Phnom Penh (1) ... Au Cambodge, l'homme et la bête
Phnom Penh, Cambodge
14-17 mars 2007
Environ 12 500 000 habitants
Le charnier des victimes de Pol Pot et le Mausolée
La Birmanie a eu sa dictature. Le Vietnam, dans les années 60-70, a subi, pendant plusieurs années, les attaques étrangères. Ici, dans les années 70, le Cambodge a vécu une période bien sombre. La visite de Phnom Penh nous le rappelle.
La bête dans l'homme...
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Au Cambodge, ce sont des compatriotes eux-mêmes qui, au nom de l'idéologie communiste, ont décidé de détruire tout ce qui était opposition au régime. Et ces dirigeants provenaient de tous les milieux, politiques, intellectuels, jeunesse, etc. Et en l'espace de quelques années à peine, il se sont transformés en bêtes sanguinaires, ne craignant ni la torture ni l'assassinat, des membres mêmes de leurs familles : un régime de terreur.
C'est ainsi qu'ils tuèrent près de deux millions de leurs compatriotes, enfants, jeunes, mères, pères, vieillards : pas de quartier pour les ennemis de la révolution, pour eux et leurs familles.
Et pour se maintenir au pouvoir, ils transformèrent une école en un centre de détention à haute sécurité, la prison S-21 ou Tuol Sleng, puis un centre d'exécution (Killing Fields) à quelques kilomètres de Phnom Penh.
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TUOL SLENG (PRISON S-21)
Voilà ce à quoi devait ressembler le high school
avant de devenir prison sous le régime Pol Pot
Les fils barbelès visaient à empêcher les prisonniers
de s'enfuir de leur enfer par leur propre mort par suicide
Une des salles servant aux interrogatoires et aux tortures
forçant les prisionniers à AVOUER leur culpabilité
Voilà ce que le Musée du Génocide de Tuol Sleng nous fait découvrir. Des classses transformées en plusieurs cellules étroites, individuelles ou collectives. D'autres en salles d'interrogatoire et de tortures.
En à peine 4 ans, de 1975 à 1978, ce sont près de 11 000 prisonniers qui y furent internes, souvent des familles entières, même des mères avec leurs jeunes bébés.
Plusieurs furent envoyés à quelques kilomètres de Phnom Penh pour y être exécutés. On appelle ce lieu aujourd'hui Killing Fields. On y a découvert de nombreux charniers. Et pour qu'on n'oublie pas, on y a érigé un monument contenant les ossements de celles et de ceux qui y furent torturés puis exécutés.
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KILLING FIELDS
Premier plan ...
Arbre contre lequel on tuait les enfants
Deuxième plan :
Vue de quelques fosses où l'on a découvert des corps, parfois sans tête !
Au fond :
Mausolée en souvenir des victimes du génocide
Intérieur du Mausolée : pour qu'on se souvienne,
des crânes et des vêtements des victimes
Mais ce n'est pas tant les crânes des victimes des Khmers Rouges que la galerie de photos étalées dans plusieurs salles qui m'ont bouleversé intérieurement : des prisonniers de tous âges et de toutes conditions. Ces photos proviennent des archives de la prison devenue Musée : les Khmers Rouges aimaient bien les archives, car on y a trouvé aussi beaucoup de "confessions" de prisonniers.
Le créateur dans l'homme |
Heureusement l'homme n'est pas qu'un loup pour l'homme.
Après les quelques heures intenses émotionnellement passées au Champ où l'on tuait et à la prison où l'on torturait, j'avais besoin d'un peu de beauté. Je suis donc allé prendre des grandes bouffées d'air frais au Musée National du Cambodge.
On peut voir ce que l'homme sait aussi faire : créer. On y découvre des pièces remontant jusqu'au VIème siècle avant JC, et de nombreuses sculptures provenant du site d'Angkor.
Et le lendemain, mes visites au Palais Royal et au temple Wat Phnom ont continué de me calmer intérieurement.
La Pagode d'Argent
Le Wat Phnom
Pour conclure et surtout
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Et pour ne pas oublier ...