* Japon, en bref ...

Publié par Jacques B de Jonquière (Québec) à 08:10

Jonquière, Québec
08 décembre 2015

 

Après le sud et une légère partie du nord de la Chine, Taiwan et la Corée du Sud, je poursuis ma tournée de l'Asie du Nord-est en visitant pour la première fois cet autre pays intrigant pour nous occidentaux, le Japon.

Et avant d'entreprendre ce voyage, j'ai voulu, comme à mon habitude,  m'informer sur ce pays, son histoire et sa culture entre autres.

Je vous livre ici, le résultat de mes recherches dans le Lonely Planet sur le Japon, de même que sur Wikipedia à partir d'extraits tirés du Portail du Japon et des nombreux articles qui y sont consacrés, dont celui sur le Japon.

 

 

" Le Japon veut dire « origine du soleil ». C’est ainsi que le Japon est désigné comme le « pays du Soleil-Levant ».

Le Japon forme, depuis 1945, un archipel de 6 852 îles de plus de 100 m2, dont les quatre plus grandes sont HonshūHokkaidōKyūshū et Shikoku, représentant à elles seules 95 % de la superficie terrestre du pays. L’archipel s’étend sur plus de trois mille kilomètres. La plupart des îles sont montagneuses, parfois volcaniques ; par exemple, le plus haut sommet du Japon, le mont Fuji (3 776 m), est un volcan, inactif depuis 1707.
 

JAPON

 

Le Japon est le dixième pays le plus peuplé du monde, avec environ 127 millions d’habitants pour 377 488 km2 (337 hab./km2), dont l'essentiel est concentré sur les étroites plaines littorales.

Le Grand Tokyo, qui comprend la capitale Tokyo et plusieurs préfectures environnantes, est la plus grande région métropolitaine du monde, avec plus de 35 millions d’habitants. La ville a été "Première place financière mondiale" en 1990 (...)

 

L'origine du Japon 
50 000 av. JC - 250 ap. JC

 

  • Période pré-historique (50 000 - 15 000 av. JC)

Le Japon est peuplé depuis le paléolithique. Une présence humaine y est indiquée par l'archéologie sur plusieurs niveaux de fouille depuis plus de 12 000 ans; celle-ci débute par l'arrivée du peuple indigène paléo-sibérien Aïnous, premiers habitants du Japon.

Durant cette période, l'archipel aurait été encore rattaché au continent par des isthmes> entre la Sibérie  et l'île d'Hokkaidō et entre la Corée et Kyūshū ou Honshū. 

Le climat japonais s'améliora vers 13 000 av. J.-C. (fin du Pléistocène) et la fonte des glaciers qui en découla isola l'archipel et lui donna les formes que nous lui connaissons actuellement.

À la faveur du réchauffement climatique, les Aïnous sont restés isolés de l’Eurasie et ont développé une forme de culture fondée sur la chasse, la cueillette et la pêche qui a perduré jusqu’au début du xxe siècle. Ils chassaient grâce à des armes de pierres taillées. Ces dernières étaient également utilisées pour la confection d'outils simples. Les principaux matériaux utilisés étaient le grès, le schiste, l'obsidienne et le basalte.

  • Période Jomon (15 000 -  300 av. JC)

La période Jōmon commence avec les premières poteries découvertes au Japon. La fabrication de poteries implique que les Jōmons furent un peuple semi-sédentaire. Ces productions fragiles ne s'accommodent pas, en effet, de la vie essentiellement mobile des nomades, toujours en mouvement. Comme il est attesté que ces populations ont consommé de grandes quantités de coquillages ainsi que des châtaignes et des glands, il semble qu'il ait été nécessaire d'utiliser des récipients de céramique pour les cuire et rendre consommable coquillages et glands (ceux-ci doivent être cuits afin d’éliminer leur acide tannique). 

Autour de 8 000 av. JC, la population s'est sédentarisée, formant des villages permanents. L'installation typique comprend de cinq à dix habitations, des maisons à demi enterrées, à l'intérieur desquelles vivent des familles de cinq à six personnes, et des bâtiments communautaires.

