Sen Monorom ... En moto dans trois (3) villages Bunong
Sen Monorom, Cambodge
25 - 26 février 2020
Environ 7 944 habitants (2020)
LOGEMENT Route 76 Guesthouse : 10$ us ... Chambre double, fan, salle de bain privéee, eau chaude, wifi.
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Le trajet de Kratie à Sen Monorom nous fait passer par une suite de paysages vraiment différents les uns des autres.
D'abord le paysage ressemble à ce que j'ai vu jusqu'à présent, soit d'immenses champs aux cultures variées de légumes et des rizières. Puis, en arrivant dans la province de Mondulkiri, on traverse d'abord une région montagneuse et forestière, mais, plus on se rapproche de Sen Monorom, la capitale de la province, plus les montagnes sont dégagées.
En arrivant dans la province de Mondulkiri
En arrivant Sen Monorom
Sen Monorom une petite ville entourée de montagnes dégagées, dont certains quartiers sont établis sur les pentes des montagnes. Un autre monde que celui que j'ai visité jusqu'à présent au Cambodge et beaucoup plus joli, du moins à mon goût.
Après avoir déposé mes bagages dans la chambre que j'avais réservée la veille, je suis allé me balader au centre-ville, m'arrêtant au marché central.
De retour à l'hôtel, je consulte mes guides de voyages pour en connaître davantage sur ce qu'il y avait à découvrir ici. L'attraction qui m'attire le plus est la présence, dans la région, de villages habités par les Bunong, un des peuples qui vivent dans la région depuis des millénaires et qui possèdent leur propre langue.
J'expose alors mon projet au propriétaire de l'hôtel/restaurant où je demeure, et, aussitôt, il me dit qu'il peut me trouver un guide qui parle très bien anglais et qui pourrait faire un tour dans quelques villages. Après conversation avec le guide au téléphone, il me fait une proposition : une visite en moto d'environ trois (3) heures dans trois villages Bunong dans des secteurs différents, me permettant d'avoir ainsi une bonne idée de la région. Après discussion sur le prix, j'accepte sa proposition. On se donne alors rendez-vous à 09h00 pour le lendemain.
Le propriétaire du restaurant étant italien, la carte du restaurant contient donc des plats italiens et khmers. N'ayant pa mangé de mets italiens depuis un bon bout de temps, c'est sans hésiter que je décide d'opter pour un plat italien. Ce sera un délicieux spaghetti amatriciana. Une fort agréable fin de journée.
Mon tour en moto
dans trois (3) villages Bunong
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Tel que prévu, Mr. Sam, mon chauffeur-guide, arrive à l'hôtel après mon déjeuner et l'on part aussitôt à la découverte du peuple Bunong.
LE PEUPLE BUNONG
" Les Bunong vivraient dans la région de Mondulkiri depuis environ 2000 ans, ils ont traditionnellement un lien étroit avec leur environnement naturel, chassant dans les bois autour de leurs villages ainsi que ramassant des denrées alimentaires et d'autres produits non alimentaires (comme le bois ou la sève des arbres) des bois. Traditionnellement, les Bunong ne prennent pas les produits des forêts dont ils n'ont pas besoin eux-mêmes et ont donc un impact minimal sur leur environnement.
Les croyances religieuses / spirituelles du Bunong sont animistes, c'est-à-dire qu'elles croient que toutes choses ont des esprits - animaux, plantes, collines, pierres, pots, bâtiments - tout. Leurs ancêtres sont également représentés par des esprits. Si ces esprits sont mécontents à cause d'une action humaine, ils peuvent intervenir dans la vie des Bunong, pour leur nuire ou les protéger. Parfois, il est nécessaire d'apaiser les esprits avec des cérémonies / rituels, y compris des sacrifices d'animaux.
La région de Bunong est une société traditionnellement autonome et autonome dans laquelle les anciens du village sont censés résoudre les différends internes. S'il est décidé qu'une «loi» a été violée, il se peut que le coupable doive payer une amende au village et devra également effectuer une cérémonie comme indiqué ci-dessus. Les crimes qui sont relativement courants en Occident et dans une grande partie de la «société développée» dans son ensemble, tels que les vols, la violence physique, le viol et le meurtre, sont pratiquement inconnus dans la société de Bunong.
Étrangement, même s'il est reconnu que les Bunong occupent les terres de la région depuis des milliers d'années, ils n'ont pas droit à un droit légal sur leurs terres. Cela les rend extrêmement vulnérables à l'exploitation forestière et à l'accaparement des terres, qui deviennent de plus en plus problématiques dans la province de Mondulkiri. Ce point est souligné par Sidel (2005):
" Le développement économique et infrastructurel promu par le gouvernement royal du Cambodge, l'immigration spontanée ou encouragée et l'impact de l'économie de marché posent des défis difficiles aux peuples autochtones du pays. La plus grande préoccupation, cependant, est la perte d'accès et de contrôle sur leurs terres et leurs ressources naturelles. "
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Le tour de trois heures en moto répondra à toutes mes attentes : visites de trois villages différents avec les explications complètes de Mr. Sam sur les us et coutumes du peuple Bunong et traversée des montagnes par des routes secondaires, donc en terre, pour nous rendre d'un village à l'autre.
Premier arrêt au village de Dak Dam, à 15 kilomètres de la frontière vietnamienne et un village de 500 familles où j'ai la possibilité de visiter l'intérieur d'une maison traditionnelle avec son toit de chaume, une école catholique qui enseigne l'anglais aux jeunes enfants.
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Au village de Dak Dam
Après avoir traversé de magnifiques paysages de montagnes dénudées, aux teintes diversement colorées selon l'avancement du développement (vertes, ocres, brunes et noires), on fait un deuxième arrêt plus rapide à Putru, un village plus petit avec seulement une quarantaine de familles.
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Au village Bunong de Putru
Vers le village
À Putang, le troisième village visité, on retrouve un village plus populeux avec ses 300 familles. Ici les familles sont fécondes, avec au moins cinq enfants. On y rencontre donc beaucoup d'enfants, un peu intimidés au départ, mais qui se laissent tout de même abordés après quelques sourires. De plus j'ai la chance de voir des jeunes et des personnes plus âgées du village avec leurs habits de fête traditionnels et qui viennent de montrer leur talent musical entre autres, à d'autre touristes.
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Dans le village Bunong de Putang
En résumé, ce furent trois heures de pur plaisir pour les yeux, mais aussi pour ma tête. Ce soir, je me coucherai pas mal moins niaiseux que ce matin.
Demain, je continue ma remontée vers le nord-est du Cambodge, jusqu'à Banlung, une ville toujours à l'intérieur des terres.
À suivre...