière, une ville et deux industries majeures, le papier et l'aluminium

Publié le par Jacques B de Jonquière (Québec) à 11:55

Ville de Saguenay, Québec
D'août à octobre 2020

 

sag-2 kénogami (20)
Le tombeau de William Price III
avec le Barrage de Chute-à-Caron en arrière-plan

2020-Ville de Saguenay

 

ARRONDISSEMENT DE JONQUIÈRE

 

  • Fondation de JONQUIÈRE par Marguerite Belley en 1847
  • Fondation de LAC-KÉNOGAMI, anciennement Saint-Cyriac, par Cyriac Buckel en 1888

Marguerite Belley est considérée comme la fondatrice de Jonquière. 

Dès 1847, Marguerite Maltais-Belley quittent la Malbaie et, avec deux de ses fils, Thomas et Léandre, occupent le site, défrichent les terres et construisent la première cabane à la Rivière-aux-Sables. L’un de ses autres fils, Romuald, s’établit plutôt à Alma. Vers 1853, Marguerite Belley quittera le Saguenay pour retourner à Charlevoix et laissera dans la région quatre de ses enfants.

Thomas Maltais, né à La Malbaie le 8 décembre 1830, s'occupera de ses terres jusqu'à sa mort en 1889.  C’est là qu’à force de travail et d’économies, il réussit à amasser une jolie fortune. Propriétaire d’une des plus belles fermes du Saguenay, il aimait la culture et y consacrait tous ses efforts.

En 1850, le canton de Jonquière, nommé en l'honneur de Jacques-Pierre de Taffanel de la Jonquière, gouverneur de la Nouvelle-France de 1749 à 1752, est proclamé et Jean Allard en sera le premier maire. En 1883, le canton de Jonquière devient la paroisse de Saint-Dominique-de-Jonquière, puis village de Jonquière en 1904. Il faudra attendre 1912 pour qu'advienne la Ville de Jonquière et en 1956, la Cité de Jonquière.

Jonquière se développe rapidement, grâce notamment à la création d’usines de pâte à papier au début du xxe siècle, dont la Pulperie de Jonquière (1899).

 

  • Fondation de KÉNOGAMI par William Price III en 1912

Le 7 décembre 1901, William Price se portait acquéreur de 600 actions de la Pulperie de Jonquière, une pulperie (usine de pulpe de bois) construite en 1899 à Jonquière, prenant ainsi le contrôle de l'entreprise.  Le mot pulpe et l'expression pulpe de bois étaient utilisés alors au Québec pour désigner la pâte à papier. L'entreprise a néanmoins continué à être connue par les gens sous le nom de « Price Brothers »

Avant la fondation de Kénogami, son territoire était rattaché à la paroisse de Jonquière, dont il était une extension essentiellement rurale. En 1909, la Price Brothers and Company, sous la présidence de William Price III, acquiert, pour 135 000 $, un terrain de 400 acres sur le futur site de Kénogami, pour y construire une usine de pâtes et papiers ainsi qu'une ville de compagnie. En 1911, on entame la construction des installations industrielles et des premières résidences.

Kénogami est érigée en municipalité en 1912. William Price III s'était porté acquéreur de ce nom en l'achetant à l'actuelle municipalité de Larouche, pour une somme de 200$. Ce toponyme, signifiant « lac long » en innu, désigne avant tout le lac d'où s'écoule la rivière aux Sables.

Le premier maire de Kénogami est Oswald A. Porritt, le gérant de l'usine. Jusqu'au début des années 1940, la vie municipale est marquée par la présence et l'influence de la compagnie. En 1913, la Price Brothers obtient une exemption de taxes pour toutes ses installations pour une durée de 25 ans.

Entre 1912 et 1922, le nombre de maisons à Kénogami passe de 40 à plus de 300. La Price Brothers fait construire plusieurs bâtiments utilitaires comme les staff houses, deux résidences du quartier des Anglais bâties en 1913 et en 1925, afin de loger les cadres célibataires de la compagnie.