Selon la légende, l'empereur Jinmu, descendant de la déesse Amaterasu, aurait fondé la dynastie japonaise, pendant cette période, en 660 av. J.-C..

Japon-Empereur Jinmu
Estampe de Tsukioka Yoshitoshi :
Jinmu, fondateur légendaire du Japon
 

  • Période Yayoi (400 av. JC -  250 ap. JC)

L'hypothèse dominante suppose que cette civilisation résulte de migrants arrivés dans le nord de Kyūshū et qui se sont mêlés à la civilisation de Jōmon (théorie des Kibaminzoku « peuples cavaliers », émise en 1950). Ils apportent essentiellement la riziculture. Refoulant progressivement les Aïnous, un peuple chamanique venu de Sibérie quelques millénaires plus tôt, vers l'extrême nord de l'île de Hokkaidō.

La théorie japonaise selon laquelle les Japonais sont des descendants de cavaliers nomades venus d'Asie centrale en passant par la Corée mais non coréens est confirmée par l'étude de l'ADN des Japonais modernes. Celle-ci appuie la légende rapportée de Chine, faisant de l'expédition des 500 garçons et filles vierges envoyés à la quête de la potion d'immortalité des îles de l'est par l'empereur Qin Shi Huangdi, le déclencheur de cette révolution technologique et sociale, les nouveaux arrivants étant bien trop heureux d'avoir réussi grâce à cette ruse, à s'échapper du régime sanguinaire du premier empereur de Chine.

Important leurs connaissances, notamment agricoles et métallurgiques ils s'empressèrent vivement de transformer leurs navires en charpentes d'habitations quand ils ne les brulèrent pas une fois les rivages du Japon atteints pour effacer toute trace de leur passage.

La population augmenta et la société devint plus complexe.

Les Japonais tissaient des draps, vivaient dans des villages de fermiers, construisaient des habitations en bois et en pierre, accumulaient des richesses en devenant propriétaires de leurs terres et en stockant leurs grains. Ils développèrent aussi différentes classes sociales. Ils irriguaient leurs champs. Leurs cultures de riz étaient alors similaires à celles du centre et du sud de la Chine, ce qui demandait beaucoup de main d'œuvre. Ceci conduisit au développement d'une société agraire sédentarisée.

À la différence de la Chine, qui a eu besoin d'énormément de main-d'œuvre pour réaliser ses grands projets d'irrigation et de contrôle de l'eau conduisant à un gouvernement très centralisé, le Japon possède d'abondantes ressources en eau. C'est pourquoi, au Japon, les politiques locales et les développements sociaux ont été nettement plus importants que les activités de l'autorité centrale, ce qui créa une société stratifiée.
L'unification du Japon
250 - 1868 ap. JC

 

  • Vers les trois premières capitales : Nara, Nagaoka et Kyoto  (250 - 794 ap. JC)

La période Yamato désigne la période de l'histoire du Japon où une structure politique et sociale se met en place dans la province de Yamato autour de Nara vers 250. C'est la période durant laquelle se développent au Japon l'écriture et le bouddhisme venus de la Chine  (par la Corée). Les techniques chinoises sont aussi assimilées.

Japon-Yamato

Les clans étaient partagés entre les partisans du bouddhisme très liés à la Corée et les traditionalistes shintoïstes fondé vers la fin de la période Jomon. 

Aux Ve ou VIe siècle, cette structure sociale est hiérarchisée selon des clans sous la domination d'un dirigeant héréditaire. Les clans sont divisés en groupes selon le statut professionnel. L'État du Yamato s'étend par la suite sur l'ensemble du Japon excepté la partie nord où se trouvent les Aïnous.

La majorité des Japonais se consacraient à cette époque à l'agriculture et vivaient dans des villages ou des hameaux autour des puits. La plupart des villageois croyaient dans la religion appelée plus tard, au XIIIe siècle, shintō, basée sur l'adoration des kamis, c'est-à-dire les forces de la nature et les esprits des ancêtres.

