Ciné (11) ... Monde : mes coups de coeur cinématographiques 2015

Publié le par Jacques B de Jonquière (Québec) à 10:40

Jonquière, Québec

 

 

Durant mes six (6) mois de vie sédentaire au Québec, je continue tout de même à voyager, mais autrement, soit par la musique, le théâtre, les livres ou le cinéma.

 

Pour ce qui est du cinéma, je m'abonne à chaque automne à l'un des deux ciné-clubs de ma région, ceux des cégeps de Jonquière et de Chicoutimi. Ces sorties me permettent de découvrir des oeuvres cinématographiques parmi les plus importantes de la cuvée de la dernière saison. 

 

Cette année, les deux programmations m'ont fait découvrir quelques superbes films que je voudrais partager avec vous.

 

Voici mes cinq (5) films coups de coeur de la saison d'automne 2015. On peut trouver tous ces films en DVD. 

 

 

 

Un voyage en Allemagne...
 

Film-Phoenix

Phoenix (2015)

Christian Petzold

 

 

 

"Petzold n’a gardé que l’argument principal : Une femme rentre, défigurée, du camp de concentration où on l’avait laissée pour morte. Un chirurgien s’emploie à lui redonner son visage d’avant. L’opération est une réussite. Enfin presque : Nelly ne se ressemble pas assez pour que son mari la reconnaisse, mais suffisamment pour qu’il lui propose de se faire passer pour sa femme disparue. Car Nelly est riche, très riche, l’ultime héritière d’une famille décimée par la guerre et les camps.

 

Avec une grande économie de moyens, et sa manière très lente, ce sens toujours aussi juste du plan qui dure, Petzold évoque, sans sacrifier à la reconstitution, l’Allemagne de l’après guerre, la présence humiliante de l’occupant américain, l’impossible retour des juifs rescapés et surtout Berlin dévasté, comme une métaphore de cette femme en ruine."

Zoé B., Allo-ciné

 

 

 

 

Un voyage en Chine...
 

Film-Coming-home

Coming home (2014)

Zhang Yimou 

 

 

"Au temps de la Révolution culturelle, Lu Yanshi (Chen Daoming), intellectuel «droitiste», se cache pour échapper aux poursuites. Harcelée par la police politique, sa femme, Feng Wanuy (Gong Li), ne cède pas aux menaces. Mais leur fille, Dan Dan, à l'aube d'une carrière de danseuse qu'elle veut éclatante, dénonce son père. Libéré après vingt ans de rééducation dans les camps de travail, Lu Yanshi retrouve d'abord sa fille, ouvrière d'usine misérable, chassée par sa mère qui ne lui a jamais pardonné sa trahison. Feng Wanuy, elle, attend fidèlement l'homme qu'elle aime. Mais elle ne le reconnaît pas lorsqu'il débarque du train. Lu Yanshi doit affronter cette nouvelle souffrance, imprévue: il est un étranger pour sa femme amnésique (...)

 

La réalisation, soignée, minutieuse, illustrative, paraît d'une froideur académique. L'émotion vient de l'histoire, à laquelle il est difficile de rester indifférent, et des deux interprètes principaux. Ils nous offrent deux beaux visages de cinéma, Chen Daoming captivant de noblesse pensive, et Gong Li, sans apprêts de star, à la bravoure lasse et égarée, perdue dans son attente obstinée. Leurs fidélités parallèles ont une dignité poignante (...)

 

D'une famille d'intellectuels nationalistes, cinéaste très officiel de la cinquième génération et gloire internationale depuis son premier film, Le Sorgho rouge, Ours d'or à Berlin en 1988, Zhang Yimou a été contesté aussi bien par le public (lors de sa mise en scène pour les JO de 2008 jugée un peu trop aux ordres) que par les autorités politiques (qui ont censuré notamment son film Vivre!)."

Le Figaro, 16 décembre 2014

 

 

 

 

 

Un voyage au Brésil...
 

Film-Le sel de la terre

Le sel de la terre (2015)

Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado

 

 

 

"Un photographe est quelqu'un qui écrit avec la lumière …" (Wim Wenders)

 

 "Les hommes sont le sel de la terre, un animal très féroce, terrible, …" (Sebastio Salgado)

 

"Wim Wenders, accompagné du fils du photographe, dresse, à travers le portrait et l'histoire incroyable de Sebastião Salgado, un véritable état de la planète comme on en a vu peu. D'entrée, l'émotion nous prend à la gorge et monte crescendo. Les photos sont terribles, touchantes, magnifiques, surtout celles en noir et blanc. Tout comme l'histoire personnelle et professionnelle de cet artiste brésilien. Le sel de la Terre est un film grand film (documentaire) dont on ne sort pas indemne. Aussi alarmant que plein d'espoir. Formidable, inoubliable et bouleversant."

ffred, Allo-ciné 

 

 

 

 

 

Un voyage en Belgique...

 

Le tout nouveau testament

Le tout nouveau testament (2015)
Jaco Van Dormael

 

 

'' Mon père c'est Dieu ! On parle souvent de son fils, J.C mais jamais de sa fille ! Sa fille c'est moi, Ena. J'ai 10 ans et mon père est le plus grand des salopards. Il s'amuse à faire du mal et à détruire la vie de millions de gens. J'ai 10 ans et c'est peut-être là, la limite pour supporter l'insupportable''. 

 

"Le Tout Nouveau Testament", tout en ne se prenant jamais au sérieux, fait cependant un sacré effet, par cette imagination débordante à tous niveaux que le réalisateur Jaco van Dormael a su conjuguer à toutes les sauces, aussi bien sur le plan du scénario, que celui des personnages, du réseau qui les relie entre eux et de très nombreuses trouvailles et astuces qui vont les faire exister avec brio à nos yeux, tout écarquillés de surprise qu'ils seront du début à la fin ! Quel déferlement de poésie, de drôlerie, d'inventions, d'émerveillements pour nous plonger dans un surréalisme incroyable ! Et tout cela avec ce point de départ assez culotté soit l'existence de Dieu lui-même, personnage revisité et aux antipodes de la représentation classique et auréolée, puisqu'en chair et en os, en pur bruxellois particulièrement exécrable avec les siens ainsi qu'avec tous les hommes..."

BenoitG80, Allo-ciné

 

 

 

 

 

Un voyage au Québec, en pays amérindien...
 

Film-Le dep

Le Dep (2015)

Sonia Bonspille-Boileau

 

 

Le dep déborde de sincérité dans sa volonté de mettre en lumière les problèmes sociaux vécus par les communautés autochtones. Alcool, drogue, destruction de la cellule familiale, les maux ne sont hélas pas rares dans cette petite communauté amérindienne. Le risque de sombrer dans le moralisme ou la surdramatisation était grand. Force est de constater que pour une première œuvre, la cinéaste s’en tire avec originalité en abordant son sujet à l’aide d’une structure narrative généralement dévolue au thriller, et non celle du drame psychologique ou de la chronique sociale (...)

 

Il faut aller voir ce premier film prometteur réalisé avec quatre sous et qui a eu le toupet d’aller à l’autre bout de l’Europe pour sortir au grand jour dans un festival de renommée internationale. Avec son cœur gros comme ça et sa surprenante originalité, Le dep mérite largement le détour."

 

Charles-Henri Ramond, Films-Québec

 

 

 

"Un photographe est quelqu'un qui écrit avec la lumière …" (Wim Wenders)

 

 "Les hommes sont le sel de la terre, un animal très féroce, terrible, …" (Sebastio Salgado)

 

Publié dans voyager autrement, Cinéma

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