Des lieux de culte, protestants comme catholiques, font leur apparition dès les premières années de Kénogami. La chapelle anglicane St. James the Apostle est érigée en 1912, au coin des rues Price et du Roi-Georges, pour combler les besoins religieux des cadres de la compagnie. La première chapelle catholique est quant à elle construite en 1913. Elle est remplacée en 1929 par l'église Sainte-Famille, conçue selon les plans de l'architecte Alfred Lamontagne. La paroisse Sainte-Cécile n'est érigée qu'en 1947, et son église est achevée en 1950.

En 1912, l'usine de Kénogami peut produire jusqu'à 150 tonnes de papier par jour, en 1920, l'usine porte la production quotidienne à 500 tonnes de papier et 25 tonnes de carton. En 1924, la Price Brothers devient la première productrice de papier journal au Canada. Après maintes fusions, l'usine appartient depuis 2007 à la papetière Produits forestiers Résolu, et ne compte désormais qu'une seule machine.

 

  • Fondation d'ARVIDA par Arthur Vining Davis en 1926

Arvida a été spécifiquement créée pour les besoins de la compagnie Alcoa (devenue ensuite Alcan et maintenant Rio Tinto Alcan), qui y a installé une importante usine de production d'aluminium, longtemps la plus grande du monde.

Arvida tient son nom des initiales du président de la compagnie Alcoa : Arthur Vining Davis. La compagnie Alcan a géré la majorité des aspects de la vie municipale, de l'urbanisme, des services de santé, de l'éducation, des sports et des loisirs de la ville jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Arvida, autrefois surnommée la « Washington du Nord », était un modèle parmi les villes de compagnies planifiées du XXe siècle. Elle a été construite à partir de 1926 pour y loger les ouvriers et cadres de l’aluminerie.

C’est l’architecte et « town planner » new-yorkais Harry B. Brainerd qui a dessiné les plans en intégrant les plus récentes théories urbaines de l’époque. Par la suite, la compagnie Arvida Works, filiale de l’Alcoa, et son ingénieur, Harold Wake, se sont chargés de la construction de cet ambitieux projet urbain : une ville dont les 270 premières résidences ont été construites en 135 jours.

Le paysage d’Arvida se distingue par son caractère hétérogène puisque trente-cinq différents types de résidences y ont été construites durant la première année de construction. Pendant cette période, on commençait déjà à expérimenter  l’usage de l’aluminium dans l’architecture.

 

Arvida en 1928 (Archives de Rio Tinto)sag-3 arvida (30)

En 2018, la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, annonce qu'Arvida devient le 13e site patrimonial déclaré par le gouvernement du Québec, qui reconnaît ainsi le patrimoine industriel de l’ancienne ville de compagnie fondée par Alcoa en 1926.

 

  • SHIPSHAW est occupée depuis 1888 mais elle est érigée en ville en 1930

Bien que le territoire de la municipalité de Shipshaw fût exploré vers 1842, il faut attendre 1888 pour que les premiers colons venus de Les Éboulements et de La Malbaie s'y installent. La construction d’un scierie en 1907 et une centrale hydroélectrique de la compagnie Price en 1912 sur la rivière Shipshaw permettent la croissance et le maintien de la population dans le secteur. Shipshaw devient une municipalité le 10 avril 1930.

 

Agrandissement de la Centrale électrique de Shipshaw
en 2012 par Rio Tinto Alcan

 

  • En 1957, Jonquière devient une ville qui s'ouvre au développement de la formation pré-universitaire des enfants (gars et filles) des ouvriers travaillant, entre autres,  pour les compagnies Price et Alcan 

"Le 28 janvier 1955, une dizaine de citoyens de Jonquière sollicitent les Oblats de Marie Immaculée pour qu’ils implantent et dirigent un collège classique dans leur ville. À cette époque, les établissements scolaires présents à Jonquière ne dépassent pas le niveau d’enseignement secondaire. Le cours classique, les écoles normales pour filles, l’institut familial, l’école d’agriculture, l’école technique et le centre d’apprentissage des métiers de la construction sont tous situés à Chicoutimi.