Après l’arrivée d'Asie Centrale des ancêtres des Japonais d’aujourd’hui, chaque tribu et chaque région avaient ses propres dieux et ses propres rituels sans relation avec ceux des autres régions. Dès l’accession des ancêtres de la famille impériale actuelle à une position de pouvoir parmi les différentes tribus, leurs dieux sont devenus prééminents par rapport aux dieux des autres groupes, bien que différents systèmes continuassent d'exister.

Dès le règne de l'impératrice Suiko (554-608) et de son régent le prince Umayado, (de son nom posthume Shōtoku) le bouddhisme est encouragé pour devenir religion d'état. En 604, Umayado rédige une Constitution en 17 points qui se présente plus comme une philosophie de la façon de gouverner telle que la pensée "confucéenne". C'est le début d'un véritable état.

En 710, le gouvernement japonais, qui souhaite un pouvoir fort, fonde sa capitale permanente à Nara, qui est la première capitale japonaise fixe. Construite sur le modèle chinois de la ville de Chang'an (capitale des Tang), la ville abrite rapidement plusieurs monastères bouddhiques. L'influence étouffante de ces derniers pousse l'Empereur Kammu (782-806) à déplacer la capitale à Nagaoka en 784 puis à Heian (Kyōto) qui restera le lieu de résidence de l'Empereur pendant plus de mille ans, jusqu'en1868.

  • L'époque des courtisans (794 - 1185)

L'époque de Heian (mot qui signifie « paix » en japonais) est considérée comme l'apogée de la cour impériale japonaise et est célébrée pour sa culture des arts, notamment la poésie et la littérature.

Quand Kammu déplace la capitale à Heian (Kyōto), qui demeure la capitale pour les mille années suivantes, il ne le fait pas seulement pour augmenter l'autorité impériale (en la soustrayant aux puissants monastères de Nara), il le fait également pour améliorer géopolitiquement le siège du gouvernement. Kyōto dispose d'un bon accès à la mer via la rivière Yodo qui débouche dans la baie d'Osaka et est également accessible par la route depuis les provinces de l'est.

Si l'ère Heian est pour la cour impériale une période de paix et de prospérité, les provinces, en revanche, étaient secouées de révoltes paysannes dues aux lourds impôts, réprimées par les kokushi (gouverneurs de provinces nommés par le gouvernement impérial). Les petits fermiers se placèrent sous la protection de puissantes familles de propriétaires terriens, qui de ce fait s'enrichirent et furent bientôt en mesure de recruter des armées privées, constituées de guerriers professionnels, mais aussi de simples civils (paysans, artisans, citadins).

Ces armées conféraient une certaine puissance et une indépendance grandissante à ces propriétaires terriens, riches, mais dénigrés par l'aristocratie de Kyōto, et leur permettaient de défendre leurs terres contre les menaces diverses, mais aussi de s'étendre aux dépens de leurs voisins. De plus, certains tentaient de se dégager de la tutelle du gouvernement central, ce qui provoqua des révoltes.

Le gouvernement n'eut pas de mal à réprimer ces premières révoltes samouraïs, se contentant d'engager d'autres clans pour lutter contre les premiers. Les familles de samouraïs les plus influentes, notamment les Taira et les Minamoto, furent appelées à la cour pour assurer la sécurité de l'empereur et de l'aristocratie, avec qui ils tissèrent peu à peu des liens, bien que gardant un statut très bas. 

  • L'époque des guerriers : samourais et shogun (1180 - 1868)

Japon-Samourai
Samourai : l'art de l'armure (exposition)
 

Le Shogunat de Kamakura (1185 - 1333)
 

En 1180, éclata la guerre de Gempei, une guerre de succession au trône impérial, les Minamoto reconstitués soutenant un candidat différent de celui des Taira. Au terme de cinq ans de guerre, les Taira furent finalement éliminés et Minamoto no Yoritomo mit en place le premier gouvernement militaire, le bakufu (shogunat) de Kamakura avant d'être nommé shogun en 1192.

Le terme shogun signifie « général » ; c'est l'abréviation de seiitaishōgun, que l'on peut traduire par « grand général pacificateur des barbares ». Néanmoins, après qu'il fut attribué à Minamoto no Yoritomo, il devint un titre héréditaire de la lignée Minamoto, indiquant le dirigeant de facto du Japon (dictateur militaire), alors même que l'empereur restait le dirigeant  (en quelque sorte le gardien des traditions).

Pour la première fois, le Japon était dirigé par des samouraïs, des membres de la classe guerrière, et le resta jusqu'en 1868.

Le Japon a connu deux autres bakufu ou gouvernement militaire.
 

Le Shogunat Ashikaga (1336 - 1573)
 

Le fondateur du shogunat, Ashikaga Takauji, se démarqua de ses prédécesseurs en épaulant l’empereur dans la lutte contre le  de Kamakura, aussi les Ashikaga étaient-ils plus proches de l’autorité impériale que leurs prédécesseurs qui cherchaient à s’en éloigner. Leur influence fut en conséquence bien plus réduite que celle des shogunats Minamoto ou Tokugawa.

Ce système féodal explosa en une longue période de guerres intérieures.

Le shogunat des Ashikaga fut évincé en 1573, lorsque Oda Nobunaga conduisit le quinzième et dernier shogun Ashikaga Yoshiaki hors de Kyōto. 
 

 Le Shogunat Tokugawa (1603 - 1868) 

 

Le shogunat Tokugawa dont Edo (ancien nom de Tokyo) est la capitale, contrôle le pouvoir politique, administratif et plus tard économique. Il existe aussi un empereur mais celui-ci ne possède que des fonctions spirituelles de grand prêtre et est le symbole du « génie national ». Après les nombreuses guerres féodales qui avaient eu lieu auparavant, les Tokugawa cherchent à réorganiser l'État et garantir la paix dans le pays.

Iemitsu Tokugawa, shogun de la dynastie des Tokugawa instaure le Sakoku (littéralement « fermeture du pays »), le nom donné à la politique isolationniste japonaise.

La politique d'isolement commença par l'expulsion des missionnaires chrétiens, puis par la limitation des ports ouverts aux étrangers, l'interdiction d'entrer ou sortir du territoire pour tout Japonais sous peine de mort, l'expulsion de tous les étrangers et la destruction des navires capables de naviguer en haute mer.

Beaucoup de nations coloniales tentèrent sporadiquement de rompre l'isolationnisme japonais pendant les xviiie et xixe siècles. 

Le 8 juillet 1853, le commodore Matthew Perry de l'US Navy s'ancre en baie d'Edo (actuelle baie de Tokyo) avec quatre navires de guerre : le Mississippi, le Plymouth, le Saratoga, et le Susquehanna. Il fait la démonstration de la puissance dévastatrice des canons dont sont équipés ses vaisseaux. Il demande que le Japon ouvre des relations commerciales avec l'Occident. L'année suivante, à la Convention de Kanagawa (31 mars 1854), le commodore Perry revient avec sept navires de guerre et force le Shogun à signer le « traité de paix et d'amitié » établissant des relations diplomatiques officielles entre le Japon et les États-Unis. Durant les cinq années qui suivirent, le Japon signe d'autres traités similaires avec d'autres pays occidentaux. 

En 1868, après l'abdication du quinzième et du dernier shogun, Tokugawa Yoshinobu, l'empereur Mutsuhito restaure le  pouvoir impérial.

Le Japon moderne
1868 - 2015

 

  • L'entrée dans l'ère moderne (1868 - 1926) 

 

Japon-Empereur Meiji (1852-1912)

Empereur Meiji (Mutsuhito)
1852 - 1912

Japon-Empereur Taishō  (1879-1926)

Empereur Taisho (Yoshihito)
1879 - 1926

 

La Restauration de Meiji commença officiellement le 23 octobre 1868, permettant ainsi l’entrée organisée et volontaire du Japon dans l’ère industrielle – quoique parfois soumis aux pressions étrangères - et donc l'abandon d’un régime essentiellement féodal. Il s'agissait pour le Japon de se moderniser au plus vite, afin de traiter d'égal à égal avec les Occidentaux pour éviter de tomber sous leurs dominations. 