Les Oblats acceptent la proposition. Les cours commencent le 7 septembre 1955 à la salle paroissiale St-Dominique en présence de 32 étudiants. Le 6 juin 1956, un terrain d’environ 35 acres est donné aux religieux. L’unique condition est d’y construire un externat classique. La première pelletée de terre a lieu le 17 juillet. Les travaux de construction se poursuivent à un rythme accéléré afin d’y accueillir les étudiants à partir du 8 janvier 1957". (Bibliothèque et Archives Nationaes du Québec)

La devise du Collège classique était : « Opere et Veritate » ou "En actes et en vérité", c'est-à-dire, préparer dans l’action et la vérité des femmes et des hommes éclairés et agissants.

En 1967, le Collège classique de Jonquière et l’École technique d’Arvida, fondée en 1948, se fusionnent et donnent naissance au Cégep de Jonquière.

 

Le lieu de ma formation préuniversitaire (1960-1966)
et de mon travail comme professeur de philosophie (1970 - 2005) 

 

  • En 1975, la fusion de Jonquière, de Kénogami et d'Arvida donnera naissance à  la nouvelle ville de Jonquière

Francis Dufour (1929-2020), premier maire de la ville fusionnée,
et député du Parti Québécois de 1985 à 1996

Wikipedia

 

  • Jonquière et la Rivière-aux-Sables 

Le Lac Kénogami vu du Barrage de Pibrac
érigé sur la Rivière-aux-Sables

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À l'Auberge Nature le Cepal,
secteur apprécié des kayakistes

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L'église Saint-Dominique (1870) au centre-ville
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Au Parc de la Rivière-aux-Sables du centre-villesag-1 jonquière (7)sag-1 jonquière (8)

Vue du Mont Jacob
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Le Centre culturel du Mont Jacob
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Le Cégep de Jonquière vu du Mont Jacobsag-1 jonquière (11)

L'église Saint-Dominique (1870) vue du Mont Jacobsag-1 jonquière (12)

 

  • Kénogami, une ville de compagnie ... L'industrie du papier, de Price Brothers (1912) à Produits Forestiers Résolu (2020)

 

La Rivière-aux-Sables dans son dernier droit vers Kénogamisag-2 kénogami (13)

L'usine de Produits Forestiers Résolusag-2 kénogami (14)


Le Parc Price et le tombeau de Sir William Pricesag-2 kénogami (15)sag-2 kénogami (16)

Le Barrage de la Chute-à-Bésy sur la Rivière-aux-Sables
juste avant de se jeter dans la rivière Saguenay
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Le tombeau de Sir William Price (1924)sag-2 kénogami (19)sag-2 kénogami (21)

Le barrage de Chute-à-Caron
vu du tombeau de Sir William Price
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L'église anglicane St-James, au Parc Ball dans le quartier des anglais...
Aujourd'hui le Centre d'histoire Sir-William-Price
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Ma ville natale, Kénogami

 

Ma maison natale 
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Mon école primaire :
Le Collège Sacré-Coeu
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L'église Sainte-Famille
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Et moi en première année au Collège Sacré-Coeur...
OÙ EST JACQUES ?

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Le lieu de ma formation préuniversitaire (1960-1966)
et de mon travail comme professeur de philosophie (1970 - 2005) 

 

  • Arvida, une autre ville de compagnie ... L'industrie de l'aluminium de l'Alcan (1926) à Rio Tinto (2020)

L'usine d'Alcan 
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Le barrage de Shipshaw sur la rivière Saguenay
qui fournit l'électricité à l'usine

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Dans la paroisse de Sainte-Thérèse

 

L'église de Sainte-Thérèse devenue un musée sag-3 arvida (37)

Le Quartier des anglais,
et ses beaux édifices érigés par la compagnie Alcan :


"Manoir du Saguenay"
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Les Appartements Britanny
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Des écoles
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Un des rues du quartier
avec ses maisons à l'architecture variée
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La bibliothèque au centre ville d'Arvida sag-3 arvida (38)sag-3 arvida (39)

Le centre ville d'Arvida et ses commerces
avec leur architecture typique

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  • La campagne autour de la ville de Jonquière le long de la rive sud de la rivière Saguenay

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En remontant vers la municipalité de Larouchesag-4 jonquière-campagne (55)sag-4 jonquière-campagne (56)

Et pour terminer cette agréable balade,
une rencontre bien spéciale

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À suivre...

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