Cette Restauration a donc été inspirée « par le haut » et n’était ainsi pas due à une révolution populaire. Après son accession au trône, l'une des premières décisions symboliques du jeune souverain fut le transfert officiel de la capitale impériale du Heian-kyō (Kyōto) à l'ancienne résidence des shoguns (qui est encore aujourd'hui le Palais impérial), à Edo, ville qui fut aussitôt rebaptisée « Tokyo », c'est-à-dire la « Capitale de l'est ».

Elle mit en œuvre de nombreuses réformes.

Le système de type féodal et l’ordre des samouraïs furent officiellement abolis et de nombreuses institutions occidentales furent adoptées (les préfectures furent mises en place). De nouveaux systèmes juridiques et de gouvernement ainsi que d’importantes réformes économiques, sociales et militaires transformèrent l'Empire du Japon en une puissance régionale. Ces mutations donnèrent naissance à une forte ambition qui se transforma en guerre contre la Chine (1895) et contre la Russie (1905), dans laquelle le Japon gagna la Corée, Taïwan et d’autres territoires.

Au prix d'une guerre civile, l'empereur Meiji a atteint à la fin de son règne son but principal : amener le Japon à la hauteur des puissances occidentales en établissant un pouvoir central fort. Ce sont tous les efforts menés durant l'ère Meiji, véritable révolution politique, sociale, industrielle, et militaire, qui permirent au pays du soleil levant d'obtenir une victoire éclatante durant la guerre russo-japonaise (1905). Cette première victoire d'une puissance orientale sur une puissance occidentale dans l'Histoire contemporaine fit apparaître dans l'opinion publique le spectre du « péril jaune ». 

Quand l'empereur Meiji meurt le 30 juillet 1912, le prince héritier Taishō Tennō devient le nouvel empereur du Japon et lui succède sur le trône, inaugurant ainsi l'ère Taishō. 

La faible santé de l'empereur a pour conséquence le déplacement du pouvoir politique du vieux groupe oligarchique composé de politiciens âgés (ou genrō) vers la Diète du Japon et les partis démocratiques. Cette époque est ainsi considérée comme la période du mouvement libéral connu sous le nom « démocratie Taishō » au Japon. L'influence de la culture occidentale vécue durant l'ère Meiji continue à s'étendre. 

Pour le gouvernement japonais, au début du XXe siècle les alternatives sont: étendre son influence sur l'Asie ou passer sous l'influence de l'Occident, autrement dit coloniser ou être colonisé. 

Japon-Empire (1872-1942)
Le Japon colonisateur de 1870 à 1942


Profitant de ce que l'empire allemand est tout à la Première Guerre mondiale et souhaitant étendre sa sphère d'influence en Chine, le Japon déclare la guerre à l'Allemagne le 23 août 1914nbsp;et occupe rapidement les territoires sous contrôle allemand dans la région du Shandong en Chine ainsi que les îles Mariannes, Carolines et Marshall dans l'océan Pacifique.

L'après-guerre apporte une prospérité sans précédent au Japon qui se rend à la conférence de paix à Versailles en 1919 comme l'une des grandes puissances militaires et industrielles du monde et y reçoit une reconnaissance officielle comme l'un des « Cinq Grands » du nouvel ordre international

  • Le Japon de l'empereur Hirohito (Showa) : militarisme et pacifisme (1926 - 1989)

Japon-Empereur Showa (1901-1989)
Empereur Showa (Hirohito)
1901 - 1989

 

Le Japon militaire de Hirohito (1926 - 1945)

L’expansionnisme militaire du Japon avait débuté dès le début du XXe siècle avec l’annexion de la Corée en 1910. Il prit de l’ampleur au cours de l’ère Shōwa avec l’invasion de la Mandchourie en 1931 puis des provinces du nord de la Chine. En 1937, l’empire se lança dans une invasion de la Chine qui débuta avec le bombardement stratégique de Shanghai et de Canton, ce qui entraîna une résolution de blâme de la Société des Nations à l’encontre du Japon mais surtout un écrasement des forces du Guomindang. Selon les estimations, entre cent cinquante mille et trois cent mille Chinois furent exterminés lors du massacre de Nankin (Nanjing) par l’armée impériale japonaise. 

L’attaque de Pearl Harbor dans l’archipel d'Hawaï en 1941, visant à détruire une partie de la flotte de guerre américaine, déclencha la guerre du Pacifique et engagea l’Empire du Japon dans la Seconde Guerre mondiale au côté de l’Axe (Berlin-Rome-Tokyo).

Le Japon agrandit dès lors encore son emprise jusqu’à occuper la Birmanie, la Thaïlande, Hong Kong, Singapour, l’Indonésie, la Nouvelle-Guinée, l’Indochine française et l’essentiel des îles du Pacifique (de 1937 à 1942). Ce gigantesque empire militaire, appelé officiellement Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale, était destiné à servir de réservoir de matières premières. L’occupation de ces territoires fut marquée par d’innombrables exactions à l’encontre des populations d’Extrême-Orient, crimes pour lesquels les pays voisins du Japon demandent toujours des excuses ou des réparations aujourd’hui.
 

Le Japon d'après-guerre de Hirohito (1945 - 1989)
 

Après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki par l'aviation américaine et l’invasion soviétique du Manzhouguo, l’empereur Shōwa (Horohito) procéda finalement à la reddition de l’empire du Japon le 15 août 1945 . Le traité de paix avec la Russie est toujours en négociation, en règlement du problème des îles Kouriles du Sud, occupées par cette dernière depuis la fin du conflit.

Le Japon, dont plusieurs des villes majeures ont été dévastées par les bombardements, est occupé par les troupes du Commandant suprême des forces alliées, MacArthur. Celui-ci met en place le tribunal de Tokyo pour juger quelques-uns des dirigeants politiques et militaires de l’empire mais exonère tous les membres de la famille impériale ainsi que les membres des unités de recherche bactériologiques.

Confiné à l’archipel, le pays demeura sous la tutelle des États-Unis jusqu’en  (traité de San Francisco). Ceux-ci imposèrent une nouvelle constitution, plus démocratique. 

Le régime politique japonais a été mis en place en 1946 en accord avec les forces d'occupation américaines. La Constitution de 1947 énonce des principes fondamentaux reconnaissant la souveraineté du peuple, limitant l'empereur au rôle de symbole et proclame le pacifisme institutionnel.

Le suffrage est toujours universel et secret (tous les hommes et femmes âgés de 18 ans ou plus ont le droit de vote). L'Empereur n'ayant qu'un rôle purement symbolique, le Japon est parfois classé comme démocratie parlementaire.

Le pouvoir exécutif appartient au cabinet, responsable devant la diète, composé du premier ministre  et de ministres d'état, tous devant être des civils. Le premier ministre doit être un membre de la diète, qui le choisit. Le premier ministre a le pouvoir de nommer et de démettre les ministres, dont une majorité doit être des membres du parlement.

La branche législative se compose d'une chambre des représentants de 475 sièges, élu au suffrage universel tous les quatre ans, et d'une chambre des conseillers de 242 sièges, dont les membres sont élus pour six ans.

Les États-Unis fournirent une aide financière qui encouragea le renouveau du Japon. L’économie se rétablit ainsi rapidement et permit le retour de la prospérité dans l’archipel dont les Jeux olympiques de Tokyo et le lancement du Shinkansen en 1964 furent les symboles.

Des années 1950 jusqu’aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Le Japon devint progressivement l'une des principales puissances économiques du monde.

  • Le Japon de l'empereurs Akihito (Heisei) (1989 - ...)

Japon-Empereur Akihito (1933-...)
Empereur Heisei (Akihito)
1933 - ...

 

La décennie 1980 est marquée par l'exportation massive vers les États-Unis de produits à haute valeur ajoutée (télévision, automobile, appareil photo, magnétoscope). Ce succès économique spectaculaire est principalement dû au faible coût de production (bas prix, forte productivité, bas salaires), mais aussi à une stratégie industrielle visant à imiter les produits concurrents afin de limiter les investissements et les délais liés à la recherche. En réponse à ces pratiques, les États-Unis imposent des quotas d'importation aux copies japonaises et menacent le Japon de sanctions économiques, ce qui a pour effet la dégradation des relations commerciales entre les deux nations.

Toutefois, ce « miracle économique » prend fin au début des années 1990, date à laquelle la bulle spéculative japonaise éclate, marquant le début de la « décennie perdue ». Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d’un gouvernement par une motion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d’origines humaine (Attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995) ou naturelle (tremblement de terre de Kōbe, également en 1995).

Actuellement, bien que sa part soit relativement faible dans les finances de l’État, le Japon occupe, en matière de budget militaire, la cinquième place dans le monde en chiffres absolus, mais l’importance de ce budget ne fait pas pour autant du Japon une grande puissance militaire. La constitution japonaise interdit en effet le maintien d’une armée, le droit de belligérance et le lancement de toute opération militaire en dehors de ses frontières autre que dans le cadre de l’autodéfense. La « force d’autodéfense » japonaise est un corps militaire professionnel disposant de moyens techniques avancés.

Avec la guerre en Irak en 2003, la Constitution a été aménagée pour pouvoir déployer des troupes hors de son territoire dans le cadre d’opérations à caractère strictement non militaire (reconstruction, aide humanitaire…). De la sorte, le Japon espère acquérir un rôle diplomatique plus en rapport avec sa puissance économique.

Le 11 mars 2011, un grave séisme de magnitude 9,0, suivi d'un tsunami, frappe l'est du Tōhoku autour de Sendai, provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, de très graves dégâts dans toute la partie nord-est de Honshū et l'accident nucléaire de Fukushima.

  • Les élections anticipées de 2012

Les 46e élections à la Chambre des représentants ont eu lieu au Japon le 16 décembre 2012, neuf mois avant la fin officielle de la législature.

Ces élections parlementaires sont intervenues dans un contexte politique difficile, le pays ayant connu six Premiers ministres en seulement six ans, depuis 2006, tandis que les deux principaux partis, le Parti démocrate du Japon (PDJ) au pouvoir depuis  et le Parti libéral-démocrate (PLD) qui a presque toujours gouverné auparavant, ont connu de nombreuses défections et dissidences aboutissant à un éclatement du paysage politique.

À ces élections anticipées de 2012,  le Parti démocrate du Japon (PDJ), devenu très impopulaire, subit une défaite sévère, retombant à seulement 57 sièges. Cela se traduit en contrepartie par une importante victoire en nombre de sièges du Parti libéral-démocrate (PLD), qui obtient à lui seul la majorité absolue pour atteindre les 294 élus.

 

Japon-Shinzō_Abe_April_2015
Le premier ministre Shinzo Abe
(1954 - ...)

 

Shinzo Abe, le chef du PLD, avait  pris pour slogan « Remettre sur pied le Japon », et mené campagne essentiellement sur les questions de sécurité et de politique étrangère. 

Il place la relation nippo-américaine au centre de son projet de politique étrangère (promettant de réserver son premier déplacement officiel à l'étranger, si son parti obtenait la majorité, aux États-Unis), relance son objectif ancien de révision de la Constitution du Japon afin de reconnaître le statut d'« armée conventionnelle » aux Forces japonaises d'autodéfense, envisage d'augmenter le budget de la défense et prône une attitude ferme dans les conflits territoriaux opposant le Japon à ses voisins, surtout avec la République populaire de Chine sur les îles Senkaku.

Publié dans CARNET JAPON, en bref

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